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Distracted boyfriend : le stéréotype universel ?

Un homme, accompagné de sa compagne se retourne sur une femme. La compagne lui jette un regard outré, tandis que la deuxième femme, guillerette, s'éloigne épanouie au premier plan. Cette photo tirée d'un stock d'images est devenue un mème mondialement partagé, support et moyen d'expression d'une diversité de situations.

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Votre évocation de l'idée de standardisation, de normalisation, et de stéréotypisation tant dans la photo de de stock que dans la photo journalistique rejoint une observation personnelle que j'ai faite il y a cinq ans suite aux attentats de Boston.  Un argumentaire conspirationniste s'était mis à circuler sur les Internets basé sur l'expression faciale ou plutôt le manque d'expression du jeune homme aux jambes déchiquetées sur une ou quelques photos.  Celle(s)-ci ne montrai(en)t pas la réaction que cet homme était censé avoir selon les standards ou les stéréotypes.

L'adhésion à la thèse conspirationniste reposait sur une analyse iconographique d'un sujet réel et non composé, non mis-en-scène. Les réussites photojournalistiques reposent, comme vous le dites, sur cette capacité à capturer et à organiser le réel. La frange conspirationniste du public n'arrivait tout simplement accepter qu'un élément de la photo puisse être mou et décalé.

La pensée conspirationniste repose sur l'idée que tout est lié. Cela implique que la photographie représente toujours quelque chose. Je me rappelle encore d'un site conspirationniste sur l'assassinait de Kennedy que j'avais visité quand j'avais treize ou quatorze ans (on était donc en 2001 ou 2002). Un policier ou gardien de sécurité qui avait la tête tournée vers l'arrière était considéré comme suspect. Or, je me suis moi-même vu relativement souvent sur des photos ou des vidéos sur lesquelles je regardais dans une mauvaise direction. Ça ne fait pas de moi un des assassinats de Kennedy, ni-même le distracted boyfriend.

An image, video, piece of text, etc., typically humorous in nature, that is copied and spread rapidly by Internet users, often with slight variations.
Si je me souviens de la tonalité des innombrables messages ayant accompagné le départ d'Alain Korkos, occuper la rubrique "images" va être difficile. Le propos de la chronique en lui-même ne me dérange pas, il me manque un ton (celui ci est trop professoral à mon goût, mais ce n'est que mon goût), il me manque aussi un voyage un peu plus lointain dans d'autres époques, des cultures inattendues, etc... Je suis encore en manque d'Alain.
Courage au nouvel occupant du fauteuil.
Images de banques de données destinées à "illustrer des newsletters d'assureurs" : c'est tout à fait ça !
Ajoutons, "et la campagne de Macron !", voilà pourquoi on avait un sentiment - désagréable - de déjà-vu en voyant ses affiches et ses "helpeurs" en t-shirt guimauve.

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Merci pour cette chronique !
Je crois que je vais piquer la vidéo pour mes élèves en arts plastiques (qu'est-ce qu'ils me gonflent avec leurs stéréotypes Google!!)
Merci
Très intéressant Je n'ai pas tout compris , surtout à la fin. Amusant aussi parfois , surtout les incrustations de Sarkozy.
Oui, bon. Heu…
Something else ?
C'est curieux comme "la vie" vous apprend des trucs que vous saviez déjà.*

Depuis que j'ai utilisé un appareil de photographie, depuis que j'ai appris à révéler un film et à le developper, je savais, nous savions que l'on pouvait fabriquer des semblants de réalité qui n'étaient que des semblants de réalité fabriqués.

Bon , alors ?
ben ça permet a a @SI de faire un bon coup de machisme, prendre pour illustration d'un article sur le travestissement d'image, un truc de macho, un mec entre deux femmes qui veulent de lui, une 'l'officielle' évidement jalouse et chiante, et l'autre guillerette parce qu'elle a l'attention d'un mec ... et bien sure le type heureux et insouciant de l'effet sur sa compagne dont il doit être amoureux .... waouh de plus en plus Libération ce site.
Entièrement d'accord. Un peu le prototype du fond de commerce d'universitaire indéfiniment recyclé, et dans lequel en définitive, l'intervenant n'a pas grand-chose à dire de substantiel (sinon nous dire "voyez comme un intellectuel de haut vol comme moi peut s'intéresser de façon pontifiante à la culture populaire").
Ça ne vous donne pas des aigreurs d'estomac d'être aussi médisant? Visiblement, l'idée même qu'on puisse s'intéresser sincèrement à un tel objet vous paraît invraisemblable. Bref, la paille et la poutre…
Bien que vous la distinguiez soigneusement de son aspect viral (au sens du web), vous semblez réduire la notion de "même" à une catégorie d'images se propageant sur le Web. Richard Dawkins, que vous citez, a introduit ce mot dans "Le Gène Egoiste" en 1976, époque ou le web n'existait pas et donc pas
du tout comme "un phénomène caractéristique du web". Conçu par analogie avec le gène comme structure élémentaire de l'évolution culturelle il en est l'élément fondamental réplicateur. La réduction que vous faites du même à une image standardisée destinée à être utilisée dans un contexte quelconque s'en rapproche fortement. La force des critiques qu'a subies ce concept et la multiplicité des variations que permettent les réseaux est probablement la cause de l'évolution de son nom au profit de la signification actuelle..
Excellente
Excellente chronique. Merci !

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