Le complexe de Massada ?
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Le complexe de Massada ?

Complexe de Massada : c'est la référence historico-médicale qui revient souvent,

quand on cherche à comprendre les ressorts de l'action israélienne. C'est elle que l'on retrouve par exemple sous la plume d'un éditorialiste (de gauche) de la communauté juive américaine, cité hier par Le Monde. Séduisante, tentante, apparemment implacable pour Israël, la référence suggère l'autisme orgueilleux, l'enfermement jusqu'au boutiste.

Massada, c'est cette forteresse imprenable, au sommet d'un vertigineux éperon rocheux, où un millier de Juifs résistèrent, au premier siècle, à un interminable siège romain de trois ans, avant de se suicider collectivement quand il apparut que le siège serait victorieux, pour ne pas être pris vivants. Mais la référence est ambigüe. Que désigne-t-on exactement par "complexe de Massada", quand on l'applique à l'actuel peuple israélien ? La certitude désespérée d'un peuple de forcenés, de se trouver seul détenteurs du droit face au monde entier, et à ses simulâcres ? La spirale suicidaire qui, dans l'ombre, fait cortège à cette certitude ?

"Spirale suicidaire" : c'étaient les mots de Bernard Guetta, lundi soir, à Mots croisés, pour tenter de poser des mots sur l'action apparemment irrationnelle du gouvernement israélien. Et Guetta d'insister sur l'aveuglement des assiégés modernes, qui ne voient pas leurs soutiens occidentaux se déliter un par un, et s'illusionnent encore sur la puissance du lobby juif américain. Cette référence est à la fois séduisante, mais, comment dire, encore trop favorable à l'Etat pirate. Ce lobby est-il en train de se déliter ? Peut-être. Peut-être nombre de Juifs américains vont-ils finalement se laisser convaincre que l'obstination israélienne met finalement en péril, en Irak, en Afghanistan et ailleurs, la sécurité américaine. En attendant, les assiégés ont les moyens de faire encore beaucoup de dégâts. Et les voir exclusivement en assiégés de Massada, gloser interminablement sur "Israël qui a perdu la bataille de l'image", sur les terribles dommages pour Israël de l'affaire de la flottille, c'est une fois encore les regarder a-priori en victimes, et oublier un détail : jusqu'à preuve du contraire, c'est encore Israël qui a les avions, les hélicoptères d'assaut, et vraisemblablement la bombe atomique.

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