Euro, les vannes sont ouvertes
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chronique

Euro, les vannes sont ouvertes

A-t-on le droit d'en parler, ou bien est-ce interdit ?
 
A l'heure d'aborder le sujet, de poser la question, les doigts tremblent sur le clavier. Allons-y, lançons-nous tout de même: et si l'euro avait été une immense illusion ? Et si une monnaie unique, commune à des pays n'ayant ni fiscalité, ni politique budgétaire, ni politique sociale communes, était simplement une construction de l'esprit ? Sous la langue de bois d'un nombre croissant de politiques, on sent bien que la question monte. Hier encore taboue, interdite, inimaginable dans l'espace public, on sent bien qu'elle tient sa revanche à portée de main. C'est pour demain, pour ce week-end (et je vous donne un scoop, ce sera le sujet de notre émission).

Pendant une bonne décennie, l'euro, son bien-fondé, ses bienfaits, fut un sujet d'unanimité dans les grands médias. Oui, l'euro a produit de l'inflation, rappelait périodiquement le JT quand le prix des pâtes augmentait trop vite, mais ce rappel était expédié dans des micro-trottoirs, relégué dans la bouche de quelques ménagères interrogées devant le rayon spaghetti, comme pour ringardiser d'avance le propos. L'euro, c'est l'Europe, et l'Europe, c'est la paix et la protection contre la spéculation internationale. On n'allait pas plus loin.

Que cette unanimité ait été recherchée au prix d'une implacable censure implicite des voix dissidentes, c'est une évidence. L'économiste libéral Jean-Jacques Rosa, que l'on entend partout ces temps-ci prophétiser la fin de l'euro, rappelle par exemple sur son blog que Le Monde, qui l'a interrogé cette semaine, ne l'avait pas sollicité depuis...1994. Souverainistes de droite et de gauche sont marginalisés depuis de longues années par les grands médias audiovisuels. Cette censure implicite n'est d'ailleurs pas forcément condamnable a priori. Quand la panique, plutôt que l'examen froid des chiffres, guide le doigt des spéculateurs, et des agences de notation, toute parole, toute déclaration, est un fait. Quand un prix Nobel, comme Joseph Stiglitz, estime plausible la fin de l'euro, il entre de plain-pied dans la prophétie auto-réalisatrice. On n'a pas fini de débattre.

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