Aphatie, Parisot, Finkielkraut et Internet
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Aphatie, Parisot, Finkielkraut et Internet

Sans vouloir dénoncer personne, Aphatie a fait du mauvais esprit

, ce matin, sur RTL. Laurence Parisot était interrogée sur Woerth. Vous savez quoi ? Elle trouve que "l'on" fait preuve d'inhumanité, à son égard. Oui, d'inhumanité. Il faudrait laisser la Justice travailler, etc. "Qui fait preuve d'inhumanité ?" interroge Aphatie. Instant de flottement. Mettre en cause L'Express, auteur du scoop du jour ? Ce serait une lourde erreur. Des fois que Barbier commande un jour un sondage à l'IFOP ! Et soudain l'inspiration divine effleure la patronne du MEDEF : Internet. C'est Internet qui fait preuve d'inhumanité (entre autres défauts, Internet ne commande pas de sondages). D'ailleurs, "comme le dit le philosophe Alain Finkielkraut, Internet est la poubelle de l'Histoire", avance Parisot, recyclant une vieille citation (pour le plaisir, vous pouvez revoir notre émission avec lui). Et alors là, Aphatie, à mi-voix, comme effrayé par son audace : "sans doute parce qu'il n'y va pas beaucoup". Ah, Jean-Michel ! Oser insinuer que le grand penseur parlerait de ce qu'il ne connait pas ? Tu fais une OPA sur le créneau de l'insolence, maintenant, laissé en jachère par France Inter ? Heureusement, tu ne l'as pas dit trop fort !

Aphatie aurait pu ajouter que les deux scoops du jour sur Woerth (une lettre confirmant qu'il a bien demandé la légion d'honneur pour de Maistre, et une autre lettre de son prédecesseur Gaymard refusant la vente de l'hippodrome de Compiègne) sont bien signés L'Express et Le Canard. C'est donc la presse, toute la presse, qui est "inhumaine". Il aurait pu titiller Parisot sur le point de savoir pourquoi elle hésitait à les mettre en cause. Mais pour une rentrée, il ne faut pas trop demander.

N'empêche, ça bouge. Elles doivent être bien déboussolées, toutes les voix, conscientes ou ventriloques, du sarkozysme. Dès lors que le sarkozysme implose comme il devait imploser, en une myriade de rivalités haineuses, de repentirs de traîtres, de remords et de hontes, dès lors que l'on va s'étriper pour les places sur les canots de sauvetage, (même si, ne nous y trompons pas, ils restent tous fondamentalement d'accord sur le fond) le journalisme politique va passagèrement retrouver un intérêt. Plus que jamais, il va falloir être subtils.

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