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Lancet et chloroquine : les journalistes à la dérive

Fallait-il croire d'emblée l'étude rétrospective publiée par la revue médicale The Lancet qui interrogeait l'efficacité et l’innocuité du traitement proposé par Didier Raoult contre le Covid-19 ? Fallait-il en tirer des titres accrocheurs mais faux ? Pourquoi les journalistes ont-ils autant de difficultés à couvrir correctement la recherche scientifique ? Des chercheurs et des journalistes spécialisés analysent pour Arrêt sur images ce nouvel épisode en forme d'échec médiatique.

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Merci pour cet article qui pondère les réactions médiatiques pas franchement adaptées aux recherches biomédicales. La temporalité différente journalisme/science et le manque de compétences en sciences des rédactions sont des éléments explicatifs, com(...)

Quelle ne fut pas ma surprise de voir apparaître un soir dans le Café du Commerce de France5 la bobine bien connue d'un "criminologue" très médiatique, le grand maître de la loge Toutologique de France, Alain Bauer, pour nous parler des mécanismes de(...)

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La cause de cette médiocrité ?

voir un article d'ACRIMED 


Lire : Bâtonner. Comment l’argent détruit le journalisme, de Sophie Eustache

                        

par  Maxime Friot,

Derniers commentaires

Article hyper intéressant, dans lequel se cache une petite pépite : l’aveu du journaliste du France Culture comme quoi il n’avait jamais fait relire ses articles par des spécialistes avant.

Parce que oui, il faut le savoir, au nom de l’indépendance journalistique (?), les journalistes ne font presque jamais relire leurs articles par des tiers, et en particulier par les personnes concernées. Peut être même que l’éthique journalistique recommande de ne pas faire relire pour ne pas subir de pression. (Je crois qu’il y a exception régulière dans certaines revues comme Ciel et Espace, ou lorsqu’il est explicitement mentionné le nom du scientifique dans les auteurs de l’article).

Moi j’appelle ça de la fierté mal placée.

Et ça explique pourquoi on lit autant de bêtises et d’approximation dans la presse, en particulier scientifique.

Vous avez oublié de citer votre collègue qui s'est un peu trop avancé

https://www.arretsurimages.net/discussions/loi-de-brandolini-du-baratin-a-leffondrement 


Quand on donne des leçons, il ne faut pas oublier de se les donner à soi-même ;-)

@Loris Guemart, merci pour la mise à jour !


Ce truc est inouï...

Ajoutons un autre paramètre: la presse - les médias -qui  ne se penchent pas sur "le fond", sur tous les aspects d'une problématique. Comme si on taisait  les choses. (pas ici, bien entendu) 


Voyons cet exemple: l'union nationale des syndicats FO et CGT a réclamé au Conseil d'Etat d'ordonner au gouvernement la mise en place dans les Ehpad de dépistages systématiques des résidents et du personnel,  une généralisation du port du masque et du matériel de protection, ainsi que la mise à disposition d'équipements permettant une oxygénation des patients. Que du bon sens et une bonne anticipation.


Mais..le 15 avril (durant le cataclysme en Ehpad) le Conseil d'Etat a rejeté cette demande : " compte tenu des moyens dont dispose l'Etat et des mesures qu'il a déjà prises, il n'a pas été relevé de carence de nature à porter atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale .." Une fausse réponse, bien alambiquée .Résultat : plus de 13500 décès en Ehpad. 


Cette information n'apparaît nulle part dans les médias. (excepté le Monde Diplo) Oubli? Paresse? Manque de curiosité? 

Au petit florilège d'articles, on peut ajouter la chronique Sciences de France Inter dans la matinale:


Hydroxychloroquine, fin du game ? L’Édito carré de Mathieu Vidard


Sourire en coin et classe américaine, vive l'esprit public !


Avez-vous remarqué qu'à chaque fois que Nicolas Martin dit des vilaines choses sur ses collègues journalistes, c'est pour se mettre en valeur par comparaison. Example: "un journaliste ne va jamais titrer 'peut-être' ou 'jusqu'à preuve du contraire' !" . Vous avez compris ? Il s'agit du gimmick que lui, Nicolas Martin, répète en fin d'émission tous les jours. A l'écouter, les journalistes généralistes sont tout nuls et lui le seul à toucher en sciences. Il mériterait,  Il mériterait d'être au vingt heures ... à interviewer le Prof Raoult. Chaque intervention de cet ancien prof de lettres, dont le diplôme scientifique le plus élevé est un Bac D, respirent l'immodestie. Mais apparemment, il est devenu une sorte de référent scientifique pour ASI puisqu'il ne se fait pas prier pour casser du sucre sur le dos de ses collègues (demandez-vous quelle est la finalité, voilà qui ferait preuve de "methode scientifique").

Quand vous aurez fini de le flatter ("journaliste reconnu et apprécié dans sa spécialité"), vous pourrez commercer à écouter ses émissions et surtout ses chroniques du matin où vous verrez qu'il n'est pas le dernier pour le racolage bien gras et qu'il tombe dans les même travers que les journalistes de BFMTV, il est vrai avec plus de style plus de moustache.

Merci M. Loris Guémard  pour cet article et à l'épidémiologiste pour le complément d'explication, très éclairant.
J'ajouterai juste 2 compléments que vous ne pouviez faire car cela ne se fait de pointer du doigt les confrères de votre rédaction.

Le 25 mai votre collègue Tony Le Pennec, dans l'art. "2è vague : les discours rassurant sont-ils dangerex a en effet écrit : "Didier Raoult, grand promoteur de l'hydroxychloroquine, dont l'efficacité sur le Covid-19 semble finalement inexistante, d'après une récente étude parue dans The Lancet. (avec donc un lien sans réserve vers l'article de Fance Info que vous épinglez dans votre article)
A noter que dans ce même article, Tony Le Pennec a aussi écrit "et plusieurs professeurs de médecine optimistes quant à l'évolution du virus, dont un qui clame carrément que "cette pandémie est terminée chez nous". C'est dire si l'agacement est perceptible, puisqu'il méprise assez   le professeur Raoult pour ne pas citer son nom et surtout ne pas expliciter le sens de cette phrase (qui isolée ne reflète malheureusement mal le propos d'ensemble).

Le lendemain, le 26 mai dans, un article signé "la rédaction" intitulé  "SUR RAOULT, DOUSTE-BLAZY EN ROUE LIBRE SUR LES CHAÎNES D'INFO", il à nouveau fait fait mention de l'article de Le Monde, critiqué cette fois ci par Douste.

Peut-être serait il intéressant de signaler les éléments pertinents de la critique de Doute-Blazy afin de rééquilibrer cet article qui parle de roue-lire à propos d'un homme qui effectivement a fait une erreur dans sa critique, qu'il a rapidement reconnu, et qui y est accusé de dérive complotiste du simple fait qu'il pointe les conflits d'intérêts des auteurs et la faillibilité du Lancet du fait de l'influence de big pharma sur ses publications.


Il est d'ailleurs écrit ceci dans ce même article : "Une information paraît essentielle pour comprendre l'acharnement avec lequel Philippe Douste-Blazy défend l'hydroxychloroquine : le natif de Lourdes est membre (bénévole) du Conseil d'administration de l'IHU de Marseille, où exerce Raoult. " 

Autrement dit, il complotiste, mais s'il est c'est par ce qu'il a des intérêt. 

La rédaction n'a sans doute pas remarque que parmi les membres BENEVOLES (je mets à dessin en gras l'article le mettais en partenthèse) figure aussi un membre du conseil scientifique qui est parmi les premiers opposant à Rault sur l'usage de l'hydrioxycholoquine.


En somme, merci d'avoir débunker des précédents article d' Arrêt Sur Image par la même occasion. 

L'auto-critique, même implicite, c'est appréciable !

 

Manque de culture scientifique des journalistes ?... Je dirais manque de culture scientifique de la socitété toute entière !!!

Et côte publication scientifique, je ne peux pas dire que les étudiants en sciences y soient sensibilisées non plus.. Enfin cela a peut être changé depuis... 1999 !!!

" Pourquoi les journalistes ont-ils autant de difficultés à couvrir correctement la recherche scientifique ?


Que des journalistes vendus aient des difficultés à commenter une recherche scientifique achetée n'a rien d'étonnant .C'est juste l'effet de ce système ,que l'on dit  indépassable ,qui  consiste à tout  marchandiser, y compris la santé .Brandir  la rigueur scientifique et la rechercher dans un tel contexte relève de la naiveté ou de la malhonnêteté ,c'est selon.

Nous avons accordé tous les pouvoirs aux marchands ,c'est cela qu'il faut changer .Le reste n'est que vanité verbeuse.


Une race très folle et très sordide est celle des marchands puisqu'ils exercent un métier fort bas et par des moyens fort déshonnêtes.Ils mentent à qui mieux mieux,se parjurent,volent,fraudent,trompent et n'en prétendent pas moins à la considération grâce aux anneaux d'or qui encerclent leurs doigts.Ils ont,au reste ,l'admiration des moinillons adulateurs qui les appellent en public "vénérables",probablement pour s'assurer leur part dans l'argent mal acquis.

ERASME

 Eloge de la folie (1511)

Une simple analyse probabiliste (de niveau première) nous démontre avec une absolue certitude que cette étude est un faux grossier. Sa vraisemblance est la même que de gagner 20 fois consécutives au Loto.


- D'après l'étude 8% des patients ayant reçu de l'hydroxychloroquine auraient eu des problèmes cardiaques.

- Aucun des 10 000 électrocardiogrammes réalisés sur les 4000 patients traités par l'équipe du professeur Raoult, n'a présenté la moindre anomalie.


Ces deux propositions sont absolument antagonistes.

Si tout patient traité avait 8% de chances de présenter une quelconque pathologie cardiaque cela lui laisserait donc 92% de chances de n'en présenter aucune.

Dès lors, la probabilité pour que aucun des patients de l'IHM n'ait présenté de pathologie cardiaque est de 0.92^4000 soit 1.42E-145. (1,42 divisé par un chiffre composé de un suivi de cent quarante cinq zéros)

la probabilité de gagner au loto est, quant à elle, de l'ordre 1E-7 (à peu près une chance sur dix millions donc)

Ainsi la probabilité pour que les propositions soient toutes deux vraies est la même que de gagner au loto 20 fois consécutives CQFD  (soit 145 / 7) .


De deux choses l'une :

- soit l'équipe Raoult cache des cadavres dans tous les placards de l'IHM

- soit cette étude est un faux outrancier, les scientifiques du comité de lecture sont corrompus, The Lancet est un simple tabloïd renommé et nos instances sanitaires obsolètes , ministère de la santé y compris.


Il semble donc urgent et indispensable de procéder à une perquisition à l'IHM.

  

Je ne suis ni virologue ni même scientifique et c'est, de toute évidence, le cas de l'ensemble des équipes de l'OMS, des structures de santé françaises ainsi que celles du ministère de la santé.


J'ai donc lu l'étude en me disant que j'allais avoir du mal à me forger mon propre avis, j'ai été frappé par la flagrance de la nullité de la méthodologie, l'opacité des données mais surtout l'absolue invraisemblance des résultats.


L’efficacité de la méthode d'homogénéisation des données recueillies dans plus de 600 hôpitaux (dont aucun n'est nommé) sur les cinq continents laisse rêveur, les moyennes d'age, de tabagisme, d'obésité, etc sont partout similaires, les dosages ou les durées de traitement sont, quant à aux, strictement identiques : non définis.


La qualité des données qui en résultent est éblouissante, d'après l'étude le nombre de patients qui seraient morts du fait de la chloroquine en Australie serait supérieur au nombre total de victimes du coronavirus dans le pais pour la période considérée, les autorités australiennes demandent communication des noms des hôpitaux concernés, la même requête  a été formulée par le Canada.


La manipulation est tellement grossière qu'il est difficilement envisageable que le plus minable des spécialiste du domaine soit suffisamment incompétent pour ne pas l'avoir perçue. Il nous reste donc le conflit d'intérêt généralisé ou l'appartenance à un même élevage de perroquets.

Voilà ASI revient à la raison, il s'était pas moins emballé que les autres média sur ce sujet

Merci pour cet article, vrai "arrêt sur info" ! Il permet de prendre du recul sur un sujet dont on a l'impression d'entendre trop parler.

Attention, vous faites le lit du complotisme. Conspiracy Watch ne tardera pas à vous épingler. 

Dan's tous les cas je doute que les résultats d'une étude sérieuse donne des résultats fondamentalement différents. La chloroquine ne sera jamais un médicament miracle. C'est marrant parce que avant tout le monde flippé de prendre un anti paludisme et maintenant on se bat pour lui.

Comment les journalistes peuvent parler de la science?, disons-le autrement: comment peuvent-ils vulgariser les domaines scientifiques. 


D'abord ils doivent avoir une formation proche du domaine qu'il vulgarise. 


Ensuite ils ne doivent pas se faire piéger par l'émotionnel propre au sensationnel recherché par les chaines d'in-faux continues , avides de  jouir de leur publicité, donc audience maxi si possible, donc suspens et tables rondes etc. 


On trouve, par exemple, une table ronde avec Romain Goupil (qui sort une diatribe contre les syndicats, et s'éternuant du fait qu'en France, à l'hôpital on ne pourra jamais rien changer because la CGT), Daniel Cohn-Bendit (qui nous ressort l'exemple de la régionalisation, en Allemagne qui aurait  réglé tous les problèmes) , un sondeur parlant de médecine et qui nous-il lit l'anglais et les publications, un "professeur" de médecine  proche des macronistes, relayé par un "professeur" de médecine  maire d'une ville sous l'étiquette LR,  pour parler..du Covid. Dialogue de sourds, digressions à toute allure..non-sens absolu, on mouline. Et le Covid, lui, court toujours.


Comment parler de la science et singulièrement du Covid en ce moment?  

Il y a une exception (à mes yeux) , sur le site du Monde numérique, fonctionne  Marc Gozlan dans les blogs, mais le titre de ses articles s'affiche souvent dans la rubrique "science". C'est clair,  pédagogique, car avouons-le nous, en France nous souffrons d'un défaut majeur: nous sommes mauvais  pédagogues,  il travaille et traduit nombre d'articles scientifiques étrangers, synthétise le tout, schémas à l'appui, et cela fonctionne. Clair comme le ciel bleu. 


Nicolas Martin, parfois en 6 minutes chrono sur France Culture y parvient, mais il n'a pas l'épaisseur de M.C., qui est médecin par ailleurs. Souvent correct.


Cette pandémie aura révélé, mis en lumière, de belles failles: échec des politiques, des médias en général (rares exceptions) des dits-scientifiques. la panade totale. 


On oubliera l'exercice de style du "monsieur chauve qui peut", tous les soirs à 19 h  15, qui est un modèle d'escroquerie intellectuelle, heureusement compensé par son jeu de mains (jeux de mains, jeux de ...) ..Au fait pourquoi ne dispose-t-on pas du chiffre des décès en Ehpad depuis quelques jours, et des décès en ville, toujours silencieux?

Joli travail !

Il y a quelque chose qui cloche dans cette critique des médias dans leur traitement des informations scientifiques. 


Indépendamment du fait que l'AFP, BFM TV et tutti quanti sont allés vite en besogne pour régler définitivement son compte à l'arrogant Raoult, les autorités - l'OMS et les autorités de santé françaises - ont bien décidé la suspension des études cliniques impliquant l'hydroxychloroquine suite à l'étude publiée dans The Lancet. 


Alors peut-être que les journalistes sont non-spécialisés et ont manqué de rigueur. Quid alors des autorités médicales mondiales? J'imagine qu'ils ont un comité de scientifiques pour prendre des décisions, non? 

Et si on arrêtait de parler de la Poudre de Perlinpinpin et de Merlin l'Enchanteur?

Merci beaucoup pour cet article difficile. Juste pour contextualiser, il faut remarquer que Philippe Froguel est un grand défenseur de Raoult sur les réseaux sociaux qui n'a eu de cesse d'attaquer les critiques de Raoult depuis bien avant cet article du Lancet.

Oui, les médias n'ont pas de personnes capables de comprendre la sciences.

Cela se voit souvent mais là, cela devient criant avec le coronavirus qui occupe 99% de l'actualité et qui demande des connaissances scientifiques.

Et, en plus, le virus étant nouveau, les connaissances évoluent vite.


Bref, sciences et chaîne d'infos en continu, c'est presque antinomique.

Article très pertinent sur ce sujet difficile ! Normalement, les médias devraient maintenant recruter en masse des journalistes scientifiques. Sauf que ça va à l'encontre de leur fonctionnement car cela signifierait s'abstenir d'écrire un article plutôt que de publier une information fausse et ensuite un démenti, méthode qui crée de l'activité et donc du chiffre...

Je comprends que ce n'est pas simple pour les journalistes mais comment l'OMS et le Haut Conseil de la Santé publique ont pu plonger dans un piège de débutant et se baser sur cet article du Lancer pour prendre leur décision ?

Merci pour cet article qui pondère les réactions médiatiques pas franchement adaptées aux recherches biomédicales. La temporalité différente journalisme/science et le manque de compétences en sciences des rédactions sont des éléments explicatifs, complétés entre autres et malheureusement par des "experts" (souvent des personnalités médiatiques) dont les compétences ne sont pas adaptées.


Un exemple, des chercheurs en science fondamentale qui sont interrogés pour analyser des études épidémiologiques et de recherche clinique : au-delà du cas Raoult qui est virologue, Frogel est généticien et l'article cite un expert en biologie cellulaire. D’expérience, si ces chercheurs peuvent être très pointus dans leur discipline, ils ne bitent pas grand-chose à la méthodologie des études épidémiologiques et de recherche clinique (globalement à peu près autant qui moi en virologie, génétique ou biologie cellulaire…) d’où le problème des études de Raoult). J’ai déjà échangé avec Frogel (le Raoult du Nord, qui fait marrer, ou plutôt pleurer, un peu tout le monde localement…) qui, à ce niveau, a des compétences d’un étudiant en médecine de deuxième cycle. De plus, je doute qu’un certain nombre d’experts se soient tapés une véritable lecture critique de l’article (pas plus que moi) (pour une analyse véritablement qualitative, comptez 3h…).


Pour ceux que ça intéresse, j’essaye de résumer ci-dessous quelques points méthodologiques fondamentaux.

Les études biomédicales sont divisées en deux grands groupes, avec des niveaux de preuve différents (valides si les études sont bien menées...) :

  • - Les études interventionnelles, définies par un contrôle de l’exposition (au sens large du terme, un traitement pouvant être considéré comme une exposition) par l’investigateur. Quand l’attribution de cette exposition est aléatoire, on parle de randomisation (et donc du fameux essai thérapeutique randomisé, niveau de preuve I)
  • - Les études observationnelles, dont l’exposition n’est pas contrôlée : études de cohorte (« meilleur design », on suit les participants dans le temps, niveau de preuve II), cas-témoins (niveau de preuve III) et transversales (niveau de preuve IV).


Toutes les études ont des biais, qui se répartissent en trois grandes catégories :

  • - Biais de sélection : on sélectionne une population d’étude non représentative (ou on a beaucoup de perdus de vue pendant l’étude) ce qui conduira à des difficultés à généraliser les résultats de l’étude.
  • - Biais d’information (ou de mesure) : liés à une imprécision de la mesure (rencontrés par exemple dans les études rétrospectives, par exemple un cas-témoins où on peut interroger le participant sur ses expositions passées)
  • - Biais de confusion : liés à des groupes non comparables à l’entrée de l’étude. Il s’agit du biais principal des études observationnelles (car pas de randomisation), mais nous avons des moyens mathématiques de corriger en partie ce biais (ajustement, score de propension).


C’est donc principalement ce biais de confusion qui est responsable d’un niveau preuve plus faible des études observationnelles (notamment les cohortes prospectives) vs les essais thérapeutiques : pour ces derniers, les caractéristiques des participants étant similaires entre les groupes au début de l’étude, si on retrouve une différence à la fin (en prenant en compte le risque lié au hasard), il sera dû à l’exposition (ou au traitement), d’où la « causalité ». D’où les conclusions « classiques » des études observationnelles : « les résultats suggèrent que… », « de futures études (essais quand c’est possible) doivent être menées pour confirmer ces résultats… ».


Les études observationnelles concluront donc sur la mise en évidence d’un lien statistique (association entre la maladie et l’exposition), les essais sur un lien statistique causal (l’exposition est responsable de la maladie). Il existe énormément de problématiques qui ne peuvent être traités que pas des études observationnelles (ex : lien tabac/cancer, pas très éthique de randomiser l’attribution du tabac…) et l’accumulation d’études observationnelles peut finir par faire basculer vers la causalité (le tabac est causalement responsable du cancer du poumon). A noter que les industriels du tabac ont joué sur le fait que les études soient observationnelles pour justifier l’absence de preuve scientifique…


Donc, à titre d’exemple, pour reprendre quelques erreurs lues dans l’article :

  • - « les patients sont répartis aléatoirement pour éviter un biais de sélection des chercheurs » : non, il s’agit du biais de confusion.
  • - « Étant observationnelle (et non interventionnelle comme un essai clinique, ndlr), on ne peut pas l'utiliser pour prouver quoi que ce soit » : et bien si, mais le niveau de preuve est simplement plus faible.


Bien sûr tout ceci est théorique, l’élément fondamental est de mener des études de qualité, ce qui est loin d’être toujours le cas (je ne peux pas me prononcer sur celle publiée dans le Lancet, les saucisses attendent !), et au niveau médiatique d’arrêter de raconter n’importe quoi… et là c’est quasi toujours le cas dans ce domaine !

La cause de cette médiocrité ?

voir un article d'ACRIMED 


Lire : Bâtonner. Comment l’argent détruit le journalisme, de Sophie Eustache

                        

par  Maxime Friot,

           

Début 2020, la journaliste Sophie Eustache a publié aux Éditions Amsterdam Bâtonner. Comment l’argent détruit le journalisme. Un ouvrage utile qui recense les logiques commerciales à l’œuvre dans les médias, et décrit leurs conséquences sur l’exercice du métier de journaliste.

           

    


« Bâtonner » : « réécrire de manière intensive les dépêches produites par les agences de presse ». Sophie Eustache [1] nous immerge dans un monde professionnel, celui des petites mains des services web des grands médias, et nous initie à son jargon. Un monde où les « deskeurs » (des « journalistes assignés à un travail de bureau ») sont appelés à « produire des contenus » (en général une bonne demi-douzaine d’articles par jour, au moins). Où l’objectif est l’audience, mesurée instantanément, et où « bâtonner » est devenu l’alpha et l’omega du journalisme. Un exemple avec BFM-TV :

[…] Le service web de BFM-TV s’étend sur un vaste open-space, divisé par des rangées de bureaux en enfilade. La journée commence par la conférence de rédaction : les chefs d’édition soumettent au directeur les sujets de la matinale, ceux réalisés entre six et neuf heures, et les sujets à venir. C’est ensuite au tour des chefs des différents services (éco, automobile, people, tech) de présenter les actualités qui ont retenu leur attention. Pendant ce temps, une trentaine de petites mains font tourner l’usine de contenus. Les deskeurs, journalistes assignés à un travail de bureau, en produisent sans discontinuer pour alimenter le site web. Dans l’ombre des éditorialistes vedettes, ils remanient des dépêches de l’Agence France Presse (AFP) ou assemblent un article de « curation », agrégat d’informations picorées dans d’autres titres. En quelques minutes, il faut écrire, intégrer le texte dans le back office [le site internet côté administrateur, NDLR], trouver une illustration dans les bases d’images, tailler la photo au bon format et soumettre le tout à la validation des supérieurs hiérarchiques. Souvent jeunes (la moyenne d’âge est inférieure à trente ans), ces journalistes en fauteuil écrivent entre six et huit articles par jour.


Comment a-t-on pu en arriver là ? En brassant des témoignages, des portraits de journalistes, des exemples de leurs conditions de travail, mais aussi divers documents (d’annonces de recrutement en comptes rendus d’audience prud’homale, en passant par des rapports de services marketing), Sophie Eustache donne corps aux dynamiques qui bouleversent le champ journalistique depuis des dizaines d’années. Concentration des médias entre les mains de quelques hommes d’affaires, externalisations, indexation des stratégies éditoriales sur des logiques commerciales (« quête de nouveaux espaces publicitaires », course à l’audience et au clic…), suppressions d’emplois dans les rédactions…

Autant de phénomènes qui rendent amères les conditions d’exercice du métier de journaliste, et délétère l’information produite par ces médias. Les diktats donnent d’ailleurs au livre ses sept titres de chapitres : « Déposséder », « Marchandiser », « Numériser », « Copier-coller », « Couper », « Censurer/Sensurer », « Checker », synthétisant les fondements d’une politique qui, au bout du compte, « anéantit de fait le journaliste en tant que travailleur intellectuel autonome ».

Disparition du « rubriquage », qui « a dépossédé les journalistes de leur expertise », publi-reportages à outrance : les rédactions se retrouvent ainsi – à des degrés divers – impactées par le moins-disant éditorial… Les « nouveaux venus » du web étant sans doute l’incarnation la plus « spectaculaire » de ce journalisme « Uber » [2] :

Aujourd’hui, des start-up comme Konbini ou Melty ont construit leur modèle économique sur la fabrication de « contenus sponsorisés » (des publi-reportages) et d’articles d’info-divertissement standardisés. Ces escouades sont spécialisées dans la conception de papiers calibrés pour les réseaux sociaux et les moteurs de recherche, et chaque rédacteur en usine jusqu’à huit par jour. Dans ces médias, la publicité ne sert plus à financer l’information, elle se travestit en information. Les industriels paient non pas pour afficher un bandeau à côté des publications, mais pour enkyster leurs boniments dans le texte lui-même. […] « Je me rappelle d’une campagne pour le parfum One Million de Paco Rabanne au moment du festival de Cannes. Il y avait carrément un espace dédié sur le site payé par la marque, qui avait mis à peu près 100 000 euros sur trois semaines. Tous les sites étaient mis à contribution, et chacun des sites avait une dizaine ou une quinzaine d’articles à écrire. […] », relate Mikaël, ancien rédacteur en chef adjoint chez Melty.


Si tous les journalistes ne sont évidemment pas soumis à de telles pratiques – illustrant une fois de plus à quel point le métier est profondément disparate – reste que souvent, l’enquête au long cours est sacrifiée sur l’autel de la « production de contenus », elle-même dictée par les « tendances » des réseaux sociaux et les dépêches des agences de presse. Résultat : les mêmes (pauvres) articles dans tous les médias.

« Entrer dans le journalisme, c’est adopter une langue, un vocabulaire, une grammaire » écrit Sophie Eustache. Elle montre comment les « exécutants » des services web sont contraints de s’adapter corps et âme à des logiques professionnelles qui étouffent toute autonomie.

Car il s’agit bien de s’adapter ou de périr – partir ou se faire pousser dehors : ce que montre Bâtonner, c’est que dans les conditions actuelles, il est impossible de bien faire un travail de journaliste.

Dès lors, « comment expliquer l’adhésion de la majorité des journalistes à un système qui les dépossède de leur travail ? » interroge Sophie Eustache en tête d’épilogue. Précarité, chômage massif, peur, mais aussi « mécanismes de socialisation et de normalisation des pratiques », « homogénéité sociologique », placardisation des « fortes têtes », « contraintes sublimées [jusqu’à devenir] une qualité intrinsèque du métier », persistance du mythe d’un journalisme comme « pilier de la démocratie » et quatrième pouvoir… Autant d’ingrédients qui peuvent en partie expliquer une profession « largement apathique », et dont les « foyers de contestation […] ne sont jamais assez importants pour renverser la donne ».

Raison de plus, sans doute, de rappeler que la question des médias n’est pas l’apanage des seuls journalistes et que, contre la mainmise de l’argent sur le journalisme, une réappropriation démocratique des médias est nécessaire.


 

La logique de marché s'est également emparée de la recherche biomédicale avec les conséquences qu'on peut imaginer, finalement assez proches de celles que vous présentez. 

Merci pour ces explications. J'ai encore un peu de mal à comprendre la différence entre biais de sélection et biais de confusion, mais en relisant, je crois que ça commence à venir:

- Biais de sélection : On étudie une population non représentative de la population générale.

  • - Biais de confusion : Certaines choses rendent les groupes étudiés non comparables entre eux.


Le biais de sélection rendra la généralisation plus hasardeuse, le biais de confusion rendra les conclusions directes elles-même hasardeuses. Donc le biais de confusion est plus grave, en un certain sens. Est-ce correct ?


Et pour prendre des exemples, le premier papier de Raoult sur l'effet de l'hydroxychloroquine sur la charge virale, publié mi-mars, présente les deux formes de bais:

- Biais de sélection, car, apparemment, on s'intéresse aux gens qui sont venus se faire tester (ce qui, par rapport à la population générale, peut entraîner divers biais : typiquement des gens assez valides pour venir faire la queue chez Raoult, mais aussi typiquement des gens présentant au moins quelques symptômes évoquant un COVID-19).

- Biais de confusion, car le groupe témoin et le groupe traité sont constitués de manière apparemment assez bordélique, et donc seront difficiles à comparer.


Et comme vous le suggérez, le biais de confusion peut-être en partie contrôlé, si on dispose d'informations suffisamment détaillées sur les patients, et si les patients sont assez nombreux.

Oui globalement, c'est ça ! Ce sont des notions pas évidentes (d'ailleurs pas toujours bien maîtrisées par les non méthodologistes).


Pour illustrer (de manière didactique) ces deux biais :

- Si on monte une étude pour étudier la pratique de l'IVG médicamenteuse chez les médecins généralistes dans un département, et que l'on a un taux de réponse de 10 %, on sera confronté à un biais de sélection : les médecins répondants seront probablement plus pro ou anti-IVG que la moyenne, et on risque de dire n'importe quoi.


- Si on étudie la relation entre cancer du poumon et consommation de café, on risque d'observer une association statistiquement significative car il existe (je m'avance un peu, mais c'est didactique) une association entre consommation de tabac et de café (pause café-clope !).

Le tabac est lié à la fois au cancer du poumon (maladie) et à la conso de café (exposition), il s'agit donc d'un facteur de confusion, responsable d'un biais de confusion

-> relation brute : CANCER POUMON ~ CAFE : association significative

-> utilisation d'un modèle dit multivarié, en "ajustant" sur les facteurs de confusion : CANCER POUMON ~ CAFE + TABAC : plus d'association entre CANCER et CAFE.

On dira là aussi n'importe quoi si on ne prend pas en compte ces facteurs.


L'avantage de la randomisation (dans le cadre d'un essai) par rapport à l'ajustement (dans une étude observationnelle) est qu'on contrôle les facteurs de confusion connus et non connus (ou non mesurables) car on attribue de manière aléatoire le traitement entre les groupes, donc les groupes sont comparables au début de l'étude (si la randomisation a été bien faite).


Je simplifie, mais les biais de sélection sont vraiment embêtants quand on veut décrire un phénomène de santé (épidémiologie descriptive, par ex : une prévalence = % de la maladie dans la population) ; les biais de confusion, eux, quand on veut étudier une relation entre une maladie et une exposition (épidémiologie analytique, ex : relation entre COVID et chloroquine).



L'étude parue dans le Lancet souffre plutôt de biais de d'information (ou de mesure), en gros la qualité des données.

- ce biais est vraiment gênant quand il touche plus un groupe qu'un autre (ex les patients non traités et pas les patients traités), on parle de biais d'information différentiel, et là aussi on risque de dire n'importe quoi.

- il est moins gênant quand il touche de manière similaire les différents groupes (biais non différentiel).


Donc concernant l'étude parue dans le Lancet, j'ai l'impression (je n'ai pas passé 3 h dessus...) :

- qu'ils ont pris en compte via un score de propension (une forme d'ajustement) les principaux facteurs de confusion.

- qu'il n'y a pas trop de soucis de biais de sélection (d'autant plus avec une étude large multicentrique) par rapport à la population à laquelle on veut étendre les résultats (population cible), bien entendu.

- je pense que les biais de mesure sont potentiellement plus importants, mais plutôt non différentiels - mais je n'ai pas assez fouillé pour porter une franche conclusion.


Cette étude a bien sûr des limites (comme toutes les études), globalement exposés par les auteurs, d'autant plus qu'elle a été montée dans un temps record, mais je pense qu'elle est plutôt informative. 

J'imagine que ça a été la goutte la d'eau qui a fait pencher la balance pour faire stopper les essais, devant le risque de troubles cardiaques et le peu de (sinon aucune) preuve d'efficacité. La médecine doit jouer avec la balance bénéfice/risque, pas toujours simple à évaluer.


Concernant les études de Raoult (ce que j'en ai lu en tout cas), sans vouloir remuer le couteau, on est sur des standards de qualité largement inférieurs, avec des erreurs méthodologiques majeures, et même pas loin de l'escroquerie (exclusion de patients qui arrange bien...) ; et au-delà il sort un nombre de conneries à la seconde assez effarant...


Enfin... c'est quand même assez dingue les passions que ça déchaîne (je pense d'ailleurs plus dans la population que dans le corps médical), pour un débat purement scientifique à la base, qui n'est pas compris par grand monde !

Bonjour, merci pour votre commentaire qui apporte d'utiles précisions. Plusieurs explications : je tiens d'abord à vous indiquer que Gutierrez C., le journaliste de Sciences et Avenir, m'a bien précisé que l'accumulation d'études observationnelles peut permettre de commencer à tirer des conclusions. La question portant dans l'article exclusivement sur l'étude du Lancet, je me suis contenté de le citer sur le fait qu'à elle seule, elle n'avait pas la valeur probante qui lui avait été prêtée par de nombreux médias.


Concernant les experts sollicités ici, Froguel et Zores m'ont justement assuré avoir consacré le temps nécessaire à un examen critique approfondi de l'étude du Lancet, ce qui était corroboré par le fait qu'il leur a fallu plusieurs jours avant d'en parler en détail sur Twitter. Mais plus généralement, dans le cadre de cet article, j'ai surtout sollicité des scientifiques et des journalistes en mesure, soit d'évoquer la fiabilité des processus de peer-reviewing du Lancet pour Froguel, et pour l'ensemble des interlocuteurs, d'avoir un avis pertinent et éclairé sur les rapports entre science biomédicale et médias généralistes dans le cadre de la publication de cette étude par le Lancet (comme de façon plus globale). 


C'est bien ce prisme qui m'a mené à les contacter puis à les citer, un article portant exclusivement sur l'étude du Lancet m'aurait effectivement fait choisir des scientifiques plus étroitement spécialisés. Bonne journée !

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Article excellent. Merci Loris.

"Les médias ont besoin d'affirmer, d'avis tranchés, la prudence n'est pas dans le champ lexical : un journaliste ne va jamais titrer 'peut-être' ou 'jusqu'à preuve du contraire' !"  

Ah bon ??? Il me semble pourtant voir aussi trop souvent du conditionnel non-mérité dans nombre d'articles...

En fait c'est quand cela arrange, pourvu que cela fasse du clic, non ?

Conditionnel pour attirer les curieux

Affirmation/négation pour attirer les déjà-convaincus

Et la mention de Chéritel dans Ouest-France, elle était "affirmée" et d'un avis "tranché" ?

Et que dire des youtubeurs scientifiques ou vérificateurs de fait, énormément écouté sur internet, qui aiment remettre en question les publications de Raoult sans faire le pareil pour les autres publications. Ils versent aussi dans un jugement hâtif et pourtant ils ne jurent que par la sainte vérité.

Bien vu que les rédactions accordent trop peu de moyens humains à la rubrique scientifique, pourtant les écoles de journalisme forment des scientifiques au métier. Comme les labos et les actionnaires des firmes de production/commercialisation gagnent pas mal de pognon en faisant varier les cours de l'action à coup d'annonces, la pression des rédacteurs "économiques" et des agences spécialisées en infos financières, l'emporte sur la prudence et la "modestie" des rédacteurs "géné".

Les rédacteurs politiques sont soumis à cette pression-là, comme à celle des politiques qui tirent argument de ces "polémiques" pour appuyer leurs a-priori et leur campagne du moment.


Par ailleurs, on peut reprocher aux rédactions leur incompétence collective, il ne faut pas sous-estimer le fait que la concurrence entre chercheurs et chefs de labo est aussi vive qu'entre ados devant la plus belle fille du lycée. Pas facile donc de trouver à temps un expert pertinent sur un sujet dont on ne connait pas grand chose.


Reste que ce manque de compétence dans la presse n'est pas compensé par une décision politique fondée ou en tout cas bien expliquée. La prudence de l'OMS et l'interdiction française ont donné un poids démesuré à une publication qui ne le méritait pas.  

Quelle ne fut pas ma surprise de voir apparaître un soir dans le Café du Commerce de France5 la bobine bien connue d'un "criminologue" très médiatique, le grand maître de la loge Toutologique de France, Alain Bauer, pour nous parler des mécanismes de diffusion du virus.

C'est pratique ces gens qui sont un jour spécialistes en politique étrangère,  puis en jihadisme, le lendemain experts du milieu carcéral, en économie, intelligence artificielle, en virologie, en éducation...

Trêve de plaisanterie, ce déferlement perpétuel de billevesées servies comme des "infos" est à la fois une honte et une catastrophe qui s'inscrit dans la stratégie de crétinisation du peuple.

La formation en école de journalisme pose aussi question. Quelle fraction de ce parcours est dévolue aux sciences et technologies? 

La résultante est cette armée de Barbies et Kens lecteurs de prompteurs qui ânonnent "algorithmes", "génomique" ou "nanotechnologie" comme des formules magiques leur conférant autorité sur ces questions, tout en affichant les résultats d'un songage quelconque sur 500 péquins, avec 2 décimales après la virgule.

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