Trois images du chaos
Le matinaute
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Trois images du chaos

C'est dans la nuit. Trois personnages marchent dans une avenue parisienne.

La photo est prise de dos, et pourtant ils sont immédiatement reconnaissables. Ce sont trois personnages de notre iconothèque familière, dans une combinaison inattendue. Les deux mains du personnage central sont posées sur les épaules des deux personnages qui l'entourent. Un père ramène ses enfants de l'école. Ou du cimetière, après un enterrement. Il les protège des dangers de la circulation, il les conjure de ne pas s'inquiéter, il leur signifie qu'il les protège. Donc, une main de Barack Obama est posée sur l'épaule droite de François Hollande, l'autre sur l'épaule gauche de Anne Hidalgo, dans une aberration protocolaire qui apparemment ne heurte aucun des trois. A peine débarqué de son avion pour participer à la première journée de la COP21, Obama apaise les Français traumatisés. Les deux petits Français, pourtant dûment briefés sur le "body language", se laissent faire, se laissent photographier dans cette position infantilisante. Hollande ne cherche pas à se grandir au renfort de talonnettes. De l'avantage des tailles basketteurs, même si ce n'est évidemment pas qu'une question de taille. Que l'on imagine la même situation inversée (Hollande entre Obama et le maire de Wahington) : c'est tout simplement inimaginable.

Photo Reuters

C'est à quelques centaines de mètres de la première scène, quelques heures à peine plus tôt. Toutes les autorités de l'Etat (dont Hollande, donc) ont exprimé leur révolte, après que des casseurs, dimanche soir à la République, ont projeté sur les CRS des bougies du Mémorial du 13 novembre, à la mémoire des victimes des attentats. Quelques photos, dont celle ci-dessous (source indéterminée) suggèrent que les "casseurs" n'ont pas été les seuls à saccager le Mémorial. Qui a saccagé quoi ? Cela vaudra enquête. Pour ceux qui auront le temps de la faire.

 

 

C'est une caricature, la juxtaposition de deux dessins. C'est visuellement très efficace. On l'avait vue passer la semaine dernière, sans la relever. Mais voici que le ministère saoudien de la Justice suggère qu'il pourrait poursuivre ceux qui diffuseraient ce type de message. Selon le Washington Post en effet, reprenant un journal saoudien, le ministère saoudien envisagerait de poursuivre un twittos ayant affirmé que la condamnation à mort d'un artiste, Ashraf Fayadh, pour apostasie était "ISIS like" (à la manière de Daech). Voilà donc qui est fait. On attend les huissiers. Et à destination des chargés de com' saoudiens, notre dossier "censure et effet Streisand", est ici.

Ce sont trois images portées ce matin par une actualité chaotique. A chacun d'y trouver les rapports qu'il souhaitera y trouver.

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