, mais les petits patrons hurlent. Ils menacent de boycotter la prochaine "conférence sociale". C'est l'éditorialiste de France Inter Philippe Lefébure, qui leur fait écho ce matin. Ce qui motive leurs hurlements, c'est la prochaine mise en service du "compte pénibilité", volet social de la réforme des retraites de 2013 (et condition posée par la CFDT à l'acceptation de cette réforme).

Comme il est de bonne stratégie, ce sont les exemples extrêmes, qui sont mis en avant par les rebelles. Ainsi, une tribune (non signée) des Echos, peint sous des couleurs apocalyptiques l'arrivée prochaine de "Kafka chez les manutentionnaires". "Dans le document officiel qui vient d’être rendu public, on peut y lire que pour les « manutentions manuelles de charges », seront pris en compte dans le calcul : «  Levé/porté : des poids de 15 kg et plus, Poussé/tiré : des poids de 250 kg et plus (le seuil de 15 kg est abaissé à 10 kg en cas de prise au sol ou au-dessus des épaules ou de déplacement en charge). Pour ces deux situations, alternativement ou en cumul, un temps de manutention de 600 heures par an. Par ailleurs, sera également prise en compte la manutention de 7,5 tonnes et plus par jour pour une durée de 120 jours par an. » Sachant qu’un préparateur de commande va, dans la même journée, lever des charges, tirer des chariots de manutention, qu’il montera sa palette de marchandise à partir de 10 cm (9 cm ?) de hauteur jusqu’à 180 cm, nous suggérons la création d’une application informatique spécifique, type celle d’Apple Store pour les intermittents, pour permettre à chacun d’optimiser ses points de pénibilité en fonction de cette masse de critères ! Kafka n’est pas loin…"