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Pourquoi la colère viralise si vite

Commentaires préférés des abonnés

Est-ce qu'il serait possible d'avoir le texte écrit de la chronique de Jean-Louis? Pour pouvoir y revenir, y réfléchir, ce qui est plus difficile avec une vidéo. Et aussi... parce que le son est deg... de très mauvaise qualité. 


Excellent tr(...)

Bonjour Jean-Lou, toujours aussi intéressantes vos chroniques…

Juste une petite observation.
Vous avez très bien décrit l’exploitation que l’on pouvait faire de la colère et comment en fonctionnaient les mécanismes.
Mais vous n’avez pas vraiment répondu(...)

Une vidéo que tout le monde devrait regarder effectivement.


Après ses leçons ne peuvent que rencontrer une certaine opposition, même à gauche, qui a depuis longtemps développé un discours légitimant la colère, car souvent juste face aux injustices, et(...)

Derniers commentaires

Comme d'habitude, les chroniques de Jean-lou sont passionnantes! Mais de grâce, achetez-lui un micro digne de ce nom! Merci

Qu'est-ce qui viralise plus vite : la colère ou la connerie ?

Voté , bien sûr ! Ça vous met en colère ? Pas grave ... allez y méditer dans votre chambre , çà passera !


En contrepoint, un article de Reporterre sur le livre "Colère" d'Éric la Blanche. 


Mais peut être y a-t-il colère et colère?

Ce qu'on perçoit intuitivement exprimé clairement par Jean-lou. Ne pas céder à la colère, a la base de la viralité des réseaux sociaux. Merci !

La vidéo de CGP Grey est d'utilité publique, merci d'en avoir parlé. 

Après cela j'avais vu une recommandation d'un YouTuber: il suggérait de bien évaluer l'incitation à la division que génère en nous une vidéo avant de réagir. 

C'est dur (il faut se retenir) mais on voit vite que des chaînes comme RT ne produisent que des contenus dont le but est de diviser les pays afin de les affaiblir.



Bonjour Jean-Lou, toujours aussi intéressantes vos chroniques…

Juste une petite observation.
Vous avez très bien décrit l’exploitation que l’on pouvait faire de la colère et comment en fonctionnaient les mécanismes.
Mais vous n’avez pas vraiment répondu à la question de savoir pourquoi, parmi toutes les émotions disponibles, la colère était celle qui était la plus efficace.

Je pense que la réponse est la suivante :
De toutes les émotions, la colère est de très loin celle qui permet le plus de véritablement agir, tout de suite, avec le maximum de puissance.
Or, si l’on se souvient qu’un cerveau, ça sert d’abord à agir bien plus qu’à penser (Henri Laborit), on comprend facilement pourquoi la colère est à ce point vécue comme formidablement épanouissante, à la manière d’une extraordinaire libération (un shoot, en somme)
Et dans la foulée, on comprend aussi pourquoi la raison est à contrario vécue comme le pire ennemi de notre système psychique, parce qu’elle le contraint à l’inhibition de l’action au nom du principe de réalité.

Et ça, ça ne date pas d’hier, c’est aussi ancien que les premières structures neurologiques du premier sapiens, voire même de tous organismes vivants disposant d’un système nerveux central…

Il y a toujours eu, de tout temps, des polémistes proposant de « libérer » l’action en provoquant la colère au détriment de la raison, parce que c’est agréable, facile et que ça ne coûte pas cher.

Oui, mais en ce cas, comment faire pour y répondre ?
Il suffit juste de se souvenir que les motivations de la colère n’ont aucun intérêt, parce que la colère devient un but en soi.
Il ne faut pas en discuter, c’est inutile, cela ne fait que renforcer le but.
Si l’action est compatible avec les règles sociales, on laisse faire.
Si l’action n’est pas compatible, on sanctionne.
Mais on ne discute pas, on ne débat pas, jamais.

Bonjour ,

Merci pour votre commentaire. Complètement d'accord avec vous sur la puissance de la colère et son origine. Vos réflexions me font vraiment penser au livre "Against Empathy" et à un article que j'avais écrit "Greta Thunberg, un des chainons manquants entre Homo Sapiens et Homo Conscientus ?" : effectivement, nos émotions sont des puissants moteurs de nos actions mais parfois, dans la société d'aujourd'hui, elles ne nous incitent pas à des actions aussi rationnelles qu'on pourrait l'espérer :).

Et oui, je pense être assez d'accord avec ce que vous dites sur la fin de votre commentaire. Mais je verrai bien une règle sociale à la Simone Weil, c'est à dire qui intègre à la sanction le pouvoir (et la responsabilité donc) de la personne qui l'enfreint. Elle dit quelque chose comme ça dans l'enracinement, que la sanction devrait être proportionnelle au pouvoir de la personne sanctionnée, je trouve l'idée intéressante :)  

Bonjour Jean-Lou,

J’ai lu votre article sur Greta Thunberg et Elon Musk, possibles chaînons manquants de notre conscientisation.
Pour être honnête, ça ne m’a pas vraiment convaincu…

Concernant l’évolution et la culture, il s’agit à mon sens de deux concepts qui doivent rester étanches l’un à l’autre. L’évolution est une théorie scientifique, donc nécessairement déterministe, incapable de prédire l’avenir, ça n’est pas son rôle. A l’inverse, le culturel est nécessairement téléologique, en projection dans un avenir à construire dont il faut décider. En d’autres termes, il vaut mieux se méfier d’un évolutionnisme qui serait prédictif autant que d’un culturel évolutionniste.
Il y a déjà eu des tentatives de ce genre dans l’histoire (tel le darwinisme social ou le design intelligent), le moins qu’on puisse dire, c’est que les résultats en ont été très fortement douteux.

Concernant Greta Thunberg et Elon Musk, j’ai du mal à vous suivre tant ils me semblent à l’opposés l’un de l’autre. Greta Thunberg rationalise en contournement d’un affectif qu’elle ne sait pas bien gérer. Cela la transforme malgré elle en juge, sans véritable capacité à se projeter dans l’avenir. Pour Elon Musk, c’est l’inverse. Il nous projette dans un avenir désirable au-delà de toute raison, à base d’hyper-technologie et d’échappatoires dans l’espace. Selon moi, le désir doit s’appuyer sur la raison, mais la raison ne peut pas décider du désir. C’est ce couplage que l’on nomme principe de réalité, si l’un des deux manque, tout s’effondre (au sens collapse…)  

Concernant la thèse du bug humain de Sébastien Bohler, je serais encore plus sévère, parce qu’elle est fausse. Cette thèse suppose une corrélation forte entre croissance objective sans fin en résolution de tous les manques, et bonheur subjectif par disparition définitive des frustrations. C’est ça qui est faux, parce que notre système psychique n’est pas conçu pour une abondance telle qu’elle signerait la fin de tous les désirs. C’est l’inverse qui est vrai, à l’image de tout les organismes vivants disposant d’un système nerveux central, nous sommes conçus pour sans cesse affronter et vaincre la frustration. Ce ne sont donc pas les frustrations qui sont sources de souffrances, mais l’anormalité d’une hyper-abondance telle qu’aucune autre espèce n’en n’a jamais connu auparavant dans toute l’histoire du vivant.

En clair, il ne faut surtout pas nous défier de notre striatum en souffrance, c’est très exactement l’inverse, il faut plus que jamais lui faire confiance, être attentif aux signaux d’alarmes qu’il nous envoie. Ce qui est en revanche vrai, c’est qu’il ne peut pas produire les solutions à cette souffrance, ça n’est pas son rôle, c’est juste une centrale d’alarme, pas plus. Pour le reste, c’est à nous d’en décider, par restauration d’un avenir d’autant plus désirable que les risques sont grands.

En synthèse, si nous souffrons tant aujourd’hui, ça n’est pas en raison des risques à venir, mais parce que nous ne parvenons pas encore à en percevoir le dépassement. Nous oscillons entre désespoirs et illusions. Mais bon, ça n’est pas neuf, ça a toujours été comme ça depuis la nuit des temps. Rassurons-nous en nous disant que notre système psychique est précisément conçu lui aussi depuis les origines, pour résoudre ce type de situation. D’où notre extraordinaire réussite d’espèce…

Bonjour ,

Je vois ce que vous voulez dire pour l'étanchéité du culturel et de l'évolution mais je ne suis pas sûr qu'on puisse comprendre l'un et l'autre des phénomènes en les considérant comme étanche. La culture influe sur l'évolution et vice versa. Par exemple, l'intolérance au lactose : https://youtu.be/nv44xCo24rg

Sur ça, je trouve que l'article de Waitbutwhy est très éclairant: https://waitbutwhy.com/2019/09/stories.html (notre traduction: http://attendsmaispourquoi.fr/2019/08/29/un-jeu-de-geants/)

Intéressant la distinction entre Greta et Elon, je l'avais pas vu comme ça mais vous avez raison. Ceci dit, je maintiens que les deux ont en commun le fait de ressentir les émotions et par conséquent d'agir (que ça soit comme Greta en alertant de toutes ses forces ou comme Elon en nous projetant dans un avenir "désirable") en fonction de ce qu'ils pensent que la société vit. Par exemple, je suis aussi au courant que Greta du changement climatique et pourtant, ça ne me touche pas autant dans ma chair.

Pour Bohler, je pense qu'il va trop loin dans ses interprétations (souligné d'ailleurs par ce récent article: https://bonpote.com/la-faute-a-notre-cerveau-vraiment-les-erreurs-du-bug-humain-de-s-bohler/). Dans l'article de bonpote par exemple, on voit poindre la guerre idéologique qui a cours dans la vulgarisation scientifique et que je trouve fascinante. On vient à ce propos de me faire passer un article qui l'analyse je trouve avec brio : https://blogs.mediapart.fr/alexandre-delomenie/blog/300620/dans-les-coulisses-de-la-science-une-guerre-politique-silencieuse-est-en-cours?fbclid=IwAR3uApc8oLU6RCYFzHdm45K-HXflq8BW8tGKKPrZC_I06kzEEAV5nqihj5A#_ftn20


Qu'il s'agisse de notre striatum, ou bien de notre culture, j'ai l'impression que sociétalement, nous sommes incapables d'agir comme nous savons qu'il faudrait que nous agissions. L'exemple de la pandémie et de la seconde vague est en ce sens très illustrant. Un bout de nous (société) a tellement voulu croire les diseuses de bonne aventure que nous n'avons pas écouté le conseil scientifique qui pourtant avait dès le 27 Juillet vu juste sur le retour épidémique à l'automne: https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/avis_conseil_scientifique_27_juillet_2020.pdf

Bien à vous,

Bonjour Jean-Lou,

Bien sûr qu’il y a impact de l’évolution sur la culture en continuité et en réciprocité. La question n’est pas de son constat, mais de son utilisation.  

Dans l’exemple que vous donnez de l’évolution néoténique de tolérance au lactose, il est possible d’en observer les effets, mais il serait très dangereux d’en extrapoler des hypothèses prédictives.
Comme par exemple d’essayer d’en déduire que les populations non tolérantes au lactose n’auraient pas pu persévérer dans le pastoral, ce qui est faux. Nous observons bien une corrélation, mais sans pouvoir en déterminer les chaînes de causalités culturelles.

Il ne faut pas confondre lois physiques, par nature déterministes et lois humaines, par natures finalistes. 

N’oubliez pas que le scientifique a l’obligation de la réduction déterministe, par méthode, telle que définie par Descartes voici quatre siècles. De cela, il n’en n’a pas le choix, ça n’est pas optionnel. 

A l’inverse, le culturel ne peut pas se concevoir sans projection dans un avenir par définition encore inconnu. De cela non plus il n’en n’a pas le choix, ça n’est pas davantage optionnel. C’est pourquoi il n’est pas possible d’expliquer ou justifier l’un par l’autre.

Prenons un exemple. Si je tombe d’une falaise, je peux me retourner contre l’administration publique pour n’avoir pas prévu de rambardes (motivation justifiée par les fins) En revanche, il ne m’est pas possible de traduire Newton en justice pour coups et blessures (déterminisme pur, non négociable)

Cette illustration semble tout à fait ridicule tellement elle nous paraît évidente.
Sauf que c’est pourtant ainsi que fonctionnent bon nombre de dérives, tel par exemple le darwinisme social, nous expliquant qu’il y aura toujours des riches et des pauvres en raison de l’implacable loi de la sélection naturelle (justification des fins par le déterminisme)
C’est aussi ce que l’on peut observer dans la pseudo-théorie du dessein intelligent, en reversement du déterminisme par le téléologique (justification du déterminisme par les fins)

Et c’est encore ce que l’on peut entendre de Sébastien Bohler, lorsqu’il nous explique que pour résoudre nos actuelles impasses culturelles (certes perçues par nous comme gravissimes, mais insignifiantes au regard des temps géologiques), il nous faudrait nous défier de notre système nerveux central, lentement élaboré sur plusieurs dizaines de millions d’années…
Ici, plus rien n’a de sens, on ne sait même plus dire ce qui est justification de quoi, selon quels déterminismes ni quelles finalités ! Ca ne sert à rien, on ne peut rien en faire…

Concernant Greta Thunberg et Elon Musk, on est dans un constat sensiblement similaire appliqué à des individus. Il s’agit de deux personnes, ayant à gérer pour elles-mêmes et comme tout le monde, leurs propres déterminismes et leur propres projections finalistes. Sauf qu’il est impossible d’extrapoler leur expérience strictement individuelle à l’ensemble de l’humanité (Pourquoi eux et pas d’autres, comment agréger ?) 

De toute manière, ils n’en n’ont pas la décision. Exactement de la même manière que le Christ n’a pas décidé de l’inquisition, ni que Marx n’a décidé des goulags soviétiques, ou qu’aucun philosophe n’a jamais décidé du sort de l’humanité, malgré les apparences rétroactives.

Cette question touche celle des individus au regard des collectifs. Je ne veux pas être trop long dans ce message, je ne vais pas développer. Néanmoins, retenons qu’il n’est pas possible d’imaginer des individualités en poupées russes, partant d'organismes unicellulaires, évoluant progressivement en symbioses jusqu’aux organisations sociales universelles, tel que proposées dans l’article du jeu des géants. 

Le modèle est séduisant, mais il est trompeur, en tentation de réduction darwinienne du culturel incompatible avec le maintien de l’individu. C’est surtout ça qui pose problème, parce que l’individu est l’unique point nodal de résolution possible du déterminisme et du téléologique. Sans lui, nous ne sommes plus que des objets. 


Or moi, je ne suis définitivement pas un objet, peu importe la complexité des dépendances qui me contraignent. Vous, peut-être, je ne sais pas, mais moi, c'est non, irrémédiablement.


Bonjour ,


Votre très intéressant commentaire m'évoque deux choses, je vous livre mes réflexions, je suis certain de rien sauf que vous aurez des éléments pour faire avancer ma réflexion (n'hésitez pas à me partager des liens sur ces sujets) :

1. Sur les géants de Waitbutwhy, je ne comprends pas très bien pourquoi ça ne marcherait pas? Je comprends ce que vous voulez dire quand vous dites que tous les individus sont finalistes mais une hypothèse non réfutée est de dire qu'il s'agit simplement d'un "artifice" de la vie. Les organismes vivants qui trouvent du sens à se nourrir sont plus à même de se reproduire etc etc. Et je ne vois pas ce qui ferait la différence entre un amas de cellule et un "amas" d'humains, c'est à dire une société? En quoi une société ne serait pas "vyvante" au sens défini par David Louapre de Science étonnante: https://youtu.be/G7Yw6PPg7JU. De la même manière, je trouve cette autre vidéo de Louapre intéressante pour le sujet: https://youtu.be/S-W0NX97DB0

2. Est ce que je suis un objet ? Je ne sais pas, sincèrement, je ne sais pas :) et je pense que le fait d'être certain de l'être ou de ne pas l'être ne changerait rien à l'expérience extraordinaire qu'a pour moi le fait d'être vivant. Ca me fait penser au libre arbitre, à mon degré de compréhension et au sens où on le définit classiquement, je ne vois pas comment il pourrait exister. Par contre, j'ai l'illusion parfaite de l'avoir et je ne pourrai jamais me défaire de l'illusion. De la même manière, peut-être ne suis je qu'un minuscule et ridicule objet dans un cosmos infini, mais j'aurai toujours l'illusion parfaite de ne pas l'être et c'est bien dans cet illusion parfaite que je fais mes "choix" :). Je pense que ma vision du libre arbitre est bien décrite dans cette série d'articles (un peu vieux mais bon, je progresse pas non plus si vite): https://apreslabiere.fr/tagged/libre-arbitre (les 3 premiers)

Bonjour Jean-Lou,

Comme toujours, un modèle n’est pas valide en raison de ce qu’il montre de vrai ou de faux, mais de ses intentions. Un modèle, c’est un outil qui n’a de sens qu’en fonction de ses buts et de ce que l’on en fait.

Prenons l’exemple du modèle Lyfe de Bartlett présenté dans la vidéo de Science étonnante. Les objets mis en œuvre, de petits carrés blancs ou noirs, sont de purs concepts, ni vrais ni faux. Le but recherché est de montrer que le complexe peut émerger du simple, selon un pur aléatoire initial, relevant d’un possible qui n’est finalement pas aussi improbable qu’il n’y parait. Des fois ça ne donne rien, mais des fois ça donne quelque chose, en des proportions qui n’ont rien d’exceptionnelles. 


Appliqué au vivant, cela signifie qu’il n’est pas nécessaire de faire appel à un Grand Architecte pour atteindre des chaos déterministes de complexité maximale. Certes, cela se fait au prix de notre renoncement à croire qu’il existe des hiérarchies de valeurs entre structures, comme par exemple penser que le David de Michel-Ange est plus complexe que le bloc de marbre dont il est issu, ou que le tas de débris après sa destruction s'il s'écrase au sol. Il n’empêche que la réduction proposée par le modèle est valide, elle atteint indiscutablement son but.    

A l’inverse, reprenons le modèle de Bohler, mettant en œuvre des objets concrets et réels (notre système nerveux central), dont je ne doute pas un seul instant qu’il en a une bien meilleure connaissance que moi, qui ne suis pas neurologue. Ces objets sont donc vrais, ce qui n’implique pourtant en rien que ses déductions soient justes. Elles sont biaisées par les intentions d’un modèle dont on ne peut rien faire, parce que ses conclusions en sont contradictoires jusqu’à l’antinomie. 

De fait, est-il possible oui ou non de s’abstraire de quelques millions d’années de structures façonnées par l’évolution ? Quelle que soit la réponse, positive ou négative, le modèle s’effondre sur lui-même…

A présent, venons-en au modèle des géants de Waitbutwhy. Ce modèle est simple, facile à comprendre, il suggère que l’on puisse poursuivre les dynamiques d’associations cellulaires symbiotiques jusqu’au organisations sociales humaines les plus vastes et complexes. D’une certaine manière, il ressemble donc au modèle de Bartlett. Sauf que si le but est clairement explicite chez Bartlett, il n’est pas énoncé chez Waitbutwhy. 

Son modèle, ça sert à quoi et il s’adresse à qui ?

Ce qui est certain, c’est que s’il s’adresse à moi, je ne peux que le rejeter violemment :
1) Certes, il n’est pas illégitime de me réduire à un ensemble de cellules symbiotiques, c’est possible, mais il faut m’en expliquer l’intérêt.
2) En revanche, je ne peux que refuser sans appel cette proposition à n’être moi-même qu’une simple cellule symbiotique d’aucun corps social, ça c’est faux. Pour les autres, je ne sais pas, c’est comme ils veulent, mais pour moi, c’est non, définitivement non.

Notez ici que cette proposition de Waitbutwhy n’a rien de novatrice, elle est en fait vieille comme le monde, en tentatives récurrentes et permanentes de toutes les sociétés humaines à toujours vouloir expliquer que le groupe prévaut toujours sur l’individu. Que l’on doit se sacrifier à la cause. Que la patrie ne survivra qu’en raison du don de ma vie. Ou encore, que quitter le groupe revient à le détruire, comme on l’observe dans les familles mafieuses.
Et ça, c’est dangereusement faux, les organisations humaines, aussi vastes soient-elles, ne peuvent pas être leur propre but, ça n’aurait aucun sens. Leur seul but ne peut être que les individus qui les composent. Les sociétés qui l’oublient finissent toujours par s’effondrer à terme sur elles-mêmes.  

Le modèle de Waitbutwhy ne fonctionne qu’à une seule et unique condition : Que Moi soit un objet. Sauf que moi, je ne suis pas un objet. C’est non négociable. Les autres, c’est comme ils veulent. Mais moi, non, définitivement.

Quant à vous, non, rassurez-vous, je ne crois pas un seul instant que vous ne soyez qu’un objet…


Je n’ai pas compris le « jeu » avec les ronds et les carrés. À un moment, mes ronds et carrés frôlaient la partouze généralisée, puis le jeu m’incitait à foutre la merde. Et effectivement, à la fin, j’avais l’impression d’être dans l’émission de Praud. Et le sang giclait partout.

C’était le but ?

C'est certainement très intéressant mais le son est tellement désagréable que je n'ai pas voulu m'infliger ça. Quand on connait l'âge moyen des @sinautes.... (je présume...ça rappelle Radio Londres ;-)  )

Très intéressant, mais attention a l'étude comment la colère est elle mesurée? Les logiciels d'analyse sémantique ont énormément de mal à cerner les émotions et on sait qu'ils ne reconnaissent pas ou mal l'humour de même que les effets de style ou de langage  

Comment contenir la colère ? "Les Chinois y arrivent bien". Christophe Barbier

Comme d'habitude, pour éluder la question de fond, d'où vient la source de cette violence permanente qui ombrage la France, cette fois on se persuade que tout est histoire de technique. Il n'y a pas de coupable, donc tout le monde est coupable, donc c'est de la faute aux libertés. Signé:  la gauche.


Est-ce qu'il serait possible d'avoir le texte écrit de la chronique de Jean-Louis? Pour pouvoir y revenir, y réfléchir, ce qui est plus difficile avec une vidéo. Et aussi... parce que le son est deg... de très mauvaise qualité. 


Excellent travail, qui confirme certaines de mes intuitions et surtout répond à plein de questions et d'inquiétudes qui me perturbent en ce moment. Merci.

Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur

Une vidéo que tout le monde devrait regarder effectivement.


Après ses leçons ne peuvent que rencontrer une certaine opposition, même à gauche, qui a depuis longtemps développé un discours légitimant la colère, car souvent juste face aux injustices, et le plus sùr moyen de faire sortir les gens de l'apathie. Discours s'opposant même à ce qu'on s'oppose à ses manifestations, pour peu qu'elle vienne de personnes pouvant se décrire comme opprimées (le refus du "tone policing"), voire parfois étendant ce principe à celles s'encolérant au profit d'autres victimes, ou même dénonçant celles qui ne témoigneraient pas d'assez de colère comme complices des injustices.


Dans cette logique, Alexander Cockburn, intellectuel socialiste irlandais, en arrivait même à dire que les gens de gauche se jugeaient "à la pureté de leur haine", quelqu'un que l'injustice ne rendrait pas furieux contre les puissants ne pouvant qu'être de droite (journaliste il fit passer le test à certaines personnalités politiques comme Ed Millibrand leur demandant de parler de leur haine, et quand celui ci lui répondit horrifié "je n'ai de haine pour personne", il en conclut qu'il était bien un blairiste irrécupérable).


Ce qui m'évoque aussi les réactions que s'était prise, il y a quelques années, une étude qui avait démontré qu'il était en partie possible de "soigner" la bigoterie en adoptant une attitude révolutionnaire, consistant à écouter les gens sans les insulter et leur faire évoquer des expériences personnelles qui pourraient leur faire comprendre celles des groupes victimes de préjugés.  Accusant son infortuné auteur de ne l'avoir écrite que pour faire la leçon aux militants* du haut de son privilège cisnormartif d'homme hétéro blanc, whatever, rendant suspecte sa manière de recommander la calinothérapie avec les nazis, le monde de la social justice en colère l'avait étrillé sur les réseaux, lui préférant les thérapies qui ne marchent qu'avec les déjà convaincus des adeptes de DiAngelo, prônant la culpabilisation agressive et des séances d'auto-critique pour les dominants, ne remettant, elles, pas en cause la valeur, sacrée dans ces cercles, de la juste colère.


Enfin tout ça pour dire que c'est pas gagné. Si gauche comme droite occidentales ont beaucoup piqué au christianisme, l'intérêt de tendre l'autre joue, doit être de tout ce qui en vient le concept le moins populaire.


La grande question étant comment séparer l'indignation, souhaitable face à l'injustice, mobilisatrice, de la colère ou de la haine. Éviter la confusion qui entraine certains à défendre ces dernières, comme le glissement auquel chacun peut succomber de l'une à l'autre au détour d'un message.


Sur ce dernier point la question de la valeur d'attitudes de substition, l'ironie par exemple que défend Daniel comme alternative peut se poser aussi. 


Le sentiment d'humiliation lié à être moqué, se sentir méprisé, peut arriver pas loin de la colère pour ce qui est de la capacité à en générer en retour. Et c'est sans doute le vecteur de mobilisation qu'ont le mieux appris à exploiter les forces réactionnaires (et identitaires en général pour peu qu'un groupe puisse se sentir attaqué par une moquerie). Même exprimer sa colère autrement que par la colère n'est même pas nécessairement suffisant à éviter sa viralité (ni même ne pas exprimer de colère du tout, en fait, comme peut en témoigner le petit Hugo, qui avait subi à peu près le même sort que Mila pour une blague plus absurde que méchante). 


Enfin, décidément, c'est vraiment pas gagné quoi. :)


* bien qu'il ait reconnu lui même que sa méthode n'était absolument pas destinée à remplacer le militantisme plus classique, réclamant plus d'efforts et qui ne pouvaient être entrepris que par des personnes ayant la vocation de les faire

Ah j'y croyais là, mais non juste pendant 9 secondes.

J'aimerais voir vos chroniques (et celles de Mathilde).


Toujours pas de réponse de Asi.

Pourquoi avoir changé de lecteur bon sang ??


J'ai essayé les paramètres, au lieu de auto (480) mis au mini à 144, mais il l'ignore et se remet sur auto, nimportenawak.


Un lecteur qui marche pour tous les terminaux

ou un bouton télécharger c'est si compliqué ??

Un bon exemple ici de belle saloperie. On est sur un réseau social professionnel, LinkedIn. La vidéo est présentée comme le délogement de raveurs par l'agriculteur exploitant le champ, et qui déverse du lisier avec son tracteur. Ce narratif est totalement faux, comme le dit l'un des commentateurs, il s'agit d'une manifestation contre la fracturation hydraulique en Angleterre , par des femmes qui vendaient des gâteaux, et à laquelle participait notamment l'actrice Emma Thompson. C'est d'ailleurs un jeune apprenti ingénieur qui intervient et donne les sources (merci à lui).


La publication de cette vidéo a entraîné une avalanche de commentaires au mieux beauf', au pire raciste, du genre :

" Dur pour les dreadlocks le glyphosate... "

" J'ai du mal à m'arrêter de rire....cela devrait être en dotation pour les force de maintien de l'ordre.? Mais attention, hein.... politiquement correct! Pas de lisier de porc!"

"Ca marche bien aussi sur le manouches qui s'installent sur les propriétés d'autrui... ?" "Oui,ça marche aussi avec les gens du pillage !"


Alors, rien de neuf hein, les commentaires dégueulasse sont légion sur Youtube, Facebook etc... Mais pas de pseudonymat ici. On voit qui les poste, et ce sont pour l'extrême majorité des gens diplômés, en activité, bien placés, etc... Pas la "populace", quoi.



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