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Affaire Théo : une visite "surprise" du président très mise en scène

C'est une image peu fréquente que celle de la visite de François Hollande à Théo. Ce mardi 7 février, devant la caméra du Parisien, le chef de l’Etat s’est rendu au chevet du jeune homme de 22 ans, hospitalisé après une interpellation policière violente à Aulnay-sous-Bois. Une interpellation durant laquelle il a reçu notamment un coup de matraque télescopique dans l'anus. La visite de Hollande, soigneusement mise en scène, intervient alors qu’un policier a été mis en examen pour viol après cet événement. De François Mitterrand à Hollande, tour d'horizon non exhaustif et en images des visites présidentielles aux victimes de violences policières.

Derniers commentaires

Tweet de Philippe Bilger, avocat général près de la Cour d'Appel de Paris :
On a fait un drame de "Bamboula". Me souviens de mes années de collège où ce terme était beaucoup plus sympa, presque affectueux que raciste.
Pris à partie sur les réseaux sociaux, le magistrat gâteux se justifie et s'obstine.
F.Hollande excelle dans ce type de situation, larmoyant, compatissant mais surtout noyant le poisson pour qu'en définitive le viol caractérisé soit oublié.....La police des polices vient d'ailleurs de le confirmer ! Faut oublier le viol car comme disait Coluche pour qu'il y ait viol faut vouloir ! ... Parce qu'enfoncer une matraque sur 10 cm dans le postérieur d'un individu pour le maîtriser c'est une pratique courante...et involontaire ! Honte à ce régime de pétochards qui a peur de son ombre.
un peu de lecture (Didier Fassin sur Libé):
http://www.liberation.fr/france/2017/02/09/la-volonte-de-blesser-la-masculinite-de-leur-public-est-frequente-chez-les-policiers_1547341
ne pas lire les commentaires histoire de garder un tout petit peu de foi en l'humanité.
Pour couper court à toute discussion, il suffit de procéder à une reconstitution.

Avec un membre de l'IGPN dans le rôle de Théo !
Depuis quinze la police est lâchée contre le peuple avec la déclaration de Sarkozy quand il était ministre, je vous couvre. Les ministres successifs n'ont pas inversé la courbe de l'impunité policière, qui s'aggrave d'année en année. Quand un tribunal a le malheur de refuser d'acter les fausses déclarations policières, c'est l'émeute devant le tribunal en uniforme et avec véhicules de fonction, et que fait le ministère ? il plie et court après l'assentiment de ses troupes. Mieux, il encourage la répression et la manipulation des casseurs dans les dernières manifestations contre la loi Travaille , permettant encore davantage d'indépendance des troupes .
Dans cette affaire d'Aulnaye, je demande une démission de la hiérarchie des fonctionnaires en cause, y compris celle des inspecteurs de la police des polices qui déclarent le viol "involontaire".
A quand une reprise en main de la police ?
"Nos avons aussi une pensée pour Théo..." . ainsi commencent les propos de FH. Il lui restait en stock une pensée pour Théo. De quoi a-t-il été question avant? A quoi, à qui ont été consacrées ses précédentes pensées?

Théo aurait-il pu, dû répondre merci François; l'un se permet de nommer par son prénom quelqu'un qu'il ne connaît pas; l'autre doit répondre monsieur, monsieur le Président; paternalisme, relation de dominant à dominé.
As-t-il était insultant comme dit la police en disant "je m'en bas les couilles de ton control" ou ne l'as-t-il pas été ...? la justice le dira , mais prendre fait et cause , en tant que président

Bon alors expliquez moi qu'est ce que ça vient faire dans l'équation?

Qu'est ce qui justifierai de se faire violer par une matraque ?

Les préjugés de classe et de race sont tellement ancré dans certaines tête que j'en ai la gerbe.

Et ne me faîtes pas dire que les conditions de travail des flic dans les cités HLM sont facile. On a les même quartiers en Martinique et les jeunes sont très violent mais ce type d'acte de la part de la police ne se produira jamais vous savez pourquoi?

Le personnel politique, la bourgeoisie, les élites le pouvoir se retournerai rapidement contre les policiers au lieu de les soutenir la dimension raciale de ce genre d'affaire saute aux yeux!

Aucun cowboy dans la police aux Antilles question de rapport de force .
hollande....quelle gerbe ! la police se sent soutenue .Théo a quand même était arrêter en s'interposant entre un flic et un un civil pour stopper l'arrestation . As-t-il était insultant comme dit la police en disant "je m'en bas les couilles de ton control" ou ne l'as-t-il pas été ...? la justice le dira , mais prendre fait et cause , en tant que président , pour théo , donc contre la police , avant une décision de justice .....c'est vraiment putassier au possible . hollande , nul jusqu'au bout.
qd c'est pour mettre en prison ils sont efficace , mais pour les autres décisions les préfets ne respecte plus les loi, et cela bien avant le peuple , qd nos institutions sont hors la loi, que faire ?
deux article aussi ce matin sur mdp a ce sujet : https://www.mediapart.fr/journal/france/090217/aulnay-des-peines-de-prison-pour-delit-dembuscade

https://www.mediapart.fr/journal/france/080217/un-prefet-veut-expulser-un-rappeur-tunisien-invite-par-la-france
Très mauvais film : la caméra au niveau du nombril obligeant l’alité à se redresser, montrant le président en stature d'empereur. Pourquoi cet angle là ?

Puis il y a de l'autre côté, le ressentiment immédiat des policiers surpris que le Président aille au chevet d'une victime des agissements violents d'un abruti parmi les leurs alors que ce Président ne s'est pas rendu au chevet des leurs brûlés dans leur véhicule lors de récentes émeutes

Puis il y a l'éternelle question de cette interposition bien heureuse qui élude les problèmes de fond : interposition des policiers qui affrontent les problèmes et une partie de la société qui vit les problèmes que cette société a confiné volontairement dans des endroits clos avec pour exigence que la police les contiennent.

Loin de penser comme la fille du Cyclope qu'il ne s'agit pas à Aulnay d'une bavure de la police : c'en est une et le coupable policier doit être jugé.

Mais il faut qu'enfin la société après un quinquennat soi-disant socialiste se pose la question de sa responsabilité et ne se complaise pas dans le constat stérile de ces affrontements malheureux entre policiers et laissés pour compte, et même si quelques uns de ces laissés pour compte s'adonnent à des activités illicites, pour quelles raisons la majorité des laissés pour compte se trouvent dans de telles conditions de mise à l'écart de la société dans des cités que les tour-opérateurs ne font jamais visiter.
La différence entre un Hollande Président en campagne au milieu d'une France rance avide de violence à l'égard des noirs et des arabes et un Hollande qui se hisse à la hauteur de la fonction, capable de prendre l'opinion publique à rebrousse poil.
Finissons-en avec la monarchie républicaine.
En politique tout est mise en scène, forcément.
Mais j'ai la naïveté de croire en la réelle compassion d'Hollande. Comme dit Assa Traoré c'est un acte symbolique.

Maintenant que la justice fasse son travail.
Bravo à l'équipe de l'Elysée pour le script, et surtout l'écriture des dialogues :
- Hollande : "hein Théo t'as quelquechose à dire ? Hein ?
-Théo : "heuaaaarghhhh oui (kof kof), assez de violence, stop à la guerre, ayez confiance en la justice, heuweeaaaaargggh, priez pour moi !"

Si avec ça il ne sort pas de son quinquennat avec un oscar ou une palme d'or, c'est à douter de notre 5ème république !

Bon, c'est pas un manque de respect pour Théo (à propos de respect, il n'a pas de nom ?), qui évidemment croit bien faire, et d'ailleurs fait bien, et que je soutiens, mais cette mise en scène Hollandienne est à gerber, d'ailleurs, Heeuwhhhâââârg j'ai quelquechose à lui dire : M. François Hollande, si vous vous prenez une matraque dans le cul (kof kof), est-ce que vous lancez un appel au calme, ou est-ce que vous lancez plutôt vos hordes sanguinaires de flics fachos (pléonasme) ???

Qu'on sache !
L'impression que François Hollande se sert de ce jeune homme qui souffre et est affaibli sans vraiment lui manifester de compassion; il aurait été plus décent de le rencontrer hors caméra, de prendre le temps de s'asseoir à côté de lui, de le regarder, de s'adresser à lui et non à la caméra.
Il se sert de lui pour améliorer son image et obtenir le retour au calme. Et il lui intime presque l'ordre de parler.
FH est venu pour le tournage d'un micro-film.
On pourrait également aboyer contre "ce jeune homme" auquel vous n'arrivez manifestement pas à trouver un nom ni un prénom. Quitte à être bête et méchant, on peut également voir un caliméro surjouant sa victimitude pour mieux négocier ses indemnités auprès de la Justice.

Franchement, je me demande dans quel monde de merde nous vivons là; là où même la pauvre victime des pires violences policières se met elle-même en scène sur son propre lit d'hôpital. Je suis positivement complaisant quand ma chienne de compagne a 37,8°C de fièvre. Mais manipuler la compassion quand il s'agit d'un truc vraiment grave, ça, c'est pas très joli, joli.

Mon premier réflexe d'@sinaute naïf, est de comparer ce témoignage avec les autres témoignages de victimes de viol que j'ai pu voir à la télé. @si se focalise sur les violences policières, certes; mais moi, de mon côté, je me focalise sur le viol. Tout d'abord, la première différence avec les autres témoignages de viol, c'est qu'il s'agit du premier témoignage masculin de viol. En ce sens, c'est une première médiatique.

Globalement, dans les autres témoignages exclusivement féminins (à ma connaissance), la parole est plutôt dans la sobriété, la concision, avec un ton sérieux et grave en évitant le pathos: des personnes dignement debout. Ou plus exactement des personnes, bon an mal an, qui se tiennent dignement debout.

Mais là wesh, t'as vu mon frère, j'ai trop mal à mes fesses. Aaaah j'agonise sur mon lit d'hôpital. Wesh mon frère président françois, t'es là ? Attends, je crois que j'ai des troubles de la vision. Wesh, c'est toi ?! J'arrive pas à bien voir. Wesh. Attends. Vas-y, tape m'en 5, frère de la République. Paix sur le monde, t'as vu. Et sinon si ça passe crème à la télé, j'ai droit à combien d'indemnités pour un viol de la Police ?

De la part de l'agent de police, il y a clairement volonté d'humilier et de faire mal. Et très clairement, ces deux objectifs en ce qu'ils sont pleinement malintentionnés ont parfaitement été remplis. Et donc clairement, "Théo" est en droit d'obtenir justices pénales et civiles. Mais je ne suis pas persuadé pour autant qu'il s'agisse d'un viol caractérisé: ni dans l'esprit du criminel, ni dans l'esprit de la victime.

Le viol se situe dans une autre stratosphère du mal. D'accord pour dire que ce qu'a subit Théo est un acte de barbarie, en plus de la "simple" qualification de violences policières, voire, clairement de la torture. Mais ce n'est clairement pas un viol. Pas plus que la gégène sur la bite et les couilles de Mouloud en Algérie. Objectivement, il y a pénétration et séquelles graves de l'anus.

Mais je ne sais pas à vrai dire... D'ailleurs c'est pour ça que j'ai abandonné le Droit: je suis foutrement incapable de dire ce qui est le plus grave entre le viol et la torture. Et je ne sais foutrement pas quelle sanction pénale pourrait judicieusement punir l'une ou l'autre. Et je ne sais foutrement pas quelle amende civile pourrait réparer l'une ou l'autre. Pire: je ne sais pas hiérarchiser entre le viol et la torture. Je ne suis même pas convaincu, en y réfléchissant, qu'il y est une grande différence.

Mais quelque-part, intimement, par contre, j'ai la conviction que Théo n'a pas été violé.
Proposez-vous pour subir les mêmes sévices et vous nous direz ensuite si vos souffrances sont surjouées. Où plutôt ce sont les spectateurs que vos n'aviez pas demandé à votre chevet qui en décideront. Les médecins qui le soignent savent eux à quoi s'en tenir.

L'intrusion de caméra à son chevet n'a pas été demandée par lui mais par Hollande. Pouvait-il refuser?

Quant à son prénom, Théo, il a été cité dans le message qui précède immédiatement le mien; je pouvais certes le citer à nouveau, il s'est peut-être trouvé des asinautes pour ne pas penser que je pouvais parler de Théo; son nom je ne le connais pas. Et vous?

Pas le temps de continuer pour le moment.
Pouvait-il refuser?

C'est une question que je me pose.
Essayez d'être à jeun quand vous écrivez.

Essayez d'être à jeun quand vous écrivez.

Effectivement, j'ai posté saoul, après une soirée alcoolisée auprès d'une amie en fin de vie. Je vous présente toutes mes excuses pour avoir induit de la violence et de la provocation dans un sujet déjà particulièrement sordide et violent. Ce n'était pas ma première intention, ni de heurter, ni de blesser, ni de nuire à la discussion en l'enveniment.

Je tiens à expliciter mon précédent charabia qui, finalement, se résume en deux points:
- la caractérisation des faits en viol ne m'apparaît pas des plus pertinents, car pour ma part, je les rapproche d'actes de torture aggravée (et certainement pas de simples violences policières). Dans mon esprit, il s'agit de faits comparables à des crimes de guerre, et j'ai explicitement fait référence à des actes de torture durant la guerre d'Algérie.
- je me place évidement du côté de la victime qui a toute mon empathie et mon soutien dans son combat judiciaire. D'aucune manière je ne souhaite relativiser ou minimiser les exactions de l'agresseur. Néanmoins, j'ai voulu signifier avoir ressenti de la gêne à la vue de la séquence télévisée au regard du comportement de la victime.

En effet, une caractérisation en "simple" viol ne saurait à mes yeux retranscrire ce qui a été à l'oeuvre à Aulnay. Torture aggravée, dans un contexte subjectif de guerre civile entretenu par les forces de police, me semble mieux refléter la réalité des faits.
Egalement, si je me range indéfectiblement aux côtés de la victime, je refuse néanmoins de considérer le principe général selon lequel il serait interdit de critiquer toute victime sur ses comportements. Théo n'est pas loin de l'exemplarité par sa hauteur de vue en appelant à l'apaisement. Et mon jugement a probablement été altéré. Cependant, et toujours d'une manière générale, il me semble que le traitement médiatique et l'opinion publique ont parfois tendance à fermer les yeux sur les travers des victimes.
Je suis soulagé d'accepter vos excuses, même si je ne partage votre analyse.
Mais là wesh, t'as vu mon frère, j'ai trop mal à mes fesses. Aaaah j'agonise sur mon lit d'hôpital. Wesh mon frère président françois, t'es là ? Attends, je crois que j'ai des troubles de la vision. Wesh, c'est toi ?! J'arrive pas à bien voir. Wesh. Attends. Vas-y, tape m'en 5, frère de la République. Paix sur le monde, t'as vu. Et sinon si ça passe crème à la télé, j'ai droit à combien d'indemnités pour un viol de la Police4


Pauvre type!

Quel mépris.

Dégueulasse le chien.
Pauvre type!

Quel mépris.

Dégueulasse le chien.

Je vous présente toutes mes excuses. Mon intervention n'était pas à la hauteur de la réflexion à laquelle j'aspirais. Si vous voulez bien m'accorder une seconde chance, je vais tenter de présenter calmement mon point de vue concernant ce qui se voulait être une caricature avec ce paragraphe.

Je me tiens toujours aux côtés des victimes. Evidemment. Mon soutien est indéfectible. Surtout lorsqu'il s'agit d'un viol. Néanmoins il n'est pas systématique au sens ponctuel du terme, au sens où je me réserve le droit d'appliquer une critique raisonnable et raisonné sur certains comportements et certains propos. De la même manière, j'entre instinctivement en empathie avec un malade du cancer ou un hémiplégique, mais je me réserve le droit de lui expliquer que les brimades dont il gratifie éventuellement l'équipe médicale n'est pas pertinente. Elle se comprend, elle se pardonne, mais ce n'est pas pour autant qu'elle serait justifiée.

Il s'agit là d'un exercice bien compliqué. Car s'il est mal mené, notamment sans tact, alors il deviendrait une entreprise cruelle de démolition qui maintiendrait la tête du malade sous l'eau. Il est nécessaire d'entendre que ce sont des cris de douleur, ou de désespoir, ou de colère face à l'injustice et à l'aléatoire de la maladie. Pour autant, il ne serait pas juste de cautionner une violence verbale à l'égard de l'équipe médicale qui se prend déjà de plein fouet l'épreuve de l'empathie, précisément, déjà à l'égard de ce malade.

Prenons l'exemple d'Assa Traoré. Son frère Adama est mort sous les coups de la police, tandis que Bagui et Yssoufe sont en prison. C'est une incroyable triple tragédie dont je mesure difficilement les conséquences et le ressentiment; même si de mon côté, j'ai perdu ma soeur née prématurément, et que j'attribue au moins en partie des conditions de stress de la grossesse de ma mère à mes ennuis de justice relatifs à un casse d'un magasin de vêtement pour lequel j'ai été condamné, d'une manière plutôt clémente, parce-que mineur à l'époque. Face à la douleur réelle et compréhensible, même si difficilement imaginable, de la perte de son frère dans la fleur de l'âge pour une injustice flagrante et inadmissible, que reste t'il comme force à Schneiderman et à Jacques pour réagir aux propos d'Assa lorsqu'elle insinue que ses frères sont incarcérés injustement, ou que puisque la Police a pris la vie d'Adama, la Justice devrait relâcher ses frères ?

Et combien même il ne s'agirait pas de lui apporter la contradiction -et d'ailleurs de quelle cruauté faudrait-il faire montre pour ce faire ?- le travail journalistique indépendant et impartial ne devrait-il pas examiner la culpabilité éventuelle de Bagui et Yssoufe Traoré de manière méthodique et cartésienne ? Je ne sais rien des affaires dans lesquelles seraient impliqués les frères vivants d'Assa Traoré, mais j'ai été le témoin du silence gêné de Scheidermann et de Jacques, et le complice de leur retenue bien compréhensible, sur l'autel du frère mort, de la douleur, et de la compassion. Je me place moi-même, et ce de manière indéfectible, du côté d'Assa et de ses proches: il est d'une impérieuse nécessité que Justice soit rendue au nom d'Adama Traoré. Mais de grâce, qu'Assa cesse de manipuler les affects. Je me range humainement, civiquement, et chaleureusement à ses côtés dans son combat judiciaire; mais je souhaite également garder la liberté de prendre mes distances, quoique toujours de son côté, mais distance quand même, lorsque son propos est lucidement et volontairement approximatif concernant le contexte de l'arrestation de son frère mort, et l'inculpation de ses deux autres frères vivants.

Il en est ainsi d'avec Théo. Je comprends qu'on puisse me trouver cruel et dégueulasse. Toutefois, si j'étais l'un de ses amis d'enfance, c'est bien par l'humour, la caricature, et le foutage de gueule que je m'y serais pris pour lui communiquer mon ressenti. Il n'est pas question de l'abandonner, de lui mettre la tête sous l'eau, et encore moins de le trahir en me rangeant du côté de l'agresseur. L'outrance, au moins quand la connivence est de mise, ne laisse planer aucun doute sur le parti pris. La pudeur rend toute discussion sur le sujet extrêmement délicat, et je pense que j'aurais bien du mal à lui parler sérieusement les yeux dans les yeux. J'aurais probablement pris le temps d'explicitement dire que je me range son côté. J'aurais tenté de dire qu'il ne suffit pas d'être du côté des victimes pour pouvoir se permettre de manipuler les affects en roulant des yeux et en surjouant les mourants sous les caméras. Je comprends sa panique quand véritablement blessé et véritablement en danger, il n'était alors entouré que de personnages foncièrement malveillants et sadiques qui se réjouissaient de sa douleur, de ses saignements, et de ses traumatismes.

Dans une rixe à l'armée à caractère ségrégationniste dont j'étais la victime, j'ai eu une dent cassée par un coup de rangers, mais surtout les doigts de ma main gauche brisés alors que je suis violoniste. J'ai imploré de recevoir des soins pour ma main, mais je n'ai eu que moqueries en retour. Même à l'infirmerie. Ce n'est probablement qu'un maigre aperçu de l'épreuve qu'a du enduré Théo, puisque mes injuries n'étaient que superficielles au sens où ça ne touchait pas des fonctions vitales et intimes comme le système digestif. Mais je tiens à rétorquer à ceux qui m'insultent que ce n'est pas feint quand je dis avoir de l'empathie pour la victime d'Aulnay. Il ne s'agit pas seulement d'un exercice imaginaire de ma part pour me mettre à sa place. Le plus terrible à mon sens, n'est pas quand l'anus a été blessé par la pénétration de la matraque, mais tout le long de cette longue et interminable période de souffrances et d'angoisses et du déni de celles-ci par les personnes qui avaient autorité sur sa propre liberté de mouvement avant les soins.

Indéfectiblement, je serais toujours du côté de Théo. Mais j'ai envie de lui dire: "Ca va ? T'as pas l'impression d'avoir fait du cinéma en roulant des yeux sur ton lit d'hôpital ?!". Ce que j'ai moi-même fait, du reste, toute proportion gardée, en essayant vainement de sauver ma main.

Cordialement,
Le Chien
Aucun problème . J'ai parfaitement compris votre message et vos regrets vous honorent.
Merci pour votre compréhension.
Citations Le Chien:

Indéfectiblement, je serais toujours du côté de Théo. Mais j'ai envie de lui dire: "Ca va ? T'as pas l'impression d'avoir fait du cinéma en roulant des yeux sur ton lit d'hôpital ?!".
J'aurais tenté de dire qu'il ne suffit pas d'être du côté des victimes pour pouvoir se permettre de manipuler les affects en roulant des yeux et en surjouant les mourants sous les caméras.


Vous avez beau en écrire des tonnes, vous continuez de dire que Théo( dont on ne connaît toujours pas le nom) joue la comédie, qui plus est "en roulant des yeux sur son lit d'hôpital" .C'est bien connu, les Noirs sont doués pour rouler des yeux. Et puis merde, il aurait pu au moins se lever ou au minimum s'asseoir; c'est vrai ça, pourquoi reste-t-il allongé, pas foutu de faire le moindre effort pour montrer que finalement il va plutôt bien et qu'il est tout content de participer à une mini-production organisée par l’Élysée?

Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur

c'est Le Chien qui a osé également le titre de son premier commentaire qui résume toute sa pensée .
Merci de l'avoir signalé. Et d'avoir remplacé ce titre.
Vous avez conclu dès sa première ligne que Le Chien est mal-pensant, et vous n'en démordrez pas... J'ai conclu, à la lecture de l'exposé de son point de vue engageant son expérience de vie, que nous ne parlions pas dans les mêmes termes ni n'exprimions pour le moins nos affects de manière identique. J'ai beaucoup de peine à l'entendre. Un gros effort de compréhension devient nécessaire, soumis à l'exercice du doute sur le sens qu'il donne à son discours... On peut aussi rester bloqué dans un robuste préjugé, chaque explication de l'autre démontrant plus fortement le bienfondé de sa propre conviction. L'accusé peut dire ce qu'il veut, il aggrave son cas à chaque mot.

Enfin, j'ai trouvé pour nous tous des gens bien plus "décomplexés", qui vont peut-être détourner des griefs contre Le Chien dont la validité me semble moins "certaine" après son "justificatif". Là, sans doute aucun, nous trouvons matière à réflexion, et quelle matière...

Ayons confiance en notre police
c'est Le Chien qui a osé également le titre de son premier commentaire qui résume toute sa pensée .

Non. Vous résumez toute ma pensée au titre. Ce qui est très différent.

C'est le premier et seul témoignage de viol à la télévision dans le 20h, à ma connaissance, où la victime est un homme. "clap, première" est bien là pour dire... que c'est bel et bien une "première médiatique".

Et il ne s'agit pas de me raccrocher aux branches, puisque toute la première moitié de mon message à l'origine de nos discussions, tente de décrire, de préciser, d'expliquer, la différence de forme de l'objet médiatique d'avec les autres témoignages où, habituellement, les victimes sont des femmes. Et où habituellement, la parole est recueillie dans un dispositif qui favorise la sobriété, la dignité, et le courage des témoignages. Relisez-moi: même bourré comme un coin, c'est ce diagnostic là que je posais avant tout et à partir duquel je m'interroge pour comprendre ce qui me gêne dans cette séquence.

Voilà pour le titre.

Alors je pourrais imaginer que c'est le dispositif lui-même qui, s'il ne minimise pas mon empathie envers la victime, freinerait par contre ma sympathie que j'accorde généralement aux victimes de viols témoignant. D'abord parce-que précisément, il ne s'agit pas d'un témoignage en tant que tel, sur la douleur et le traumatisme. Peut-être que le Président de la République est venu écouter la parole, le témoignage de la victime, mais en tout cas, ce n'est pas le sens qu'en donne le montage qui ne se consacre qu'au témoignage d'empathie de Hollande, et de l'appel à l'apaisement de la victime.

Peut-être que c'est le côté voyeurisme de la séquence: une victime sur son lit d'hôpital. Même si au moins, on évite le côté pathos de TF1 du petit vieux tabassé sur son lit d'hôpital, lui aussi, en 2012 lors des présidentielles. Et ma première impression, mon premier ressenti, a été de trouver que le comportement de la victime pouvait être critiquable. Je fais l'effort de ne pas vouloir rester sur ma première impression. Je vous invite à en faire de même, notamment en vous interrogeant sur le diagnostic que je pose: la différence entre cette séquence et les autres témoignages de viol, et les autres visites aux victimes.

Et de grâce, qu'on m'épargne les accusations sournoises de racisme.

Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur

ça ne change pas le fond du propos.

exact
Globalement, dans les autres témoignages exclusivement féminins (à ma connaissance), la parole est plutôt dans la sobriété, la concision, avec un ton sérieux et grave en évitant le pathos: des personnes dignement debout. Ou plus exactement des personnes, bon an mal an, qui se tiennent dignement debout.


Et c'est sûr que lorsqu'une femme sera tenue par 4 personnes et qu'il lui mettront une matraque dans l'anus sur 10 cm en lui éclatant la gueule contre le sol il y aura des commentateurs pour dire que ça n'est pas un viol et qu'elle surjoue la victime.

Mais je ne sais pas à vrai dire... D'ailleurs c'est pour ça que j'ai abandonné le Droit

Ils recrutent à l'IGPN.
Objectivement, il y a pénétration et séquelles graves de l'anus.
Ce qui caractérise le viol, légalement parlant:

Article 222-23 du code pénal:
" Tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu'il soit, commis sur la personne d'autrui par violence, contrainte, menace ou surprise est un viol.

Le viol est puni de quinze ans de réclusion criminelle."

EDIT: c'est une réponse à lechien, plus haut
Toute l'interprétation de l'article 222-23 se fait sur l'adjectif "sexuel". La question que je me pose ne vise nullement à minimiser les faits: ni les faits commis par l'agresseur, ni les faits subis par la victime. Cependant, j'ai la naïveté de considérer un viol comme un acte malveillant à caractère sexuel. Et par sexuel, j'entends sexualité au sens "culturel", et non au sens médical à visée de reproduction. Et c'est bien parce-qu'on considère cette dimension "culturelle", cette volonté de pratiquer une forme quelconque de sexualité sans le consentement d'autrui, que la sodomie non consentie relève du viol. Et c'est bien aussi parce-que le viol ne pourrait être résumé à la seule pénétration de quelque forme que ce soit, que des attouchements sont caractérisés en agressions sexuelles.

En tout premier lieu, je m'interroge donc sur les pratiques de torture durant la guerre d'Algérie. Pour mettre bien les points sur les i, il ne me semble pas que faire un parallèle entre ce qu'a subit Théo et des crimes de guerre qualifiés de crime contre l'humanité soit de nature à minimiser l'agression dont a été victime Théo, ni à minimiser l'agression commise par l'agent de police. Ce n'est évidemment pas parce-que je m'interroge sur la caractérisation de cette agression en viol que je la minimise, ou que je ne la trouve pas extrêmement grave.

Or, durant la guerre d'Algérie, des actes de torture ont pris la forme d'électrocutions d'individus par leurs parties génitales. La volonté était de faire mal et d'humilier; mais est-ce que cela constituait une agression sexuelle en tant que telle ? Une circonstance aggravante de barbarie, assurément. Mais mon sentiment est qu'il ne s'agit pas d'une agression sexuelle en tant que telle car je ne pense pas que ces bourreaux cherchaient à pratiquer une forme quelconque de sexualité, qui serait ici une forme de sado-masochisme homosexuel. Je me trompe peut-être, et je ne l'exclus pas, mais de mon point de vue, ces criminels de guerre ont été portés par la motivation d'humilier et de faire mal, et non par le désir d'assouvir des pulsions sexuelles. En la matière, il se sont monstrueusement distingués par d'autres crimes de guerre: des viols à l'encontre des algériennes.

Et c'est ce même questionnement que j'applique dans cette terrible affaire: est-ce que l'agent de police a assouvi une pulsion sexuelle pour sa satisfaction au déni de la victime, ou est-ce que sa motivation était de torturer et d'infliger à la victime le plus de mal et d'humiliation possible ? Mon sentiment est que la motivation première est celle de la torture: faire mal et humilier. Et c'est bien parce-qu'il s'agit de pratiquer une forme de torture et non une forme de sexualité que je conteste la qualification de cette agression en viol.

Cependant, vous êtes nombreux à me rappeler à la loi, et notamment l'article 222-23 qui stipule que toute "pénétration sexuelle" caractérise un viol. Et que les faits relatent effectivement une pénétration de l'anus par la matraque. Encore faut-il s'entendre sur l'interprétation que l'on a de l'adjectif "sexuel". Et cet adjectif a son importance, car un criminel qui percerait le tympan d'une victime avec un tournevis ne constituerait pas un viol, aussi gravissimes et barbares que serait ces sévices. Il y a pourtant acte de pénétration de quelque nature qu'il soit, commis sur la personne d'autrui par violence, contrainte, menace ou surprise. Mais ce ne serait pas une "pénétration sexuelle".

Enfin, pour les @sinautes qui me reprochent d'être dégueulasse et méprisant, je vais vous dire franchement que le statut de victime a parfois tendance à me gonfler sérieusement. Désolé, mais non: ce n'est pas parce-qu'une personne est affectée par un crime, un délit, ou même une maladie, qu'elle devient à mes yeux automatiquement "sympathique" et "digne". La victime a par contre toute mon empathie, évidemment, pour sa douleur ou sa perte. Mais cela ne la rend pas de facto intrinsèquement honnête, intelligente, digne, et fraternelle. Je refuse de céder à ce genre de chantage affectif. Etre victime d'un quelconque malheur, d'une quelconque tragédie, c'est bien sûr terrible. Personne ne "mérite" d'être violé. Et toute personne violée a droit à la justice. Aucune ambiguïté. Par contre je ne pars pas du principe qu'être victime de viol rende qui que ce soit quelqu'un de bien.

En ce sens, je me désole sincèrement pour Théo. Je regrette amèrement ce qu'il a subit. Et j'espère de tout coeur que la Justice sera à la hauteur du préjudice infligé, qui à mon sens relève de la torture aggravée et non du viol. Je le félicite également pour son message d'apaisement. Je crois sincèrement que bien d'autres n'auraient pas ce recul et ni cette hauteur de vue. Reste que son attitude m'a profondément gonflé (du moins telle que retransmise par la télé): le fait qu'il surjoue les mourrant avec les yeux mi-clos tout en enchaînant une poignée de main triviale voire familière m'a mis très mal à l'aise. Je ne le connais pas plus que vous. Et mon sentiment n'est qu'un ressenti tout à fait subjectif sur une séquence télévisée de quelques secondes. Mais j'ai eu le sentiment d'être face à un chantage affectif d'une personne qui surjoue de son statut de victime, et je trouve ça particulièrement malhonnête. Ainsi, il a toute mon empathie et ma compassion. Mais pas de facto toute ma sympathie ni mon estime.

Je ne reprocherai jamais à une victime de viol ou de torture de perdre son sang-froid ou de manquer de force de caractère face aux caméras, surtout quelques jours seulement après les faits. Mais qu'elle joue et manipule lucidement les affects, ça, ça me gonfle particulièrement. Et pour ma part, je trouve que ceux qui me taxent de dégueulasse et de méprisant tombe dans une dichotomie bien manichéenne. Une fois les insultes passées, je serais curieux de connaître leur ressenti vis-à-vis de cette séquence; et quel message vous pensez qu'elle peut envoyer aux autre victimes de viol. Vraiment aucun bémol d'aucune sorte ?

Enfin, je pense que c'est avant tout à Théo, la victime, de caractériser son agression. C'est son ressenti à lui des faits qui prime bien avant la caractérisation des faits par la Justice, l'agresseur, ou l'opinion publique. Manifestement, si j'en crois les nombreux témoignages que j'ai pu lire depuis des années, il faut parfois des années avant de ne serait-ce que "comprendre" qu'on a été violé. Ainsi, d'une certaine manière, j'espère qu'il considère et considèrera cette agression plutôt comme un acte de torture que d'un viol, car il me semble qu'on s'en relève peut-être plus facilement. Mais si au contraire, il lui semble important que la République reconnaisse un viol, alors je ne m'y opposerais certainement pas. Aussi, et c'est bien le minimum, je le reconnais en tant que victime quelques soient les mots avec lesquels on qualifie les faits. Plus que mon avis personnel, il est probablement important qu'il sache que l'opinion le reconnaisse en tant que victime, et que nous exigeons, d'une seule voix, que Justice soit faite.
@Le Chien : "Objectivement, il y a pénétration et séquelles graves de l'anus."

Vous venez de caractériser un viol. Tirez-en les conséquences !

Art. 222-23 c.pen. " Tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu'il soit, commis sur la personne d'autrui par violence, contrainte, menace ou surprise est un viol.

Le viol est puni de quinze ans de réclusion criminelle."
Ce n'est pas que je souhaite spécifiquement défendre "Le Chien" dont les propos me semblent déplacés, mais sur l'article qui a été cité, peut on considérer que c'est un "acte de pénétration sexuelle" ?

Dans ce cas de figure, si la matraque avait été "pénétré" la bouche de la victime, c'est aussi un viol ? Le sexe n'est-il pas une partie bien définie du corps ?

Je ne cherche pas à troller sur les pratiques de chacun, mais je me pose objectivement la question : les fait sont qu'une matraque à pénétré violemment un anus. Je ne vois pas ce qui caractérise une agression sexuelle ? Une agression physique s'apparentant à une torture, par contre, ça me semble plus évident.

Dans ce cas de figure, si la matraque avait été "pénétré" la bouche de la victime, c'est aussi un viol ? Le sexe n'est-il pas une partie bien définie du corps ?
Le sexe ne se limite pas aux organes génitaux. Faire pénétrer un objet dans l'anus d'une personne sans son consentement, c'est clairement un viol. Mais je pense que vous devriez poser la question à des juristes pour savoir ce qui relève du viol très exactement.
http://www.huffingtonpost.fr/jrmy-kalfon/viol-ou-violences-qualification-agression-theo-debat/

[www.huffingtonpost.fr]


Il semble que ma question avait du sens finalement

"C'est pourquoi le parquet avait d'abord ouvert une enquête pour viol en réunion. Or, à la surprise générale, moins de 48 heures après, le parquet a requalifié les faits en violences volontaires aggravées,"
Le viol est bien caractérisé, mais les magistrats qui doivent juger des affaires de violences policières sont soudain frappés de cécité et minimisent systématiquement les faits.
Le viol s'est ainsi transformé en "accident" semblerait-il.
Les policiers ne risquent pas grand chose, au pire du pire quelques mois avec sursis, et pourront probablement continuer à exercer, comme d'habitude, pendant que ceux qui se révoltent contre cet état des choses, même pacifiquement, seront condamnés à de lourdes peines; comme d'habitude également.
à ce sujet Foucault, "la justice est au service de la police":
http://www.ina.fr/video/I06277669
Espérons que le gravité des faits et l'éclairage particulier que l’événement a reçu ouvriront les yeux à certains.
Vous la coupez un peu courte, votre citation. Relisez une deuxième fois la publication du Huffington Post et vous lirez ceci :

« le juge d'instruction n'a pas suivi la qualification du parquet et a choisi de placer en examen pour viol l'un des gardiens de la paix alors que les trois autres l'ont été pour violences volontaires aggravées ».

Citation:
Mais je pense que vous devriez poser la question à des juristes pour savoir ce qui relève du viol très exactement.


Vous avez raison, mais j'ai vu une telle certitude dans les propos tenus plus hauts (et maintenant dans les vôtres) qu'il semblait que la caractérisation du viol soit un sujet maîtrisé.
Le Chien écrit : "Pire: je ne sais pas hiérarchiser entre le viol et la torture. Je ne suis même pas convaincu, en y réfléchissant, qu'il y est une grande différence."

Maintenant si cela pose des problèmes d'interprétation à certains commentateurs qui ne peuvent pas accepter de réfléchir autrement que selon leur grille de lecture rien qu'à eux, c'est assez navrant. J'ai lu récemment, dans une autre discussion, une pique adressée à un forumiste disant en substance : quel échec de la pensée compte tenu de votre intelligence. Je ne comprend pas ce que l'on peut opposer à une personne qui met sur le même plan torture et viol. Si peut-être, si pour juger à sa hauteur l'acte de barbarie, mot également employé par Le Chien, il n'y a pas d'autre qualification que le viol.

Ce dont témoigne Le Chien, c'est à mon sens d'une sidération telle face à de tels actes, une telle révolte enchaînée que nous ne savons plus comment en parler. Nous doutons des principes fondateurs de nos pays, et nous demandons à quand la guerre civile à balles réelles. Nous cherchons des appuis, des références, des mots, que nous devrons probablement redéfinir pour témoigner de la sauvagerie que nous croyions (ici) reléguées dans les annales des guerres très anciennes, le siècle passé tu penses !

J'ai de la peine à partager les mots employés par Le Chien, et sa prise de distance face à l'attitude de Théo sur son lit d'hôpital me choque. Je l'entends ainsi : dans un monde qui (me) semble au bord de l'embrasement, comment prétendre savoir ce qui se passe. Et puis nos mots indignés, nos revendications de justice, pour des partisans des violences policières d'Aulnay, car ils existent n'en doutons pas, nous exposent à leur haine.

On voit l'intérêt qu'il y a à contester la qualification de viol :
Violences policières

Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur

Non, il ne s'agit pas de cacher ou de minimiser un viol. Et je ne souhaite pas que les faits soient qualifiés de simples "violences policières" mais plutôt d'actes de torture aggravée commise dans une ambiance ressentie de quasi guerre civile entretenue par les forces de police.

Je ne pense pas qu'il s'est agit pour l'agresseur d'assouvir une pulsion sexuelle; mais plutôt de meurtrir, d'humilier, et comme le dit Fassin dans Libé que grzzz a mis en lien plus bas, de "dégrader et blesser la masculinité de la victime, sa virilité", le tout dans un contexte de racisme explicite et abject.

C'est ce qui est à l'oeuvre lorsque l'on tond les femmes, qu'on leur coupe les seins, ou qu'on les défigure à l'acide. La volonté alors est de nuire à leur féminité. Le viol, à mon sens, à plutôt avoir avec l'assouvissement d'une pulsion sexuelle. Et comme je l'ai dit, je suis incapable de dire ce qui est le plus grave: violer une personne, ou la mutiler. Ce sont de telles horreurs que je laisse à d'autres le soin de les hiérarchiser et de les quantifier en années de prison.

Mais si je suis incapable de hiérarchiser entre un viol et des actes de torture, d'autant plus que ces horreurs sont malheureusement parfois conjuguées, je me dis que si tenté que ce soit possible de distinguer ces deux atrocités, c'est en considérant la motivation de l'agresseur d'une part et le ressenti de la victime d'autre part qu'on peut y arriver.

Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur


puisque vous ne savez rien des pulsions sexuelle de l'agresseur, pourquoi vous prononcer sur le viol ou le non-viol ?

puisque les pulsions sont insondables avec précisions, pas plus que les intentions d’ailleurs qui sont souvent entremêlées et complexes, non-resumable à un mots, n'est il pas plus juste que le viol soit caractérisé par l'acte et ses effets plus que par l'intention?



coin-coin l'araignée a posté l'article suivant:
http://www.huffingtonpost.fr/jrmy-kalfon/viol-ou-violences-qualification-agression-theo-debat/

Je me sens un peu moins seul en apprenant que je me pose les mêmes questions que les juges d'instruction et avec les mêmes termes: viol, ou, torture et actes de barbarie. Et que la caractérisation des faits en viol relève de l'interprétation de la connotation sexuelle de l'acte.

L'article donne 3 exemples:
- une mère sodomisant sa fille avec une carotte pour "l'initier",
- des jeunes sodomisant un camarade avec un manche de pelle recouvert d'un préservatif,
- des voyous séquestrant une victime pieds et poings liés et la torturant en la sodomisant pour lui soutirer de l'argent.

Dans un message précédent j'ai donné l'exemple tout à fait fictif d'un agresseur qui torturerait une victime à l'aide d'un tournevis dans l'oreille, perçant le tympan. Si l'on s'en tient à la lecture de la loi en écartant la connotation sexuelle, alors rien n'empêcherait de qualifier cette torture manifeste d'être requalifiée en viol.

C'est à dire que voilà les questions qui se posent: est-ce qu'un dommage corporel doit être qualifié de viol qu'importe l'orifice ? (oreilles, narines, pupilles, et même pores de la peau...). Est-ce que seuls les parties génitales sont concernées ? Mais si l'on inclut l'anus, pourquoi pas les aisselles, ou l'intérieur de la poitrine féminine ? Est-ce à la Justice de prévoir tous les fétichismes sexuels, que ce soit avec les pieds, les oreilles, les cheveux, que sais-je... ? A contrario, est-ce que lors d'un accident de la route où un cycliste aurait l'anus endommagé par la selle, est-ce qu'il aura la possibilité d'accuser le chauffard de "viol involontaire" ?

A mon sens, on ne peut pas se contenter de partir du seul principe de la pénétration d'un objet, mais que la Justice doit statuer sur le caractère sexuel ou non de l'agression. Et là, il y a deux volets à considérer: l'intention de l'agresseur, et le ressenti de la victime.
Oui, je répète votre lien. Il ne faut pas le rater.
...peut on considérer que c'est un "acte de pénétration sexuelle" ?]

Ben je ne vois pas vraiment ce que ça pourrait être d'autre, sans présumer des orientations et envies sexuelles du policier, l'anus n'ayant pas un max de fonction il y a peu de chance que l'acte ait été perpétué sans la pensée d'un avilissement sexuel.

Si la matraque avait été "pénétré" la bouche de la victime, c'est aussi un viol ?

Ça dépend de la bande son, un "je vais te faire rendre gorge" ou "je vais te péter les dents" n'a rien de très sexuel (bon, après chacun ses trucs.) et a peu de chance d'être qualifié de viol, par contre un "suce salope" pendant l'acte ne porte pas à beaucoup d’interprétations.

--
Ce qu'on ne voit pas c'est l'autre main d'Hollande qui sert très fort le tube d'intraveineuse
"et Théo a quelque chose à nous dire" hein Théo?
"oui oui la justice est impartial, les policiers sont des chics types!"

Plus sérieusement, ce serait bien le minimum, si au même moment les flics ne harcelaient pas les habitants d'Aulnay, avec l'éclairage public coupé (sans doute pour pouvoir cogner tranquillement), et les transports en communs interrompus aussi.
Ce serait le minimum si un representant de l'état avait ne serait ce qu'admis l'existence de violences policières dans les années qui précedent ou présenté des excuses, ou même des condoléances.

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