"Tournant de Toulouse" : pneumologie des perroquets
Le matinaute
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"Tournant de Toulouse" : pneumologie des perroquets

Ils ont bonne mine, les perroquets du

"tournant de la campagne", du "il y aura un après Toulouse". Vous l'avez entendue, dès la semaine dernière, leur petite musique, les Elkrief, les Bachy, les Namias, sans parler du grand orchestre du Figaro, et des politologues-ingrédients de chez Calvi, les Reynié, Perrineau, et autres Rozès. Pour le plaisir, repassez-vous toute la compil de la volière, dans l'article de Sebastien Rochat. Eh bien non: le journal de France Inter de 8 heures s'ouvrait ce matin sur le dernier sondage maison, confirmant les précédents: pas d'effet Toulouse. Rien ne bouge, ou bien à l'intérieur, très à l'intérieur, de la marge d'erreur des sondages.

Sur les raisons de ce "non-effet Toulouse", je me permets (sans fausse modestie excessive) de renvoyer à cette chronique matinale de la semaine dernière, qui recensait les différences (de taille) entre l'affaire Merah et l'affaire Papy Voise de 2002. A l'intérieur de la sphère d'influence du sarkozysme, ces offensives du général Coué, pour spectaculaires qu'elles soient, ne présentent pas de mystère particulier. Bachy, Namias, Elkrief, ne sont pas volontairement les ventriloques de l'UMP. S'ils récitent du Sarkozy, c'est tout simplement parce qu'ils en respirent, et ne respirent que cela. C'est un phénomène pneumologique. Faites-leur passer un mois dans un pavillon avec des smicards ou dans un HLM avec des rmistes, ils expireront du Mélenchon, ou de l'abstentionnisme. Ils ne s'imaginent pas que l'électeur, lui, respire de tout autres remugles. Eux qui n'ont pas d'enfants au chômage, pas de paniques de fin de mois, eux qui ne voient pas avec angoisse arriver les factures, s'imaginent le peuple à leur image, prêt à tourner comme une girouette à la première transe de BFM.

Plus impalpable, le défaitisme de certains anti-sarkozystes, mis à nu par le choc de Toulouse, est aussi plus surprenant. Même si lui -et pour cause- s'exprime moins sur les grandes ondes, vous voyez de quoi je parle. Vous la sentez autour de vous, peut-être même en vous, cette étrange certitude qu'il "ne peut pas perdre", qu'ils vont "monter un coup", qu'il va "se passer quelque chose", cette croyance dans les pouvoirs magiques de l'adversaire. Faute de meilleure explication, considérons que ce sont les lambeaux de la sidération initiale, celle de 2007, qui nous structure depuis cinq ans. Que ces lambeaux subsistent cinq ans après, envers et contre toutes les évidences, est en soi une victoire du sarkozysme.

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