Les confidences en or de l'Elysée au Monde
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Les confidences en or de l'Elysée au Monde

Il n'arrive pas tous les jours, que l'Elysée glisse à l'oreille du Monde

des confidences des services secrets français. L'anecdote des lingots de Leïla Ben Ali, a donc été pieusement reprise par toute la presse française et -on l'imagine- mondiale. Relisons-la avec délices: les services secrets, donc, raconte Arnaud Leparmentier, accrédité du Monde à l'Elysée, "essaient de comprendre comment s'est achevée la journée du vendredi 14 janvier". Selon eux, Leila Trabelsi, la femme du président, se serait rendue à la Banque centrale de Tunisie chercher des lingots d'or. Le gouverneur aurait refusé. Mme Ben Ali aurait appelé son mari, qui aurait d'abord lui aussi refusé, puis cédé. " Il semblerait que la femme de Ben Ali soit partie avec de l'or ", explique un responsable politique français. " 1,5 tonne d'or, cela fait 45 millions d'euros ", poursuit-il. Précision d'un conseiller de l'Elysée : " L'information vient essentiellement de source tunisienne, en particulier de la Banque centrale. Cela a l'air relativement confirmé". La confidence élyséenne a d'abord été rapportée sur le blog de Leparmentier (où, curieusement, elle ne semble plus figurer). Elle s'est retrouvée lundi, sous sa signature, dans le journal-papier (assortie d'un démenti d'un responsable de la Banque Centrale de Tunisie).

Souci: comme nous le signale un @sinaute, la même anecdote des lingots, exactement la même, était rapportée par le site Tunisnews, dès le...3 janvier dernier. "Un coup de fil est passé par le secrétariat du Palais en provenance de Taoufik Baccar, gouverneur de la Banque centrale. M. Baccar demandait en dernier recours s'il pouvait exécuter les ordres venus le jour même de sa femme, Leila.
"Quels ordres", dit Ben Ali qui n'est manifestement au courant de rien.
"Madame Ben Ali, rétorqua le gouverneur a demandé à ce que je lui achemine 1500 lingots d'or. Je n'ai aucun ordre poursuit Taoufik Baccar, je n'ai reçu aucune signature".
Ben Ali appelle sur le champ Leila, et en deux minutes elle le convainquit. Vive l'amour.
Et Ben Ali d'appeler Taoufik Baccar pour lui dire: faites".

D'où l'on déduit que le décryptage conjoint, par l'Elysée et Le Monde, des rumeurs enfiévrées de période révolutionnaire, et leur lecture de la presse en ligne francophone tunisienne peuvent encore être grandement améliorés. En Tunisie, un blogueur vient d'être nommé ministre. Si on le lui demande gentiment, je suis certain qu'il aura à coeur de faire profiter la France du savoir-faire tunisien en matière d'information en ligne, qui est reconnu dans le monde entier.

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