Coïncidence : vers une abrogation du délit de blasphème en Alsace-Moselle
Le hasard est parfois étonnant. La veille de l'attentat contre Charlie Hebdo, des représentants des cultes catholique, protestant, juif et musulman ont demandé la suppression du délit de blasphème, hérité du droit allemand, et toujours en vigueur dans trois départements de l'Est de la France. Toujours en vigueur mais jamais appliqué : en 2013, une association avait tenté de faire condamner Charlie Hebdo pour blasphème, sans succès. Retour sur une spécificité méconnue.
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Derniers commentaires
http://www.arretsurimages.net/breves/2015-01-16/Shocking-Fourest-montre-Charlie-sur-Sky-News-id18438
j'ai assez envie de souligner qu'elle a complètement 100% raison sur la forme et sur le fond.
Ah pis en passant, sais pas qui s'occupe des sous-titrages, mais en français le verbe c'est "soutenir", pas "supporter". "Supporter" ça veut dire complètement autre chose, vous savez... "Ne nous ont pas supportés" ? Sérieux...
http://www.courrierinternational.com/article/2015/01/13/charlie-hebdo-n-aurait-pas-le-droit-d-exister-en-israel
Vers l'Orient compliqué, comme disait l'autre, allons avec des idées simples. Au vu des différents commentaires, on a du gagner un paquet de miles.
Essayons de reprendre les choses calmement, en s'efforçant de n'offusquer personne.
Je pose, à un bout de la table, une première assertion : " la liberté d'expression doit être totale, même si elle se gausse d'une ou plusieurs religions". J'y souscris. La liberté d'expression est une vertu précieuse, même si elle égratigne des susceptibilités.
A l'autre bout de la table, je dépose une seconde assertion : " le déni de certains faits ou l'applaudissement de certains méfaits doivent être interdits". J'y souscris, également, par compassion pour les victimes.
Et maintenant, je rapproche les deux assertions et j'observe leur juxtaposition. Les deux pièces du puzzle ne s'emboîtent pas vraiment et il demeure un hiatus.
Comment essayer de le comprendre ?. Pourquoi pas le benchmarking, ça ne mange pas de pain. Donc, comment font les autres ?
Si je savais insérer un lien, je le mettrais ici. C'est un article de la Gazette du Palais du 15 avril 2012, qu'on peut retrouver sous le titre
" Pénalisation du négationnisme et droit américain".
Les auteurs décrivent, mieux que je ne saurais le faire, les conditions et les contraintes d'un système cohérent et sans hiatus.
C'est possible, mais c'est astringent. La défense du principe de liberté d'expression est poussée jusqu'au bout de sa logique. Non pas que les juges soient inhumains ou insensibles. Mais l'application des règles de jurisprudence qui se sont dégagées au fil du temps les conduit à des solutions qui nous feraient crier au scandale , tant la liberté d'expression l'emporte sur la douleur des victimes.
Sommes-nous prêts, chez nous, à payer le prix de la cohérence ? On peut en douter, quand on sort , à peine, d'un système émotionnel : un fait divers -une loi.
Ou quand on regarde la video de l'avocat de Charlie Hebdo. Invocation de la raison. Rappel du principe de liberté d'expression sur lequel il ne faut pas céder d'un pouce. Très bien . Mais les arguments des autres ? "Je ne veux pas les voir". "Je ne veux pas les entendre".
Donc , rien ne changera.
Pourquoi est- ce arrivé dans notre pays ? Peut-être les reliquats d'un empire colonial polluant encore les esprits.
Comme l'écrivait , joliment, un véritable humoriste : " Je n'ai rien contre les étrangers. Mais ces étrangers-là ne sont pas de chez nous".
Il y a des mots qu'il est interdit de prononcer sous peine de sanctions pénales : c'est donc la punition d'un blasphème.
Et, parallèlement, la nouvelle couverture de Charlie-Hebdo. Certains musulmans estiment qu'elle est blasphématoire. On leur explique qu'ils n'ont pas tout compris. Ce n'est pas un blasphème, c'est de la liberté d'expression.
Si on veut favoriser le "vivre ensemble", il faudrait mieux des règles homogènes et que le curseur ne bouge pas selon la tête du client.
A défaut, on crée deux catégories de citoyens : ceux qui ont le droit de tout dire et tout écrire, quitte à incommoder le voisinage ; et ceux qui doivent la fermer.
et dans les écoles et collèges publics d'Alsace-Moselle,
les crucifix vont être décrochés ?
la religion ne sera plus enseignée ?
En ce qui concerne l'enseignement religieux, certes. Mais ne pas oublier que le choix de la "confession" (catho, protestante, juive et, effectivement, pas musulmane) comprend également une option "morale", dénuée de teinte religieuse.
Et oh scandale, à la cantine le choix se fait entre : régime standard, hallal et végét'. Je ne dis pas que c'est bien, je dis simplement que ce n'est pas aussi pire que ce qu'on pense.
Et oui, ce serait bien d'abolir ce délit de blasphème ainsi que le concordat, d'ailleurs, une pétition circule.
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
c'est deja bien effrayant de voir qu'on va tous nous rassembler dans une méga region ou de departements il n'y aura plus (et donc de droit local non plus ??), si en plus cette vieille séquelle du délit de blaspheme qui n'a jamais permis de condamner personne vient se mettre sur le devant de la scene a cause des attentats de la semaine dernière je nous sens mal partis pour le garder notre droit local ! Et toutes les belles choses dedans y compris...
Le concordat, même si oui, fondamentalement, c'est pas franchement le top, tout a fait sincèrement, au quotidien, je le sens pas vraiment comme extraordinairement pesant. Le crucifix dans les écoles.... Quoi ?? Ou ca ?? Quand ca ?? Jamais vu un seul pour ma part. A moins que j'aie fait les mêmes que pollypocket, mais dejà, j'ai traversé plus de deux écoles, ayant pas mal déménagé (tout en restant dans le même secteur mosellan), de plus, les ecoles de mes enfants non plus n'en ont jamais arboré (et eux aussi ont du souvent changer d'école). edit : qui plus est j'oubliais mais pollypocket est alsacienne moi mosellan, d'autant moins de chances qu'on ait fréquenté les mêmes établissements... En tout cas ca fait déjà, en comptant les trois de pollypocket (elle a oublié le college), douze bahuts sans crucifix !
Quand aux cours de religion ben... Moi j'y allais pas, et c'etait chouette ^^ J'allais bouquiner a la bibliotheque de l'école pendant une heure pendant que les autres se faisaient chier a écouter du cureton :p. Car oui, il n'y a aucune obligation a suivre ces cours, on peut tout a fait en être dispensé ! Bon j'admets, on était deux seulement, a apprendre que les livres de contes, d'aventure et de science fiction sont nettement plus sympa que les livres sacrés. N'empeche.
Peut-être qu'il reste quelques rares établissements, mais je crois bien que l'immense majorité en Alsace-Moselle est dépourvu de ce genre "d'ornements".
Les cours de religion par contre, j'ai donné (pas le choix, parents cathos et tout ce qui s'en suit)... un (très) vieux prêtre qu'avait été père blanc en Afrique. Ben ça m'a largement fortifié dans l'idée que la religion, éthiquement, c'est pas ma came.
Pour les jours fériés, toutafé : on les laïcise, et on les étend. Pour le droit local et le régime de santé, on étend, y compris aux fonctionnaires alsaco-mosellans qui ne profitent pas du régime local (et qui le regrettent... j'en suis). On étend bien les régions, y a pas de raisons.