Mais où sont donc les 750 milliards ?
Le matinaute
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chronique

Mais où sont donc les 750 milliards ?

Vous vous souvenez, du grrrand plan européen de soutien à l'euro ?
Vous vous en souvenez, de ces 750 milliards d'euros balancés sur la table, dzim bam boum, dans un grand geste de défi, viens y donc, la Spéculation, maintenant, si tu l'oses ? Dans notre émission de cette semaine, autour de Frédéric Lordon et de Nicolas Cori (si vous ne l'avez pas encore regardée, vous allez perdre le fil, et je ne pourrai plus rien pour vous) un consensus se faisait pour expliquer qu'il était fort probable que le méga-super-plan ne fonctionne pas, et ne parvienne à aucun autre autre résultat que de creuser, davantage encore, les déficits des pays de la zone.

Encore faudrait-il, pour faire la preuve de cette inefficacité, que ces 750 milliards soient débloqués pour de bon. Eh bien on n'y est pas, pas du tout. Ils restent virtuels, ces 750 milliards. Très virtuels. On s'approche, ils reculent. Devant les ministres des finances réunis à Bruxelles cette nuit, le ministre allemand a posé une condition à l'adoption du plan de sauvetage : les parlements nationaux devront voter pour chaque petit morceau de gros pactole débloqué en faveur d'un pays de la zone euro. On imagine le bazar. On imagine l'efficacité du dispositif. On imagine la crédibilité du méga-plan aux yeux de la Spéculation. Bref, on va se revoir vendredi, pour tenter d'arriver à un accord.

Je vous en préviens, parce que personne (ou presque) ne vous le dira ce matin. Quand elles continuent d'accorder de l'attention aux menues péripéties monétaires, les radios du matin préfèrent titrer sur autre chose : sur la perspective de voir les budgets nationaux, désormais, examinés par la commission européenne avant d'être votés dans les Parlements nationaux. Simplement examinés, n'est-ce pas, rassurait le commissaire européen Barnier sur France Inter. Et certainement pas inspectés, contrôlés, retouchés, relus et corrigés en rouge dans la marge. Le sujet est évidemment intéressant aussi, et promet de vastes débats. Peut-être même est-il lié à l'information précédente. Peut-être même cet examen préalable est-il une condition posée par l'Allemagne pour renoncer à son exigence de débat parlementaire préalable à chaque déblocage de petit morceau du pactole. Evidemment, les dépêches de la nuit ne le disent pas ainsi. L'Europe est une chose bien trop sérieuse pour qu'on la raconte vraiment aux citoyens, même si tout de même, au son du canon, la transparence progresse.

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