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Glyphosate et cancer : le rapport que toute la presse cite sans l'avoir lu

Emballement généralisé. D'après une foule d'articles parus ces deux derniers jours, une commission parlementaire s’apprêterait à présenter un rapport affirmant qu'il n'existe aucun lien prouvé entre glyphosate et cancer. Mais le rapport ne dit rien de tel...

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Après l'attaque de la Pitié-Salpêtrière, voilà une nouvelle occasion de constater le manque de sérieux de certains journalistes.

On aimerait quand-même que quelqu'un rappelle que, même s'il est "moins cacérogène que la charcuterie" (super, excellente nouvelle - qui nous rassure entièrement, non?), le glyphosate est avant tout LE produit d'une certaine vision de l'agriculture..(...)

Bon, c'est pas très original, mais... Merci de faire votre boulot comme vous le faites.

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Derniers commentaires

J'aimerais bien que toutes ces agences arrêtent de ne se fier qu'à des méta analyses où on peut sélectionner les articles (ce que font les fabricants) pour financer des projets à faire mener  par la recherche publique en écartant les gens qui ont des conflits d'intérêts (difficile mais on peut essayer). 

En ce qui concerne le cancer, l'amiante a montré qu'il est difficile au départ de prouver la nocivité d'un produit qui déclenche des cancers 20-30 ans après l'exposition. Ceci dit maintenant on sait que les premières actions des cancérigènes est en général de provoquer des cassures dans l'ADN, in vitro ou in vivo. Ceci est suffisamment rapide pour avoir des résultats sans attendre des dizaines d'années. Il y a d'autres preuves scientifiques. Par ailleurs les problèmes liés a

Si vous cherchez "glyphosate" dans researchgate, vous trouverez des centaines, des milliers d'articles.

Très très peu concernent des études d'impact sur la santé animale ou humaine.

La plupart consacrent l'efficacité du produit (comme pesticide), sa durée de détectabilité dans les sols, dans les plantes, des méthodes physico-chimiques de détection, ou la résistance des OGM spécifiquement développés pour lui survivre.

Cependant une nouvelle étude, qui sera confirmée ou réfutée j'imagine prochainement, tend à prouver que cette molécule induit des effets très néfastes sur la descendance de rats exposés

J'attends avec impatience le quart d'heure bistrot-science que ne manquera pas d'y consacrer Pascal Praud sur CFakeNews


Il n'y a pas besoin de rapport parlementaire puisqu'il existe déjà une Meta-analyse sur le sujet.


https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/03601234.2016.1142748


Que ce soit pour la dire la vérité ou pour dire des conneries, les médias travaillent n'importe comment. Comment tu veux y comprendre quoi que ce soit après ça!



Est-ce que l'on a croisé le fichier du fichage généralisé de Monsanto et la composition de la commission sénatoriale en charge du rapport ?

"Je serai parmi les premiers à réclamer son interdiction dès que les preuves scientifiques de sa nocivité seront apportées."


Perso, j'aurais préféré : "Je serai parmi les premiers à réclamer son approbation dès que les preuves scientifiques de son innocuité seront apportées." Après tout, "kapon viv' lontan" (le craintif — ou méfiant — vit longtemps).

"Finalement, plus que le rapport de l'OPECST, c'est peut-être le plantage médiatique général qui va "faire du bruit", pour reprendre les mots du Parisien. "


Sérieusement, vous y croyez ? Non, une fake news diffusée par les médias dominants ne fera pas UNE vague dans ces mêmes médias... Bien sûr, il y aura des ASI, des Mediapart et autres pour relever l'aberration mais les principaux responsables de la diffusion, certainement pas... De toute façon, une fake news en chassant une autre, ils n'auront pas le temps (ni l'envie) de se poser la question...

Ça me rappelle le buzz généré par les partisans de Trump autour du rapport du Procureur Mueller.


Ils ont profité du fait d'être les premiers à avoir accès à un rapport pas encore rendu public pour brouiller son message en délivrant une conclusion simpliste à leur avantage.


Conclusion rapidement reprise par beaucoup de médias en partie parce qu'elles sont dans la course au prime.

On aimerait quand-même que quelqu'un rappelle que, même s'il est "moins cacérogène que la charcuterie" (super, excellente nouvelle - qui nous rassure entièrement, non?), le glyphosate est avant tout LE produit d'une certaine vision de l'agriculture... Tuer tout le vivant pour semer du "survivant" résistant au poison, il fallait y penser !

Ne parler que des effets directs sur notre santé, c'est masquer (volontairement?) un problème bien plus profond, qui est celui de la destruction industrialisée et systématisée de notre biosphère...

comme on dit  "perception is reality".

A ce stade ca n'a plus vraiment d'importance de savoir si il est cancérogène ou non , avec la nouvelle condamnation de bayer a payer a 2 milliards de dollars l'affaire est pliée,  je ne donne pas cher de la peau du glyphosate et de la boite qui doit se dire que 2 milliards X 13400 plaintes ca va quand meme etre complique a gerer. 

Petite pensée pour les salariés de Bayer qui vont devoir payer pour l'ambition de leur PDG et des actionnaires.  

Ceci dit, ce que dit ce sénateur est rigoureusement exact.

Quand il dit que le glyphosathe ne doit pas être interdit à cause de sa cancérogénisité, c'est un point de vu qui peu se défendre. Quand il dénonce l'hystérie collective qui voudrait que l'on suprime tout les herbicide? C'est beaucoup plus discutable quand des travaux serieux dénonce la sur-utilisation d'intrant depuis assez longtemps et que la biodiversité chute massivement en europe de l'ouest depuis 20 ans ...

Pas vraiment puisqu'il transpose "Aucune étude parmi les nombreuses réalisées ne permet d'affirmer que le glyphosate seul est cancérogène pour l'homme." en "Le glyphosate n'est pas cancérogène.".

La nuance peut paraitre exagérément subtile mais elle transforme une affirmation scientifique en un mantra politique à valeur d'absolu. Car de fait, et c'est le problème, il est demandé à la science de démontrer l'absence d'un effet, ce qui ne peut être obtenu que de manière relative à un instant donné et pour des critères donnés. La véritable conclusion politique a en tirer et donc que nous ne devons pas considérer le glyphosate comme cancérogène pour l'homme dans nos décisions politiques sur ce sujet précis. C'est l'un des nombreux paramètres à prendre en compte sur la décision politique plus globale de l'avenir du glyphosate dans nos société mais l'affirmation seule n'implique aucune décision évidente.

Extraits de l'interview, dont un cité par @si :

"Concluez-vous, en définitive, qu'il ne faut pas se hâter d'interdire le glyphosate ?

Je serai parmi les premiers à réclamer son interdiction dès que les preuves scientifiques de sa nocivité seront apportées. "

"Revenons au glyphosate, dont l'OPECST considère que la cancérogénicité n'est pas prouvée : il ne s'est quand même pas retrouvé sous les radars sanitaires par hasard 

[...] Je voudrais que l'on puisse débattre sereinement et que chacun retrouve ses esprits… Évitons d'interdire des substances avant de disposer d'éléments scientifiques. Et quand les preuves sont là, comme pour les néonicotinoïdes, agissons. "

Je rajoute :

"Dans le contexte actuel de défiance et de suspicion totales, comment pouvez-vous garantir à l'opinion que vous avez travaillé en toute indépendance, que Bayer et Monsanto n'ont pas infiltré votre commission ?

Le doute est partout. Pour ce qui me concerne, je compte au nombre des quarante premiers signataires contre les néonicotinoïdes qui menacent les abeilles. Je ne suis pas un intégriste de la chimie et je précise que nos travaux ont été approuvés par le CNRS, l' INRA et l' ANSES. Ce que nous espérons, c'est que la confiance soit restaurée entre les agences nationales chargées d'évaluer la dangerosité des substances mises sur le marché et l'opinion, et surtout que l'on revienne aux fondamentaux des données scientifiques lorsque survient un débat de société comme celui du glyphosate. Vous savez, un pays qui ne fait plus confiance à ses scientifiques est un pays qui n'avance plus. Nous sommes aujourd'hui dans un climat d'hystérie collective qui voudrait que l'on supprime tous les pesticides, mais attention, ne vidons pas complètement la trousse à pharmacie. Il y aura toujours des bactéries, des champignons, des insectes – on a vu les dégâts causés par la pyrale du buis –, et si l'on vide la trousse à pharmacie on revient aux grandes famines du Moyen Âge."


Bonjour,


Je ne comprends pas l'objet de votre message.

Vouliez-vous souligner que le rapporteur serait plus nuancé ?


Je me référais à cette citation :

"Or, à la question : Le glyphosate est-il cancérogène, la réponse est non ! Il est moins cancérogène que la charcuterie ou la viande rouge qui ne sont pas interdites."


Je n'avais pas insisté sur le fait que la liaison cancérogénéité et interdiction est rendue symétrique par le député alors que c'est un sophisme. Car bien sûr, si un produit est cancérogène il est logique de l'interdire mais s'il ne l'ai pas il n'y a pas d'obligation à ne pas l'interdire. Ne serait-ce que pour d'autres raisons.

Vous disiez :

"Pas vraiment puisqu'il transpose "Aucune étude parmi les nombreuses réalisées ne permet d'affirmer que le glyphosate seul est cancérogène pour l'homme." en "Le glyphosate n'est pas cancérogène.". "

Or le contexte de l'interview permet de nuancer et met votre remarque en porte-à-faux. Soit précisément le problème à l'origine de l'article d'@si.

Pourtant il me semble bien que "Or, à la question : Le glyphosate est-il cancérogène, la réponse est non ! " est assez claire. Il y a donc bien évolution vers "non cancérogène". 

Il aurait été beaucoup plus judicieux de la part de ce rapporteur de nuancer la phrase ci-dessus plutôt que de compter sur une hypothétique nuance apporté par "Je serai parmi les premiers à réclamer son interdiction dès que les preuves scientifiques de sa nocivité seront apportées.". Ce qui, outre le fait que c'est encore un sophisme (on pourrait interdire même sans nocivité pour l'humain) pourrait être interprété comme une concession rhétorique à la démarche scientifique sans remettre en cause l'absolu de la déclaration "La réponse est non !".


"Mon frère est un abruti" [...] "Bien sûr, s'il apprenait à faire ses lacets il n'en serait plus un".

Vous la voyez la nuance ?

"– on a vu les dégâts causés par la pyrale du buis –"


Personne pour imaginer que la pullulation brutale de la pyrale du buis a quelque chose à voir avec la disparition massive des insectes en général? 


Sur notre secteur, elle en a pris un coup, la pyrale: plus de buis, plus de bouffe... j'attends la suite. Une mutation qui va la rendre capable de bouffer autre chose que du buis? Une autre envahisseur? La punaise du chou dans les champs de colza?

"Aucune étude parmi les nombreuses réalisées ne permet d'affirmer que le glyphosate seul est cancérogène pour l'homme." en "Le glyphosate n'est pas cancérogène.".


Transformer "Rien ne prouve que ce champignon soit une amanite phalloïde"   en "Ce champignon n'est pas une amanite phalloïde"... ça ne me semble pas "exagérément subtil". 


Le fait de parler du glyphosate "seul" laisse de plus la place à l'évocation subliminale des effets très mal connus des interférences entre drogues multiples et leurs produits de décomposition.

Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur

Bon, c'est pas très original, mais... Merci de faire votre boulot comme vous le faites.

(Fierté d'abonné.)

En tout cas Pierre Médeville dénonce l'"amalgame" d'un journaliste "pas forcément honnête" : 

https://www.bfmtv.com/mediaplayer/video/pierre-medevielle-sur-le-glyphosate-ce-rapport-est-un-travail-collectif-1160773.html 


Après l'attaque de la Pitié-Salpêtrière, voilà une nouvelle occasion de constater le manque de sérieux de certains journalistes.

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