Achtung déficit !
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Achtung déficit !

Achtung ! crie Merkel à la France, à la Une de

Libé. "Achtung", (attention !) comme hurlaient les hauts-parleurs, dans les gares, dans les films des années 60 sur l'Occupation. Achtung, déficit ! Achtung, dépenses publiques ! Achtung achtung, laxisme ! Peut-être en effet certains "Sages" allemands s'impatientent-ils de ne pas voir les Français réduire assez vite les déficits. Peut-être même est-ce le cas de certaines "sources gouvernementales", qui le confient sous couvert d'anonymat. Peut-être cette impatience se traduit-elle, pour certains, par de l'énervement. Peut-être leur arrive-t-il de crier. Peut-être en effet l'euro, comme le répète avec insistance notre invité de la semaine dernière, Emmanuel Todd, est-il désormais un désastreux carcan pour l'économie française. Mais faut-il pour autant céder à la tentation de jouer avec les vieux ressorts de la germanophobie ? Bientôt, comme sur les pancartes des manifs grecques, on dessinera Merkel en officier SS ?

Comme souvent, l'intérieur du journal dément d'ailleurs la Une, et rappelle la différence entre tank et think tank. On peut y lire par exemple l'interview d'un spécialiste allemand des relations internationales, Josef Joffe, qui rappelle que l'Allemagne ne recherche nullement l'hégémonie en Europe. "Si c’était le cas, ce serait plutôt pour des raisons économiques. La vérité est que les Allemands ont peur d’exercer le pouvoir. On n’est plus à l’époque de l’empereur Guillaume ou de Hitler! L’Allemagne a été par deux fois tentée par l’hégémonie en Europe et a connu par deux fois un échec cuisant… "

Dans toutes les hypothèses, il faudrait expliquer aux Allemands le génie français. Le génie français, ce que ces balourds d'Allemands ne comprendront jamais, c'est de faire designer par Philippe Starck les déambulateurs du XXIe siècle. Le déambulateur étant à l'évidence un produit d'avenir et un gisement de croissance dans la vieille Europe, il est évident que des déambulateurs designés par Starck peuvent être un produit d'exportation. Il ne faudrait d'ailleurs pas s'arrêter là. Un monument à la dette par Buren, et la reconversion par Jean Nouvel des usines fermées pour cause de délocalisations, peuvent aisément rivaliser, comme objectifs touristiques, avec les châteaux de la Loire. Il est étonnant que le rapport Gallois ait raté le sujet.

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