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Eux, les profs, les adultes, les Jean-Pierre

Et les jeunes-des-banlieues ? Qu'en disent-ils, les jeunes-des-banlieues ?

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La nouvelle devise de l'école:

Que nul n'entre ici s'il est géomètre.
Intéressant débat! Dans ses souvenirs Werner Heisenberg raconte qu'étant étudiant pendant la révolution spartakiste il avait été armé ainsi que ses condisciples pour "garder" son lycée et qu'un débat avait surgi sur l'importance comparée de la philosophie et de la science pendant leurs veilles. L'un des étudiants avait eu ce mot "dans peu de temps ce sera eux (les spartakistes) ou nous". A quoi il lui avait été répondu "savoir qui est "eux" et qui est "nous" voilà un problème philosophique!
Plus haut je me sentais en accord avec Eduardo mais ,non, il faut lutter contre le communautarisme.Ce n'est pas vain,il est résistible!
Article retwitté par Laure Daussy, que je followe comme une bête.
La Renaissance est un club de boule de fort.
Quand ça a sonné, faut avouer, on n'était pas prêts.. Au bout de 20 secondes de "mais tais-toi machin", "me parle-pas comme ça dis", "qu'est-ce qu'elle a dit la prof?", la prof a dit "ça fait rien on se décale, quand la grande aiguille est sur le 6, on commence", "attention, chut".
La fin a sonné 30 secondes trop tôt pour nous, les regards ont tourné pour s'assurer qu'on continue".
On était "à-part" des autres et c'était très "classooning".
Quand la grande aiguille était sur le 5, Fatou n'y tenant plus, a dit en 5 secondes chrono, "quandcédémusulmankimeure, on fépaça", un sourire réjoui de doigt dans la confiture mal dissimulé. Et puis elle s'est levé, quand ça sonne d'habitude on sort, donc un réflexe conditionnée, elle se lève et enfile son sac sur son bras l'air de dire qu'est-ce que vous attendez les autres?, alors qu'on était 1/2 heure avant la fin du cours. Quelques élèves ont dit "t'es bête". Elle a rigolé d'elle et le "t'es bête" a vaguement servi pour les deux choses.

Dans le forum, quelqu'un dit qu'il faut des profs de haut niveau.., moi je suis un prof de bas niveau. Dans la banlieue intra-muros de Paris. (La sociologie se fourvoie un peu, quelques subtilités maintiennent l'air vrai au faux-semblant de Paris vs banlieue)

Le lendemain, (je sais plus quand en vrai) j'ai eu une autre classe. Rien ne vient sur le tapis. Tant mieux, comme je suis triste, j'ai pas envie.
Des élèves, 14/15 ans, qui ne savent pas multiplier 50 par deux, qui si on ne les coupe pas dans leur élan, sont capables de lire tous les verbes à la troisième personne du pluriel en disant "an" "an", "an", qui rajoutent tous les "s" en suivant le doigt de la prof qui leur montre, même après "les tapis" pour rire un peu..
Donc les élèves, enfin, eux, qui me mettent le quart de litre à 400 mL si je ne leur tends pas le verre mesureur gradué en fractions.., bonjour les crêpes. On a passé le temps, depuis la rentrée, la vraie en septembre, à crever l'abcès de l'hostilité, à leur faire comprendre que ce n'est pas eux qui me crient dessus, c'est moi. Qui leur crie dessus.
Un. Celui qui quand je me retourne pour mettre la date, dégringole de sa chaise pour se cacher sous sa table. Il n'y a rien entre sa table et moi qui suis au tableau car les tables de classe font un U. Je lui fait un regard sub-table "tiens coucou". Il fait un sourire en coin. Je me demande "je cris maintenant ou bien il va remonter j'attends un peu?".
Lui. Qui m'a épargné cette fois tout ce cirque. Assis sur sa chaise, il me regarde et dis "Stromae il est mort./?" On passe tout de suite à autre chose bien sûr.
??? J'y vois sa manière de partager mon ressenti. Lui plus vieux de quelques décennies, Stromae plus vieux aussi, et un chagrin qui trouve sa source dans la jeunesse passée.
Un petit con qui veut se faire remarquer, quart d'heure de gloire pendant la minute de silence...
Un adulte qui vient étaler dans une tribune ou un forum cinquante ou 500 lignes de logorhée auto-justificatrice n'ayant que l'apparence d'un discours argumenté (croyant ainsi masquer la médiocrité de ses sentiments, son manque d'empathie, d'intelligence, d'humour) en crachant sur le travail, le plus souvent inconnu de lui, de gens autrement plus talentueux et courageux qui ont payé de leur vie l'exercice de leur droit le plus strict à la liberté d'expression - et dont la portée du travail vital échappera encore et toujours totalement aux cons.
Même chose ? Non, pour le premier, il y a encore de l'espoir.
Je crois que le "eux" et "nous" à la fois s'estompe et se radicalise (se radicalise parce qu'il s'estompe). Une hypothèse que je n'ai vue nulle part mais qu'il faudrait examiner, c'est que les manifestations agressivement racistes se sont accentuées quand les maghrébins ont cessé d'être invisibles et de raser les murs, et ont commencé (peu, c'est vrai) à devenir enseignants, médecins, avocats, journalistes malgré les nombreux obstacles qu'ils rencontraient. On leur a, bizarrement, reproché de ne pas s'intégrer au moment où ils commençaient à le faire. Tant qu'ils vivaient "entre eux", on se contentait de les ignorer et de les mépriser.

Dans l'école primaire où j'étais il y a .... longtemps, où voisinaient arméniens, grecs, espagnols, italiens et j'en passe, une enquête récente faisait apparaître que les enfants avaient presque tous un grand père ou une grand mère venus d'ailleurs. Forcément, puisque après avoir ensemble usé leurs culottes sur les mêmes bancs d'école, ils sont allés ensemble trimer à l'usine du coin, ont fait du vélo avec Paulette et dansé aux mêmes bals musettes.

Personne ne s'est encore demandé dans quelle mesure nos petits enfants ont désormais des grands parents venant de l'autre côté de la Méditerranée. C'est en tous cas le cas chez moi, chez un de mes frères, chez plusieurs de mes beaux frères. Et je ne crois pas que nous soyons un cas exceptionnel. Le directeur de l'école de mon village porte lui aussi un nom venu d'outre Méditerranée, sans que cela choque quiconque. Ce n'est pas par hasard qu'à Charlie aussi bien qu'à l'hyper-casher on retrouve aussi des gens "d'apparence musulmane", comme disait l'autre zozo. Il me semble que le mélange est en marche, et que si les hystériques du "choc des civilisations" ne parviennent pas à foutre leur merde, on ne dira bientôt plus "eux" et nous", pas plus qu'on ne le dit à propos des descendants d'italiens qui sont nombreux par chez nous, et que l'on repère encore, sans y prendre vraiment garde, à la sonorité de leur patronyme.

C'est vrai, c'est triste que, "eux" comme "nous", nous disions encore "eux" et "nous". Mais ça pourrait n'être plus pour longtemps. Une ou deux générations, peut être?
"ils l'ont bien cherché", ce sont des gamins qui parlent, on a entendu pire par des adultes bien gaulois.

Pour aller au dela de ca, la culture, la nationalité, le niveau et l'origine socio-culturels n'ont rien à voir.
Il y a eu toutes sortes d'adultes cultivés et informés qui s'expriment ou qui se sont exprimés ainsi: politiques, sociologues, prélats....

Ce qui est vraiment grave c'est que leurs leaders d'opinion (CRAN et "indigènes" de la république de tous poils, rappeurs à succès, comiques...)
ignorent que Charlie a défendu mordicus leur parents et grands dans les années '60.
Si les gouvernements à venir sont aussi efficaces pour résoudre l'islamisation de la jeunesse qu'ils le sont depuis 40 ans pour résoudre le chômage, on va vraiment s'amuser.
"Voilà. On cherche, avec des statistiques, avec des caméras, à fixer une vérité définitive, et cette vérité est cachée dans une simple phrase que personne ne relève"

Hélas Daniel, il est en filigrane une AUTRE "vérité" dans ton texte, et dans l'article de Libé, elle est "statistique", ET TU NE LA VOIS PAS alors que tu l'as sous les yeux:

80% de boursiers, 45 nationalités. Elle s’est invitée dans une classe de 1ère S. Neuf élèves ("on ne se bouscule pas dans cette filière").


Sais-tu que dans un lycée "normal" - c'est-à-dire pas de "quartier" et avec beaucoup de "blancs" - ON SE BOUSCULE dans la filière S?

Sais-tu pourquoi les parents qui vivent en "centre-ville" ont tendance à pousser leurs enfants dans la filière S - et globalement vers les filières générales?

Sais-tu à l'inverse que les enfants des quartiers populaires sont complètement SURREPRESENTES dans les filières de relégation (technique et pro), et gravement SOUS-REPRESENTES dans les filières générales?

Une seule classe de première S, de 9 élèves à l'échelle d'un lycée?

Et c'est CEUX-LA que sont allés voir les journalistes de Libé pour prendre la mesure des réactions des jeunes lycéens des "quartiers"?

Non mais ALLO?

J'ai contacté le lycée pour avoir confirmation (c'est dingue mais c'est à nous de faire le boulot des journalistes d'@si:))
La personne contactée, qui n'était pas au courant de l'article de Libé, après avoir consulté des travailleurs de la communauté du lycée m'a clairement dit qu'à Jean Moulin, il trouvent que c'est un "mauvais article" et surtout qu'il n'est "PAS REPRESENTATIF".

Pas représentatif? TU M'ETONNES!

9 élèves sur une communauté de 1000 lycéens et étudiants?

Si on enlève les 350 post-bac, et qu'on divise par trois pour estimer à la louche les seuls élèves de niveau première (on enlève les secondes et les terminale), ça fait 9 élèves en première ES sur environ 200 élèves de première toutes filières confondues, 1 sur 20!

Petit rappel: au niveau national, les effectifs de première toutes séries confondues, c'est un peu moins des 3/4 en voie générale et 1/4 en voie techno, et parmi la voie générale, c'est la MOITIE en première S.

Ca fait donc 38% de l'ensemble des élèves scolarisés en France métropolitaine en première qui sont dans la filière S

Au lycée Jean Moulin de Roubaix, c'est 5%...


Mais c'est cela qui est complètement DINGUE, qui devrait sauter à la gueule de tout le monde!

Et ce qui est ENCORE PLUS DINGUE, c'est que comme par hasard, les journalistes de Libé soient allés les voir eux, et pas les autres, ceux des filères ES et L, et plus encore ceux des filières technologiques et professionnelles.

Auraient-ils vraiment entendu le même son de cloche avec les élèves "ordinaires" du lycée Jean Moulin, entassés dans des classes à 35?

Car il n'est pas très étonnant que ces élèves, qui ne font que représenter l'"élite" - relative à la structure des filières de ce lycée - qui plus est à très petit effectif, aient finalement une attitude relativement conforme et apaisée, assez proche de ce que pourraient dire de nombreux élèves de la même filière ailleurs: ils sont, sur le plan scolaire et de leur avenir professionnel, relativement TIRES d'AFFAIRE, et de ce point de vue sont de fait parfaitement INTEGRES au systême éducatif.

Ce n'est pas là que Libé risquait de trouver les plus virulents réfractaires à la "minute de silence" et autres appels à l'"unité nationale".

Ces élèves extrêmement particuliers de première S dans le cas du lycée Jean Moulin de Roubaix, ont une forte probabilité dans leur vie d'adulte d' "avoir un salaire", d'"être à peu près certains qu’ils l’auront encore le mois prochain", de "dormir dans de vrais lits, dans de vraies chambres", d'"aller restaurant", de "voyager avec ticket et conduire avec permis, et tous leurs points" etc....

Et il n'est pas exclu non plus, parmi eux, et contrairement à ce que tu sous-entend, que leurs parents vivent dans les conditions que tu réserves à "eux", par opposition à "nous": il y a AUSSI des gens qui travaillent et vivent CONVENABLEMENT dans ces quartiers.

La question sociale est certes centrale, mais n' EPUISE PAS le problème.




Et POURTANT, ce que Daniel souligne, c'est qu'en dépit de ce profil très particulier des 9 élèves de première S dont il n'a pas l'air d'avoir pris la dimension tout à fait singulière dans le cadre de CE lycée, ces jeunes verbalisent quand même leur conception du "nous" et du "eux".

La phrase d'Adel n'est pas seulement le reflet d'une fracture économique ou sociale, mais aussi et surtout dans ce cas celui d'une fracture dans la conception de ce fameux "vivre ensemble" dont on nous rebat les oreilles.

Or, comme l'écrit Daniel, cette déclaration n'est pas une déclaration de guerre, c'est même un message d'APAISEMENT: "On est des humains, on peut cohabiter. Je vois pas ce qui pose problème.»

C'est cela que Daniel devrait remarquer et devrait souligner AU MOINS AUTANT que l'expression de la fracture entre le "eux" et le "nous" dans la phrase d'Adel.

Plutôt que de monter sur des grands chevaux comme l'Etat, la ministre de l'Educ Nat et tous les media le font, plutôt que de se crisper sur une conception républicaine et laïque qui se veut universelle - mais qui ne l'est pas, de façon pragmatique, A PARTIR DU MOMENT où elle n'est ni comprise, ni partagée par une partie de la jeunesse, significativement présente dans la société pour qu'on la prenne sérieusement en compte, fut-elle minoritaire, pourquoi ne pas commencer par écouter ce que ce "nous" auto-institué à à dire aux "eux" dans lequel tu inscris les personnes "intégrées", plutôt que déplorer tristement l'expression POSITIVE de cette différence?

La dénonciation hargneuse du "communautarisme" n'est pas une solution, c'est au contraire un élément du problème.
La phrase d'Adel ne choquerait personne dans un pays anglo-saxon: c'est comme cela qu'ils vivent et conçoivent la société - ce qui ne veut pas dire que ces sociétés seraient moins fracturées que la nôtre, mais elles ne le sont pas FORCEMENT plus.

Accepter de mettre en perspective les idéaux et les valeurs "traditionnelles" de la République, ce n'est pas renoncer à ce que nous sommes et à ce que nous croyons, ce n'est pas céder devant le chantage des terroristes et fascistes de tous poils.
Et je me rends compte moi-même en écrivant cela qu'inconsciemment, je m'inscris dans un "nous" collectif, et que je m'inscris dans une COMMUNAUTE spécifique. C'est à cette "auto-analyse" que j'invite ceux qui "sont Charlie".

Car il s'agit de toutes façons d'une évolution irréversible de notre société, qui reconnaît de façon très pragmatique des "communautés" LGBT, chrétienne, musulmanes juives etc...il ne sert pas à grand chose de le déplorer, et il est encore plus vain de vouloir le COMBATTRE.

Je sais qu'il est très difficile pour une grand partie des gens qui ont manifesté dimanche, les "eux" de ton texte, les profs, les blancs "éduqués", de reconnaître que la fiction politique de la République "une et indivisible", inscrite dans la Constitution, est effectivement cela, une FICTION.
Certes, une fiction qui a force de DROIT, et qui en ce sens est matérialisée par une PUISSANCE contraignante - celle qui permet d'interdire des spectacles ou de punir sélectivement des atteintes à la dignité des personnes - mais cette force ne peut être efficace que si le récit, la fiction ou la croyance dominante l'accompagne et la soutient - c'est toute la question de l'écart entre la LEGALITE et la LEGITIMITE.

La Constitution a une vertu PERFORMATIVE - en disant la République est "une et indivisible", nous la faisons exister, c'est un acte - mais celle-ci a forcément une puissance LIMITEE, même si elle est secondée par la force du droit.

Prendre acte de ces limites, cela n'implique pas forcément de changer les lois, puisque le consensus social demeure largement favorable à cette conception, mais seulement de cesser de vouloir y intégrer de GRE ou de FORCE ceux qui peinent à la partager.

La démocratie réelle, ce n'est pas la tyrannie de la majorité.
L'"intégration" - qu'on devrait en toute logique appeler "acculturation" - n'est pas le processus univoque que l'on décrit partout de l'assimilation des populations "exogènes" à la culture d'acceuil: ces populations, leurs enfants, contribuent à construire la culture "nationale".
La solidarité "communautaire" n'est pas forcément à voir comme un danger ABSOLU: il suffit d'un simple pas de côté pour pouvoir penser cela. Cette "solidarité communautaire" a pris le pas sur la "solidarité nationale" simplement parce que cette dernière a fait cruellement défaut là où cette solidarité communautaire s'est développée en trente ans.
On peut le déplorer, mais il faut surtout en PRENDRE ACTE, et faire en sorte que cette "solidarité communautaire" ne fasse pas se jeter les gens les uns contre les autres.

Or, si les gens qui avaient défilé au nom de "Je suis Charlie" avaient un peu réfléchi, ils se seraient rendu compte que non seulement, leur marche pouvaient être perçue comme étant "communautaire" - comme le fait Adel et TOUS les autres élèves de cette classe - mais qu'elle exprime EN ELLE-MEME, au delà de l'hommage aux victimes, une revendication "communautaire": la communauté majoritaire des "français" qui s'identifient aux idéaux traditionnels de la "République une et indivisible", alors la société qu'ils prétendent représenter de façon UNANIME est en réalité MULTIPLE et DIVISEE.
On ne leur apprend pas en école de journalisme que si on veut vraiment savoir ce que pensent les jeunes sur tel ou tel sujet, il ne faut surtout pas aller les interroger dans une salle de classe ? devant les pairs, le prof, le proviseur...

Quant à suspecter les jeunes qui ne peuvent pas garder le silence pendant une minute...
Il faut vraiment n'avoir jamais mis les pieds dans un collège ou un lycée, ou alors, il y a très très longtemps...demandez à n'importe quel prof, ce qu'il en est d'ordinaire.
Les élèves musulmans, nombreux dans le lycée pro dans lequel j'enseigne, évoquent souvent "les français" comme un groupe auquel ils n'appartiennent pas. (jusqu'au moment où on les renvoie à leur carte d'identité ! mais l'effet de cette objection est toujours passager)
"Les français sont racistes" (quand ils déchirent le Coran le soir du mercredi 7 janvier) par exemple, "les français ne sont pas croyants" .... Ce que je comprends moi, c'est que ce qu'ils désignent comme étant des français seraient des blancs ... et des gens issus de la tradition catholique.
La minute de silence : "Et pourquoi ne fait-on rien pour la Palestine ?" "On n'en fait pas des minutes de silence pour eux"
C'est dur ! dur de voir qu'on vit ensemble tous les jours (qu'on échange, qu'on éduque, qu'on enseigne et qu'on apprend) et de ne pas réussir à créer les ponts.
Très beau livre de François Cheng Et le souffle devient signe où il explique comment, arrivé en France au début des années cinquante, en perdition sur tous les plans, sa culture d'origine n'ayant aucun point d'accroche en France, il a été un homme sans parole. Et il explique à quel point la calligraphie l'a aidé " Elle m'a permis de survivre à bien des épreuves. Aux heures de désolation et de solitude, j'ai su, grâce à cet art de vivre, créer un état de communion, par où il m'était donné de capter le vrai et le beau, pour entrer dans la grande rythmique universelle et pulvériser l'absurde".

Voilà ce qu'il faut restituer à l'école: une possibilité d'"entrer dans la grande rythmique universelle et pulvériser l'absurde" grâce à la poésie, la littérature, la calligraphie, la musique...en ayant des professeurs de haut niveau.
J’ai rien compris à votre chronique, vous qui avez compris la phrase d’Adel, mais vous avez sans doute raison.
ben oui... il y a du boulot ! La différence c'est qu'une plus grande partie de la population en prend conscience. Avec le risque, bien sûr, qu'un peu plus de ceux qui la composent prennent ce discours de clivage (il y a eux, il y a nous) qui est en fait l'expression d'un découragement, comme l'expression d'une volonté ou d'un fait de nature et en concluent par le rejet. C'est tellement plus reposant que de penser la complexité du monde !
ah en voilà un chouette article avec un peu de complexité et d'humanité à la clé! On va réusir à sortir de la pensée binaire, oui, et du macchartisme ou du mediatico mediatique, vous croyez?! Allez encore un petit effort! On y est presque! Réhabilitons les nuances et l'empathie... Sortons du nombril judéo-chrétien, de grâce! ça urge!!! On n'en peut plus!!! .. Avec rien qu'une petite guerre imbécile à la clé et au coin de l'oeil (mais qui pourrait être la dernière, en tout cas pour nous les pietons!) Y a en encore tant de belles choses à faire et inventer ensemble! Y A AUSSI UNE URGENCE CLIMATIQUE! Y A AUSSI LA MONTÉE D'UNE JEUNESSE REBELLE LEGITIME QUI FAUDRAIT PAS ECRASER SOUS PRETEXTE DE TERRORISME, HÉ!!! Y A AUSSI UN PARTAGE DES RICHESSES QUI SERAIT UNE CHANCE POUR TOUT LE MONDE!!! Juste du COURAGE à présent pour affûter son crayon et faire les bonnes caricatures aux bons endroits et pas à côté. Ne pas se tromper de cibles... Demander des comptes aux bonnes personnes... Pas faire semblant de bigler.... En sachant que le peuple est de moins en moins con. Il marche, oui, avec Charlie, oui bien sûr, mais il n'en pense pas moins... Alors arrogance s'abstenir.
Attention chronique de très bon cru ! qui sonne comme une évidence.
Merci.

Quelle désolation, tous ces vautours de journalistes parisiens (intra muros), une ministre de l'éducation qui en rajoute.
Malheureusement la fracture n'a pas fini de se creuser...
Très bon article sur regards.fr ... sur la manière dont la Ministre de l’Éducation entend s'atteler au "problème" des élèvent qui (se) questionnent.

http://www.regards.fr/web/article/charlie-hebdo-vallaud-belkacem-ne

La vidéo est édifiante et je ne comprend pas le peu de réaction à ce discours :

http://www.lcp.fr/videos/reportages/167368-najat-vallaud-belkacem-l-ecole-est-en-premiere-ligne-elle-sera-ferme

Anthony
"Mercredi 14 janvier, dans le campement installé sur le site de l’usine Tioxide, Eifanka, un jeune Pakistanais, ouvre la conversation sur sa jambe cassée « par les coups de policiers », dit-il. Si aujourd’hui sa fracture est guérie, il lui reste l’incompréhension. « Pourquoi m’ont-ils frappé alors que je ne faisais rien ? Je n’essayais même pas de passer. Comment acceptez-vous cela, vous les Français ? », s’interroge cet ex-étudiant en sciences politiques."

"Human Rights Watch dénonce les violences policières contre les migrants à Calais"

LE MONDE | 20.01.2015
lundi 19 janvier 2015:

" D'ailleurs, et si on commençait, simplement, par s'abstenir de zoomer sur eux ? Si on écoutait les centaines de millions de musulmans qui, en se levant le matin, pensent à autre chose qu'à la couverture de Charlie Hebdo. Tant qu'à être responsables..."

DS
On ne m'ottera pas cette scène de la tête. Cette scène dans le film La Haine, traitant de la situation des banlieues après 1995. Lorsque ce camion de journaliste parisien apparait, questionne, et ce qu'il en garde :
https://www.youtube.com/watch?v=SpXNAlH0gR0

On ne m'ottera pas cette scène de la tête. Cette scène qui montre combien es banlieues pauvres de Paris c'est un peu Thoiry...
La dernière phrase me parle et tel un boomerang me revient à l'envers.

Citation: " A nous, qui ne seront jamais eux."

" A eux, qui ne seront jamais nous. "...

car nous ne le voulons pas, car notre système économique et sociétal ne le veulent pas, car notre occidentalisme ne le veut,pas, car nous avons besoin d'eux, de ces plus pauvres pour pérenniser nos "civilisations" en les tenant sous le joug ou en les faisant rêver...car on leur donne des rêves en pâture qu'ils ne pourront réaliser...(mais 1% de la population détient 50% de la richesse mondiale)

Je souscris complètement à l'excellent commentaire angelo m.
Eux et nous... Cela me rappelle un vieux truc. Attendez que je me souvienne. Ah, oui: la lutte des classes.
C'est la jeunesse invincible qui juge des adultes vulnérables et ne se voit pas devenir ce qu'ils sont, l'avenir est loin.
"Eux ils sont solidaires entre eux"

Une autre preuve aujourd'hui 20 janvier 2015 : on enterre Frédéric Boisseau. - Qui ? - Frédéric Boisseau- Connais pas, la presse "solidaire" n'en dit pas un mot !

S'ils étaient solidaires de tous, et pas "qu'entre eux", il eût été juste que la même "émotion" accompagne jusqu'au bout les assassinés, mais "médias" (dont @si) et politiques ne se préoccupent que de ceux qui sont d'avance reconnus comme "victimes" injustement assassinées : journalistes (catégorie qui englobe tous ceux qui publient dans le journal, mais exclut le "petit personnel" des agents d'entretien du-dit journal), policiers , et juifs.
Ainsi, alors que les obsèques de tous les autres "assassinés" ont été annoncées par la presse, celles, qui auront lieu aujourd'hui 20 janvier, de Frédéric Boisseau, qui n'est ni caricaturiste, ni policier, ni juif, mais simple employé de la Sodexo, ne sont pas annoncées sur Libé par exemple qui s'est fait le relais de Charlie.

Autre symbole du mépris pour les "sans grades" : le gouvernement ne sera pas représenté par ses poids lourds (Valls, Cazeneuve, Pélerin) mais par le ministre du travail, Rebsamen, grand responsable du recul de l'égalité sociale en ayant validé la convention UNEDIC du 22 mars et en ayant eu des déclarations particulièrement outrageantes pour chômeurs et travailleurs.
Comme l'écrit Pascale Fautrier sur son blog médiapart : "la « France balkanisée » n’a pas réalisé dans les faits ses « vieux principes fanés » d’égalité, liberté, fraternité"
texte très fort, merci!
Dammartin : Une vingtaine d'employés d'Aldi se sont vu retirer les heures de travail non effectuées du fait de leur évacuation à la suite de la neutralisation des frères Kouachi (Le Parisien).
Education à l'esprit critique disent-ils? L'éducation nationale le prétend. Mais en fait, on crèe un discours qui est un catéchisme auquel il faut croire, déconnecté du réel des élèves (et pas seulement). Faire par exemple de l'éducation civique de nos jours relève de l'exercice de styles. Allez expliquer la beauté des principes démocratiques, de la séparation des pouvoirs, de la loi qui sanctionne tout manquement etc lorsque en même temps on a des Cahuzac, des affaires bygmalions et autre. Allez expliquer que le rôle des partis politiques est de faire vivre le débat d'idée par des propositions contradictoires et se confronter ensuite à la réalité de 30 ans d'alternance politique sans alternative réelle. Allez faire croire que l'école est un outil de promotion sociale quand la reproduction sociale n'a jamais été aussi criante. On enseigne donc des théories en éducation civique, mais que le réel ne vient pas confirmer, et après on s'étonne que les personnes les plus éloignées des centre-urbains, de la culture dominante etc rejette ce discours, et du coup aussi les prof qui le véhicule. D'autant que le recrutement des profs est souvent monocolore, socialement et culturellement, en décalage avec le public de certaines zones de banlieue. Tant que le discours véhiculé par l'école sera à ce point déconnecté des réalités vécues par les élèves, tant que la promesse émancipatrice républicaine ne sera pas une réalité vécue et à laquelle on peut croire, il est certain que l'idée d'un "eux" et d'un "nous" qui cohabitent sans jamais se rencontrer ne pourra que prospérer.
[quote=angelo]D'autant que le recrutement des profs est souvent monocolore : attention, la police de la pensée va venir vous rappeler que ceci est un concept raciste, et que vous seriez bien avisé de comprendre qu'il n'y a pas de types de couleurs, et puis quoi qu'il va falloir mesurer le taux de mélanine des profs pour les engager.
Ah mais non, en fait la police n'agira pas : votre point de vue raciste dans cette situation correspond à de la "discrimination positive", tout va bien donc.
D'autant que le recrutement des profs est souvent monocolore, socialement et culturellement, en décalage avec le public de certaines zones de banlieue.

Si c'est pour dire qu'on doit recruter pour les banlieues des profs « de banlieue », pas d'accord. Je vois là un risque de fausse compassion cachant mal une sorte de mépris social. Mais que dans la formation des enseignants on leur donne des clés de connaissance du milieu, oui (attention, pas question de se mettre à parler wesh comme eux, de les tutoyer que sais-je).

Et à ce compte, il conviendrait de n'envoyer à Henri IV ou Louis-le-Grand que des profs sortis de la côte de Saint-Louis, quand p.. que ça ferait du bien aux fils de richous d'avoir comme prof un type qui a gardé les vaches dans sa jeunesse (et se demande in petto s'il ne préfère pas des bestiaux placides à ces merdeux de conséquence dont certains peuvent se monter d'une arrogance folle*).

* Une collègue était prof d'EPS dans une boite privée de la haute. Une donzelle refusait obstinément de venir en tenue aux cours. Refusant aussi bien les réprimandes que les punitions. La collègue, exaspérée, demanda le soutien de la sœur directrice : ah... vous comprenez... c'est la fille de Monsieur Untel, un de nos bienfaiteurs... La collègue demanda sa mutation illico.
Même pas besoin d'aller chercher dans le privé catho MATL, même pas besoin que les parents financent directement l'établissement.

J'ai enseigné dans le public, dans ce quartier que vous désignez sans le nommer ... voilà un vrai lieu qui échappe à la loi commune française.
Je connaissais le principe des zones de non-droit, pour avoir bossé auparavant dans une ZEP à émeutes et CRS ...
Là, c'est un autre genre, mais c'est du non-droit aussi.

Une élève absente 5 semaines sur le même trimestre sans motif valable ( les motifs valables sont définis par la loi) ... mais un supérieur hiérarchique qui m'explique qu'on ne va tout de même pas parler de "déscolarisation", pas avec cette famille, vous comprenez ...
Une autre élève, dont les résultats n'auraient pas permis une entrée en 6ème dans n'importe quel collège "normal", mais qui finalement est allée dans un des plus prestigieux , avec tout un programme de cours particuliers organisés par le principal avec les profs du collège dans le collège, suite à l'itervention d'un élu très célèbre.

Un autre, systématiquement en retard le matin, mais à qui il ne faut rien dire, parce que ce genre de choses ne se disent pas à son père ...

On prend la liste des parents d'élèves, il n'y a presque que des noms qu'on connaît ( élus, intellectuels, journalistes, artistes).
Et si, dans la forme, les problèmes sont bien différents de ceux des ZEP, le principe de " on est entre nous, les règles sont différentes", reste le même.
J'ai eu tendance à trouver ça détestable,
Le seul truc positif par rapport aux banlieues qui craignent, c'est qu'on est quand même beaucoup moins inquiet sur l'avenir financier des gosses.
on est quand même beaucoup moins inquiet sur l'avenir financier des gosses

On l'est davantage sur l'avenir des gosses qui deviendront leurs [s]esclaves[/s]salariés
"D'autant que le recrutement des profs est souvent monocolore, socialement et culturellement, en décalage avec le public de certaines zones de banlieue."

Le recrutement se fait sur concours et la couleur des candidats n'entre pas en compte vu la pénurie qui se profile. Dans le 93, il y a pénurie de profs même monocolore comme vous le dîtes. Les "non-blancs" ne veulent pas non plus faire ce boulot. Quand à avoir un prof ayant une culture différente que celle des élèves, ce n'est peut-être pas plus mal. 1600 pour bac +5, ça fait pas rêver!
Alors j'ai mal du me faire comprendre. Quand j'ai dit "monocolore", je ne parlais pas de couleur de peau, puisque j'ai ajouté juste après, "monocolore, socialement et culturellement". Je parlais donc du fait que les profs (dont je suis...) appartiennent globalement aux mêmes milieux sociaux, et que des "déclassés par le haut" qui peuvent avoir valeur d'exemplarité pour les élèves et qu'évoquait Judith dans un récent dans le texte sont très peu nombreux. Je sais bien qu'être prof, ça se fait sur concours, et je sais bien qu'aujourd'hui il y a pénurie de prof dans les nouveaux recrutements, mais sur le stock des enseignants déjà en poste, je confirme, d'expérience, qu'il y a un recrutement sociologique très homogène, ce qui fait problème. Je ne demande pas un recrutement sur des critères ethniques (quelle horreur!!!) mais je m'interroge sur le fait que la diversité sociale ne soit pas représentée: il n'y a que très peu de fils de paysans, d'ouvriers, ou d'employé dans les services de base etc. présents dans ce milieux. Or la société n'est pas que composée de classes moyennes cultivées, et le reflet que nous donnons en tant que corps social uniforme à nos élèves est aussi catastrophique que le fait que l'assemblée nationale ne soit que composée d'hommes de plus de 50 ans issus de la fonction publique et des professions libérales. Cela contribue à créer un sentiment de "eux" et "nous". Je m'interroge sur les conséquences catastrophiques de la paupérisation du corps enseignant, qui fait que ce métier ne fasse plus envie. Dans les années 1970, par des systèmes d'aides, de bourses, les enfants des classes populaires pouvaient accéder à l'enseignement et le vivaient comme une promotion sociale, ce qui les amenaient à être porteur des idéaux républicains que l'école portait. Aujourd'hui à bac + 5, les enfants des classes populaires n'y accèdent plus et les enfants des classes moyennes supérieures qui y accèdent pour 1600 € par mois en début de carrière le vit sur le mode du déclassement, tout en étant porteur malgré tout de la culture dominante, mais dans laquelle on ne se reconnait plus tout à fait du fait de ce déclassement social. C'est explosif. L'école gagnerait à créer les processus permettant un recrutement social plus large de ses serviteurs, en revalorisant les carrières et en contriuant à élargir le spectre du recrutement social, pourqu'elle soit représentative de la diversité du corps social, et pour que du coup la possibilité d'identification par les élèves soit plus facilement possible.
Si dire cela veut dire être raciste, alors les mots n'ont plus de sens!
En 1964, quand j'ai passé le concours de l'Ecole Normale, après la troisième et le BEPC, souvent après une année dite de 3°S (préparation aux concours administratifs poste, SNCF,Impôts...), 90% des reçus (dans un concours assez difficile au regard du nombre de places disponibles pour le nombre de candidat (tes)), étaient fils (filles) de paysan ou d'ouvrier.

Le service public d'Education était ascenceur social...Pour moi, par exemple, ce fut mon prof de français de 3ième qui alla voir mes parents pour leur dire que le "petit que j'étais" devait passer les concours...

Je ne vous fais pas part de la joie, la fierté de mon père quand celui-ci disait aux voisins de ma rue: "mon fils est normalien".

Nous retrouvions les adoslescents des classes moyennes de l'époque dans les concours d'après le bac afin de combler les manques de recrutement.

50 ans après le ministère de l'EN fait des campagnes de pub pour recruter.
Je n'ai rien compris.
C'est quoi, qui " ils dont tous solidaires?"
Les autres? Ils trouvent vraiment que la vie intra mûris est plus solidaire, c'est ça? Que les quatre millions de personnes étaient solidaires?
Ce petit faut lui expliquer la vraie vie. Et lui dire que c'est pas comme il croit, ni comme sur Youtube, ni comme a la télé.
En fait, j'espère ne rien comprendre de cette chronique.
J'en peux plus de ces incessantes excuses qui vont mener au FN.
Purée, soyons exigeants, expliquons qu'en aucun cas la vie est rose, que la vie on se la fait même si on ne nait pas du bon vite du periph.
Pour juste un peu comprendre les mots "ils sont solidaires entre eux" dans ce que dit le jeune homme, je vous conseille la lecture des ouvrages de Monique Pinçon-Charlot et vous comprendrez un peu.

Elargir la grille de lecture, dont je vous parlais hier, c'est aussi aller aux autres sources que les "officielles."
Je vote pour vous : je suis sure de ne pas me tromper...
L'utilisation du terme monocolore était équivoque... Le niveau Bac +5 est récent et est pour moi aussi une erreur. Un prérecrutement au niveau bac suivie d'une formation professionnelle de 2 ans serait plus judicieux et permettrait un recrutement élargie à des catégories sociales plus larges. Encore faut-il que les éventuelle candidats soient motivés!
Haydée Sabéran aurait-elle eu ces réponses si le fond de la classe n'avait pas été tapissé d'adultes ayant un pouvoir sur ces élèves ?

“C’était bien. Ils sont solidaires entre eux”. Ce n’est pas une déclaration de guerre (...) Ce n’est qu’un constat. Et c’est pire. Entre eux.

Voilà qui me renvoie, encore une fois, à cette phrase d'un écrivain :

« Breton, Français et citoyen du monde, qui me dénie une seule de ces composantes me rejette de la communauté ; je ne veux pas nourrir en moi une part maudite qui maudirait mes frères ; je ne puis servir les autres qu’en étant moi-même. »

Déniez à une personne son identité première, vous le pousserez à ne plus vouloir que celle-là, et à nier les autres.

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