Un petit shoot de kérosène
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chronique

Un petit shoot de kérosène

Ce blagueur d'Edouard Philippe, tout de même. Est-il drôle.

Sur RTL, Elizabeth Martichoux l'interroge sur cette affaire de l'avion privé affrété pour son retour de Noumea (sur la portion Tokyo-Paris). Coût pour le contribuable : 350 000 euros, alors qu'un avion militaire (avec des sièges moins larges) était disponible, et est rentré quasi à vide. Sa réponse ? Il assume. Forcément, ils assument tous. Mais il fait faire des économies à l'Etat. Ecoutez bien : l'avion privé, il aurait pu le louer depuis Noumea, sur la totalité du parcours. Et ça aurait coûté encore plus cher. Je vous jure que je n'invente pas.

Raison accessoire, la continuité de l'Etat. Chapeau bas devant l'argument : Emmanuel Macron partant en Algérie, Philippe devait être de retour avant ce départ, les deux "têtes de l'exécutif" ne pouvaient s'absenter ensemble du territoire national. C'est la République qui l'exige. Ce matin, par exemple, écoutez bien Elizabeth Martichoux, ne m'interrompez pas, il est venu à RTL dans un cortège de quatre voitures. Son médecin et son officier de transmissions doivent l'accompagner en permanence. C'est ainsi. Si ça ne tenait qu'à lui, vous pensez bien qu'il aurait préféré le métro.

L'épisode de l'A340 Paris-Tokyo en dit long, d'ailleurs, sur les limites du pouvoir médiatique. Cet épisode est partout depuis hier. Les medias, même les plus alignés, adorent ces histoires de jets privés, et d'abus des privilèges liés à la fonction, qui permettent de mimer l'impertinence (tiens, je vous annonce d'ailleurs la prochaine : la voiture et les officiers de sécurité réquisitionnés par Gérard Collomb, pendant les fêtes, pour promener sa parentèle à Paris, ainsi que le chat de la parentèle. Excellent, le chat. Il fallait le trouver. Je prévois un bel avenir à ce chat lyonnais). Ces affaires donnent lieu à d'innombrables articles, ainsi qu'à de nombreux livres (et j'en sais quelque chose, c'était même le sujet de mon tout premier livre). Et pourtant, de ministère en ministère, de quinquennat en quinquennat, on continue de se shooter au kérosène. Ils le savent, pourtant, que l'affaire va les poisser pendant des années. Que l'inconfort d'être poursuivi par la casserole, des années durant, est sans commune mesure avec quelques heures de tape-cul sur un siège éco. Et pourtant, ils continuent. Mystère de la psychologie politique.

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