Fogiel et la "lose"
Le matinaute
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chronique

Fogiel et la "lose"

Petite madeleine: voici Marc-Olivier Fogiel chez Denisot.

On est dans les arrêts de jeu du Grand journal, la cabane au fond du jardin, le bout d'émission qui est tout au bout du bout, après le Petit journal, c'est dire. Et donc, voici Fogiel, qui vient parler de sa "rentrée". On reconnait là l'attention que porte Denisot aux vrais sujets. Tout le monde se demandait: "mais comment se passe donc la rentrée de Fogiel" ?

Donc, elle se passe très bien. Fogiel est maintenant à RTL, la station de ses débuts: car Fogiel, on l'ignorait, est entré dans le métier en frayant avec les animateurs de RTL, qui venaient se faire charcuter les gencives chez son papa dentiste, voisin de la station. A quoi tient une grande carrière ! Donc, tout se passe très bien. Fogiel est très heureux. Il est dans une rédac, ça pulse, c'est hyper réactif, il est immergé à fond, il fait ce qu'il aime, du breaking news tout le temps, et de façon souple, ça correspond à ce qu'il est, il s'épanouit. Et en plus, il anime, la "tranche stratégique de 18 heures". Le soir, dans les radios, ne croyez pas, c'est bien plus "stratégique" que le matin. Le matin, ça speede, on ne réfléchit à rien. Le soir, on se pose. Ca pulse, ça breake, oui, mais on se pose quand même. C'est la martingale du soir. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'il a dû refuser d'animer les Maternelles sur France 5: en termes d'images, ce n'est pas compatible avec "la tranche stratégique de 18 heures". C'est vrai. Que penseraient donc les auditeurs stratégiques de 18 heures, qui ne sont pas des buses, puisqu'ils veulent de l'approfondissement, si Fogiel animait aussi les Maternelles ?

Petite madeleine. Quand Fogiel était à la télé, il adorait recevoir des losers. Le loser oublié était le carburant de son émission. C'était sur France 3. Comment ça s'appelait, déjà ? Son invité préféré, c'était la star des seventies, genre Dave ou Stone et Charden, qui tentait en permanence son come back sans succès. Fouailler le loser narcissique, Fogiel adorait ça. C'était pervers et acidulé. Tout de même, cette époque où on vous arrêtait dans la rue, vous ne regrettez pas un peu, au fond de vous-même ? Vous ne trouvez pas que c'est injuste, ce qui vous arrive ? Les années passent, la roue tourne. Revenant sur les lieux de sa jeunesse vanter sa "tranche stratégique" du soir, même si aucun jeune Fogiel ne se dévoue pour lui mettre le nez dans sa propre lose, Fogiel est devenu le premier rôle de son film préféré. Il a été rattrapé par sa hantise. Et on comprend soudain: au temps de sa gloire, au temps où il touillait le loser, il n'interrogeait que lui-même.

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