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Massacre de Thiaroye : un effet Omar Sy ?

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Merci pour ce rappel de ce point (aveugle ) de notre histoire


personnellement, je ne le connaissais pas


On parle (un peu ) du massacre de Sétif, mais c'est "plus récent ", et peut être donc plus documenté


sachant que les événements du 17 octobre 61 rest(...)

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Je me rappelle avoir vu, il y a pas mal d'années un téléfilm relatant l'histoire de soldats africains,parqués dans une zone et réclamant une solde semblable à celle des soldats français et étant massacrés par leurs anciens compagnons d'arme des soldats français,c'est à dire que ce pan de l'histoire française a déjà été filmé par la télé mais n'a marqué personne (sauf moi, je n'ai jamais oublié ce téléfilm)je ne pourrais vous dire,l'année, son titre,le nom du metteur en scène et celui des acteurs, en tout cas pas Omar Si, il fallait une vedette pour qu'on en parle.

C'était un téléfilm, qui comme tout téléfilm passe et est oublié, quand Hollande, je crois(?) a rendu hommage aux tirailleurs oubliés j'étais en accord et ai apprécié l'honneur qu'on leur rendait.

Le lien YouTube posté par DS correspond il au compte YouTube des ayants droits du film? Pas moyen de dire oui ou non au vu du compte.

YouTube héberge pas mal de films piratés, attention.

Bonjour, merci pour le lien vers ce beau reportage de France 5.

Je ne sais pas si remuer le couteau dans la plaie est recommandable pour la cohésion de la nation.

Ça dégénère...

À mettre en parallèle avec des errements plus récents pour évacuer toute justification à base de "c'était une autre époque, on ne ferait plus ça aujourd'hui..." ou de "c'était il y a trop longtemps pour en avoir un récit précis" :


 - Côte-d'Ivoire, 2004

 - Mali, 2021

 - Burkina Faso, 2021

 - Niger, 2021


Sans parler des manigances honteuses en Centrafrique ou au Tchad...

Il est plus que temps de rappeler TOUS les massacres que l'Etat Français a organiser sciemment dans les pays qui sont devenus des "Colonies". On retrouve les mêmes procédés en Afrique du Nord, en Afrique Centrale, en Asie, en Océanie.

Ne nous voilons pas la face, si la France est autant détestée par les pays de ces continents, les principales raisons remontent aux 18ème, 19ème et 20ème siècle...

Je conseille une superbe BD, Morts par la France-Thiaroye 1944, de Perna et Otero parue en 2018 aux éditions Les Arènes.

Pour les cinéphiles francilien-nes : https://www.cinematheque.fr/cycle/ousmane-sembene-1004.html



Ousmane Sembène

Du 5 au 15 janvier 2023                                        

                                                                       

Auteur d’une douzaine de films dont neuf longs métrages, Ousmane Sembène, écrivain et cinéaste pionnier, militant actif pour la défense du cinéma en Afrique, passe du livre au grand écran pour mieux transmettre ses idées à un public souvent frappé par l’analphabétisme. Dès ses premiers courts, puis avec La Noire de… (1966), distingué par le prix Jean-Vigo, il brosse un portrait sans fard de son Sénégal natal et plus largement de l’Afrique, exposant les luttes d’une société gangrenée par les brimades et les injustices. Le (néo)colonialisme (Emitai, Xala), la perte d’identité d’un peuple avec la fresque historique Ceddo, longtemps censurée par un Léopold Sédar Senghor soucieux de diplomatie, ou encore Guelwaar, sur les relations entre communautés chrétiennes et musulmanes : Sembène met en scène le passé pour mieux fustiger le présent et ses vérités brûlantes. Réglant au passage ses comptes avec son propre vécu de mobilisé, il réalise Le Camp de Thiaroye en 1987, dénonciation vitriolée du massacre des tirailleurs sénégalais, prix du Jury à Venise. Dans les années 2000, avec Faat Kiné puis Mooladé (plaidoyer contre l’excision, récompensé à Cannes), il entreprend une série consacrée à la condition de la femme africaine. Il meurt en 2007, sans avoir eu le temps de terminer son triptyque, mais en laissant derrière lui l’empreinte d’une œuvre puissante, humaniste et engagée, témoignage unique d’un continent fier de sa culture, au cœur palpitant.


Dimanche 15 jan 2023 - 18h30 Salle Georges Franju                                        

Séance présentée par Dominique Sentilhes (fondateur de la Médiathèque des Trois Mondes)

Camp de Thiaroye                                        

Ousmane Sembène / Sénégal-Algérie-Tunisie / 1988 / 150 min / 35mm / VOSTF

Précision : le film « le camp de Thiaroye » a été censuré en France jusqu’en 1998. À l’heure actuelle il est en vente libre. On le trouve à la Fnac.

Des soldats aguerris, disciplinés et efficaces qui ont participé à la libération de l'Afrique du Nord, le débarquement en Sicile, la libération de l'Italie, Monte Cassino, La Corse et la Provence pour se faire mettre à la retraite anticipée, remplacés par les FFI qui ont libéré l'Alsace difficilement, au prix de lourdes pertes, les croix blanches qui zèbrent les pentes des Vosges ne sont pas celle du chemin des dames. le podcast du cour de l'histoire de Xavier Mauduit est opportunément centré sur la distorsion de l'histoire selon que nous appartenions à un camp ou à l'autre des adversaires en présence; sur France Culture avec Gérard Araud https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-cours-de-l-histoire

Ne vivant pas en France à l'époque j'avais pu voir ce film à sa sortie et l'avait trouvé excellent. Qu'il soit encore aujourd'hui interdit de fait de diffusion en dit long sur le tabou qui pèse sur l'histoire coloniale.


Pour info le conflit, tel qu'il est présenté dans le film, porte sur le fait qu'on avait promis à ces hommes la même solde que s'ils étaient blancs. Promesse reniée au moment de la démobilisation tant il est impossible hier comme aujourd'hui à certains français de traiter un non-blanc en égal. 


Pour info également la France a jusqu'à 2010 payé des pensions dérisoires (à etat de service équivalent)aux anciens combattants originaire d'Afrique. C'est la pas assez fameuse cristallisation des pensions, autre tabou colonial bien verrouillé.

Encore une vingtaine d'années, et Not' Président,  réélu pour une 4ème fois, ( après quelques interruptions ) fera acte de repentance , (  avec quelques larmes dues aux épluchures d'oignon )....


( et F. Hollande,  un peu plus gaga,  inaugurera un musée ,,,,,,,, )


Vive la France et vive la République !

"Senghor aurait pu faire partie des suppliciés du 1er décembre. Astreint en premier lieu au service militaire en 1934, parce qu’il est de nationalité française, puis démobilisé en 1935, Senghor est rappelé sous l’uniforme en septembre 1939 et affecté au 3e régiment d’infanterie coloniale à Rochefort où il combat dans une unité de tirailleurs sénégalais. Le 20 juin 1940, lui et sa compagnie sont faits prisonniers. Senghor est interné dans plusieurs camps et sera libéré, grâce à un médecin complaisant, en janvier 1942, pour « raison de santé


   ( Thiaroye 1944 - Martin Mourre - Presses Universitaires de Rennes - pages 103 à 132 )



Dès Décembre 1944, Léopold Senghor rédige un poème : Tyaroye   publié dans son recueil :  "Hosties noires" en 1948 .

Merci Daniel pour ce post précieux. Travail de mémoire à faire vite avant que les 22 derniers tirailleurs sénégalais soient morts, parce qu'après la mémoire devient froide, anecdotique. D'ailleurs, cela vaudrait bien une émission avec un de ces témoins si vous en trouvez un encore valide ? ou un proche ?

Un trait typiquement français : l'incapacité maladive à ne pas regarder son histoire en face pour mieux la dépasser. Pensez donc que le chef d'œuvre de Gillo Pontecorvo, "La bataille d'Alger" nominé trois fois aux Oscars, Lion d'or de Venise en 1966, qui retrace sans fard l'affrontement terrible entre les paras de Massu et les poseurs de bombe du FLN a été interdit en France jusqu'en 2004 (!!!). Quand les Américains (qui ont d'autres défauts) sortaient Voyage au bout de l'enfer en 78 et Apocalypse Now en 79. RAS de Boisset sauve l'honneur, mais que de difficultés le réalisateur a dû surmonter pour que sorte son film.

S'excuser pour ce massacre arbitraire et sanguinaire impliquerait de s'excuser pour la politique coloniale de la France. Ce qui impliquerait de s'excuser aussi pour les conditions d'accueil des populations immigrés qu'on a entassé dans des bidonvilles. Ce qui impliquerait aussi de s'excuser pour les conditions de vie de leurs descendants dans les grands ensembles d'immeubles de banlieue, où la police les harcèle toujours aujourd'hui. Ce qui impliquerait de s'excuser pour le phénomène de racisme qui en découle.


Nul doute que personne dans les représentants politiques de la majorité n'a envie de tirer le fil pour en récolter un gros sac de noeuds et devoir s'excuser de la part de l'impérialisme occidental pour l'ensemble de son œuvre.

On s'en fout, de leurs "excuses" bidon. Ce qu'on veut, c'est qu'ils arrêtent de trafiquer la vérité. Merci à tous les historiens et autres qui bossent là dessus (la vérité est multiple et foisonnante) et honte aux autres. 


La vérité, c'est comme les étoiles dans le ciel, jamais on ne les atteint, mais on peut s'en servir pour se guider. Vers l'avenir.

Vous pouvez remplacer "s'excuser pour" par reconnaître / admettre / assumer, ça marche aussi ;)

Factory merci, vous tirez, vous, ce fil en peu de mots de façon saisissante ! Je tique juste un peu sur la notion de "s'excuser". JE trouve que les gouvernements, et l'actuel en particulier, a l'excuse facile. Il la dégaine comme les indulgences de jadis. C'est gratos, 3 ave 2 pater. La vraie excuse, c'est celle qui consiste à détricoter ces conséquences pour de vrai, à savoir : rétablir les services publics (et privés, les commerces, les espaces de loisir, les parcs etc) qui rendent plus vivable la vie dans les grands ensembles où sont parqués lesdits descendants. Quant à la police, augmenter sa présence, et les former autrement (car elle harcèle quand elle est là, mais le plus souvent elle est absente. Résultat elle ne les harcèle que quand ils s'aventurent dans Paris - chasse au faciès etc) mais ne fait rien contre le crime là où ces descendants habitent ; ne pas les harceler administrativement (ça ça concerne des masses de personnes et ça ne mobilise pas la police, juste des logiciels froids qui téléempêchent les gens de vivre) ; arrêter de piller leurs pays par des magnats Bolloréens et faire des accords commerciaux équilibrés sur les ressources minières, alimentaires, la construction d'infrastructures ; etc., etc.

Voilà, rien à ajouter sinon un silence et la honte

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Antoine Peillon dans "Coeur de boxeur" page 34 " : "... deux France qui s'opposent périodiquement depuis la Révolution : la resistante contre la petainiste, la dreyfusarde contre l'antisémite, la laïque contre la clericale,la républicaine contre la monarchiste, la démocrate contre l'impériale, la libertaire contre la versaillaise, la populaire contre la bourgeoise, la porteuse de valise contre la coloniale, la rouge contre la blanche..."

L'opposition entre ces deux France est toujours là même si elle prend des formes différentes. 

La hargne contre Annie Ernaux, contre Omar Sy en sont la preuve.

Les mêmes qui sont des aficionados de Houellebecq...



Usée par ces soi-disant révélations, sur des faits délaissés par ceux qui devraient nous informer. Après la paille et la poutre, voilà ceux qui ne veulent pas voir alors qu'ils ne sont officiellement pas aveugles! Est-ce la paille ou la poutre qui gêne leur vision?

 Et voilà not'chef, généreux, qui autorise les anciens à rentrer dans leur pays tout en touchant cette mirifique pension teintée de sang!

Une époque for...t minable

Les Africains qui ont été utilisé comme chair à canons, puis exploités comme travailleurs sous payés dans nôtre beau pays pendant les 30 glorieuses , et maintenant contraint à l'exil parce que des prédateurs genre Bollore and co pillent leurs ressources. 

Comme disait le regretté  Ahmadou Kourouma : "l'Afrique est de loin le continent le plus riche en pauvreté et en dictatures"

Ne jamais compter sur l'armée, ni sur la police pour un devoir de vérité. Ni sur la plupart des médias d'ailleurs. 

Merci pour ce rappel de ce point (aveugle ) de notre histoire


personnellement, je ne le connaissais pas


On parle (un peu ) du massacre de Sétif, mais c'est "plus récent ", et peut être donc plus documenté


sachant que les événements du 17 octobre 61 restent encore ignorés de la plupart de nos concitoyens; ceux de Thiaroye sont certainement loin des préoccupations. Et pourtant ça compte dans l'image que donne la France 


Content de voir que le cinéma peut faire bouger les lignes, ce fut le cas du "syndrome chinois" (dans un autre domaine ) et de" indigènes "par exemple...

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