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Commentaires

Libération accusé de publier une chronique climato-sceptique

L'augmentation de l'intensité des cyclones, un consensus scientifique "mis à mal" ? C'est ce qu'affirmait le 18 octobre sur Libération Olivier Postel-Vinay. Dans sa chronique, le fondateur et directeur de publication du magazine d'actualité littéraire Books remet en cause l'influence des changements climatiques sur la fréquence et l'intensité des cyclones, mais aussi le réchauffement climatique lui-même. Un article dénoncé par l'ancien journaliste scientifique de Libération Sylvestre Huet, aujourd'hui journaliste indépendant, qui qualifie Postel-Vinay de "négationniste climatique".

Derniers commentaires

Il ne me semble pas avoir lu sur @si (en dehors de ses mentions dans les forum, notamment via Mr. Djac) quoi que ce soit sur l'excellent Books, qui a eu chaud récemment (appel à dons, passage en bimensuel, etc.).
La façon dont le magazine traite ses dossiers, et tient ses lecteurs informés de l'actualité littéraire mondiale, est pourtant assez unique et toujours intellectuellement réjouissante.
On se contentera donc d'une petite référence dans cet article.

Vivement le prochain truc sur Hanouilla (©Tata Obliv') ou Mort En Déni, qu'on repasse aux choses sérieuses zet importantes...
Chacun son petit péché.

Certains dérapent sur le climat, d'autres sur les énergies renouvelables.

J'ai toujours pas digéré l'article de Huet censé démolir le "scénario 100% ENR" de l'Ademe et qui comportait un nombre ahurissant d'erreurs et d'approximations - du genre "l'Ademe a oublié de prendre en compte les coûts de renforcement des réseaux" alors que l'inverse était écrit noir sur blanc y compris dans le résumé de l'étude, ou "les hypothèses de l'Ademe sur les coûts du photovoltaïque sont trop basses et irréalistes" alors que l'Ademe avait choisi à l'horizon 2050 des coûts à peine inférieurs à ceux des parcs actuellement en construction (cad inférieurs d'environ 20%) ; quand on sait que ça fait 15 ans que ces coûts diminuent d'au moins 10 % chaque année ....

Bref, on aimerait que la rigueur de Huet soit toujours à la hauteur de celle qu'il exige de ses confrères.

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Encore faudrait-il que ce soit une chronique scientifique et encore faudrait-il qu'il puisse exister en sciences de la nature une "hétérodoxie" comme il peut y en avoir en économie où le sens de "doxa" est lié aux options politiques ne relevant pas d'une science.

Qui plus est, il confond, délibérément sans doute, ce que sont les consensus scientifiques associés aux rapports du GIEC et ce qu'ils donnent dans les résumés pour les décideurs quand ça se réduit à des choses du genre "en l'état actuel des connaissances, on évalue telle ou telle évolution comme probable". Le sous-titre devrait être : on fait des sciences, hein, pas de l'astrologie ou de la numérologie.
Sans doute que le grand public ne fait guère la différence puisqu'il est de coutume de faire jouer aux sciences un rôle d'oracle révélant le "vrai" plutôt que de pratique d'exploration du vérifiable par le doute méthodologique, mais si il se voulait réellement pédagogue sur les questions climatiques, éclairant sur ce qu'apportent les études au fil du temps, il pourrait faire un effort pour l'expliciter, montrer quelles connaissances sont à peu près assurées, lesquelles sont en cours de consolidation, ce qui échappe encore aux modélisations numériques etc.
Je crains que dans sa formation ce soit surtout SciencesPo qui soit révélateur de son état d'esprit, ni sa maitrise de philosophie, ni son passage à Sciences & Vie (où le côté "sciences" laisse d'ailleurs souvent à désirer particulièrement dans leurs manières de vendre avec des titres cultivant le spectaculaire).

Tiens, un peu de pédagogie pour le coup : pourquoi la question des cyclones reste difficile à modéliser et à prévoir ?

Parce que ce sont des phénomènes certes de grande ampleur mais météorologiques, dépendant de conditions différentielles locales : ce sont des contrastes de température et pression qui provoquent les circulations météorologiques et si on sait que l'augmentation de la température globale fera fondre les glaciers, dilatera les océans, fera migrer des espèces végétales et animales vers le nord etc., il est plus difficile de déterminer par zones les distributions d'énergie thermique, les différentiels de température entre les altitudes, les modification de régime de vents etc.
Plus de chaleur signifie plus d'énergie, donc il est probable que des phénomènes intenses soient favorisés mais les cyclones ne sont qu'un cas particulier des recherches en cours pour passer du climatologique au météorologique, notamment évaluer la modification des régimes de pluie, savoir si dans tel coin il faut s'attendre à plus de pluie et dans d'autres à des sécheresses.

Peut-être pleuvra-t-il plus au Sahel et moins à Calais, ce qui pourrait être un bien pour éviter d'avoir des "jungles" de réfugiés climatiques mais ça peut être l'inverse, ou ni l'un ni l'autre. Ca reste flou pour l'instant mais si on pouvait avoir des modèles numériques qui arrivent à gérer ces échelles intermédiaires, ce serait pas mal.

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Vous avez lu sa conclusion ? Ce n'est un avis minoritaire, c'est la prétention à dire que les scientifiques ne comprennent rien, qu'ils ne savent rien. Il ne parle pas d'ailleurs d'avis minoritaire, il dit que le consensus change.

Le plus probable est que c'est lui qui a du mal à saisir comment fonctionnent les sciences.

Début de son article :
"Si depuis 2004, nombre d’études ont conclu que les changements climatiques avaient une influence sur la fréquence et la puissance des cyclones, ce consensus scientifique semble aujourd’hui mis à mal."
vers la fin
"Contrairement à ce qu’on entend souvent répéter, le consensus scientifique actuel ne décèle pas de surcroît d’activité des cyclones."

Ah, tiens, c'est quoi ce "consensus scientifique" plus ou moins actuel ? Serait-ce différent de "nombre d'études" ? Et qu'était-il vraiment en 2001 quand le résumé pour les décideurs parlait de "probabilité élevée («de 66 % à 90 %») d’une aggravation de l’intensité des cyclones tropicaux dans certaines régions" ? Pourquoi "certaines régions" et probabilité élevée définie à partir de quoi ?
Dommage qu'il n'ait pas l'idée d'expliquer leur raisonnement, le "comment ça marche", dommage qu'il ne fasse pas la différence entre les observations et la cohérence théorique qui peut continuer à parler de probabilité élevée d'une aggravation de l'intensité de cyclones dans certaines régions associée à un réchauffement climatique. Ca correspond d'abord à des considérations théoriques puisque les données empiriques sont faibles, et il faut espérer que les conditions de mise en place d'un régime météo produisant des cyclones ravageurs ne se réalisent nulle part ou qu'il y ait une insuffisance théorique dans l'analyse mais il n'est pas très compliqué de comprendre pourquoi il y a ces craintes par de simples considérations thermodynamiques.

Toujours le même problème : quand on a compris de quoi ça parle, quels sont les raisonnements, sur quelles données ça s'appuie, il ne s'agit pas de croire ou ne pas croire, il s'agit de démontrer les éventuelles erreurs, de faire des propositions concurrentes, de faire bouger le consensus par des arguments tout aussi scientifiques que ceux d'origine.
Et si on ne comprend pas comment fonctionnent les sciences, qu'on en reste à penser qu'il s'agit de "j'y crois/j'y crois pas", inutile de faire semblant qu'on s'intéresse réellement au sujet. Autant qu'il dise de suite : "bah, j'y crois pas, c'est de la pseudo-science, ils savent rien, la preuve, ils savent pas tout".

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Accusé : C'est ASI qui emploi le terme pas HUET
Negationniste : Huer s'en explique sur son blog , à lire..... en revanche il traite carrément le journaliste de Libe de menteur ! Beaucoup plus clair que 'negationniste' quoique équivalent .
OPV a publié l'an dernier un livre sur le sujet plus fouillé que cette tribune dont le format ne se prête pas vraiment aux éclaircissements que tu souhaites, et qui part bien des études et non de croyances ou de présupposés (même si on peut ensuite critiquer celles retenues ou celles oubliées, etc...).

Après il faut regarder la chose jusqu'au bout, quelqu'un d'honnête qui voudrait faire "des propositions concurrentes" ou "bouger le consensus" en matière de climat doit bien s'accrocher, je me demande dans le système actuel de la recherche comment il obtiendrait poste ou financement pour mener à bien un tel projet dans le climat actuel (oui facile je sais); en cela ça se rapproche de la situation de l'économie hétérodoxe.

Utiliser le terme de "négationnisme" me paraît en revanche caractéristique d'une posture antiscientifique, surtout quand on connaît les multiples balbutiements et retournements qu'a connu l'histoire des sciences. OPV a la liberté de s'exprimer comme d'autres ont la liberté de le critiquer. D'ailleurs si on appliquait la même rigueur qu'aux climatosceptiques à ce qui est exprimé en général concernant le réchauffement climatique, il faudrait également éjecter 90% de ce qui est écrit dans la presse sur ce sujet...

La seule chose à gagner à l'accuser de négationnisme, c'est d'exprimer une fausse position d'autorité et une vraie position de faiblesse qui ne peut à terme que produire l'exact inverse de l'objectif souhaité; et par ailleurs de banaliser la notion de négationnisme, ce dont on a pas vraiment besoin dans le contexte actuel...
La situation actuelle c'est quand même des scientifiques qui disent qu'il va y avoir un problème et des lobbies majeurs de l'industrie qui font ce qu'il faut pour qu'on ne prenne pas ça trop au sérieux, de même que les pays dont l'économie dépend fortement des gisements fossiles. Ce n'est pas pour rien qu'il y a eu ce dispositif si particulier du GIEC dont les résultats ne seront pas acceptés sans y regarder de près par tous ceux que ça dérange, avec leurs experts, leurs scientifiques.

Ce n'est pas pour rien non plus qu'en France on avait Allègre et Courtillot à la manoeuvre, deux scientifiques issus des géosciences. Sans même avoir besoin de les voir comme des vendus à l'industrie, c'est leur filière scientifique qui peut être dérangée dès lors qu'une bonne part des débouchés professionnels concerne l'exploitation pétrolière et gazière.

Aux Etats-Unis, Obama depuis quelques mois, essaie d'imposer des choses par la voie règlementaire pour contourner les blocages législatifs, notamment sur la filière du charbon soutenu par les gouverneurs d'Etats où ça reste une industrie active. Les mineurs doivent-ils changer de métier ? Pas simple, il serait pas mal de pouvoir démontrer qu'il n'est pas grave de relâcher tant de CO2 dans l'atmosphère.

Après, "négationnisme" est pour moi aussi inapproprié, ça ne fait qu'idéologiser des choses qui n'ont pas besoin de l'être plus qu'elles ne le sont déjà.
J'aimerais bien comprendre le titre de l'article : "Libération accusé de publier une chronique climato-sceptique".
Manie passagère chez ASI ou attrape-clic?
Remember : Interview de Poutine : Sputnik accuse TF1 d'avoir "caché" certains sujets
Postel-Vinay est un climato-sceptique depuis très longtemps. Déjà dans les années 80 dans Sciences&Vie, alors que l'on en savait pas encore beaucoup, il affirmait que ce n'était que des sottises...

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