Canto, le quotient familial et le buzz
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Canto, le quotient familial et le buzz

Au registre politico-économique, deux informations se trouvent ce matin en concurrence: l'ex-footballeur Eric Cantona

recherche les cinq cent signatures, pour attirer l'attention sur la question du logement (mais sans pour autant souhaiter se présenter à la présidentielle, croit-on comprendre). Seconde information, Hollande proposerait de supprimer le quotient familial dans l'impôt sur le revenu. Selon Les Echos, citant une étude du Trésor, cette réforme aboutirait au reversement, par la moitié la plus riche de la population, de 3,5 milliards d'euros, à la moitié la plus pauvre.

Deux informations. L'une, dont l'impact envisageable sur la vie réelle des gens tangente la nullité absolue, mais portée par une figure médiatique familière. L'autre, concrète, concernant tout le monde, riches et pauvres, mais complexe, hérissée de statistiques chausse-trappe, et illustrable seulement par...

des schémas ingrats picto

Sur laquelle de ces deux informations Aphatie interroge-t-il son invité Arnaud Montebourg ? Sur laquelle de ces deux informations Patrick Cohen interroge-t-il son invitée Cécile Duflot ? A laquelle de ces deux informations Libé consacre-t-il sa Une ? Poser la question, c'est y répondre. Au buzzomètre, Cantona écrase le quotient familial (soyons juste: le journal de 8 heures de France Inter s'est ouvert sur le quotient familial, et Libé, en page intérieure, y consacre un article).

La suppression du quotient familial, et son remplacement par un crédit d'impôt égal pour tout le monde, serait pourtant une vraie réforme, lourde, significative. Pas un fumigène genre TVA sociale ou taxe Tobin. La France a le pouvoir d'en décider seule, sans attendre que Merkel veuille bien bouger (la redistribution fiscale est même, en gros, un des derniers pouvoirs laissés en propre aux Etats, dans le domaine économique). C'est une véritable (attention, gros mot) idée. Vous savez bien, ces idées dont on manque tellement. Croit-on que l'éditocratie thomalegrandienne, qui file depuis des semaines la complainte de l'absence d'idées-dans-cette-campagne-c'est-bien-regrettable-c'était-tellement-mieux-au-temps-de-Jaurès-et-des-préaux-d'école, va s'en emparer, la disséquer, en débattre ? Non. Trop compliqué, ces histoires d'impôts. Pas assez sexy. A la limite du vulgaire. Et puis, de gauche, vraiment de gauche, alors que nous avons tellement investi, depuis des années, dans nos belles tenues de deuil de la gauche, de la vraie gauche, réaliste mais généreuse, généreuse mais réaliste! Allez Canto !

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