Du TGV, des gaffes, et des ballons d'essai
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Du TGV, des gaffes, et des ballons d'essai

On a donc rêvé. Le scoop des Echos, annonçant que certaines dessertes TGV non rentables

seraient supprimées (dans le titre) ou fortement réduites (dans le corps de l'article, déjà moins catégorique), dès la fin 2010, était inspiré par "le contexte électoral", assurait ce matin sur RTL le ministre des Transports Dominique Bussereau. "Tiens, les Echos font la campagne des socialistes ?" le relança opportunément Aphatie. Peut-être, concéda Bussereau, le démenti de la SNCF était-il "un peu mou". Peut-être quelques "technocrates ethérés" de la SNCF s'étaient-ils laissés aller à quelques confidences technocratiques et ethérées aux Echos, mais pas de souci : la SNCF reste la SNCF, le TGV reste le TGV, et Strasbourg a vocation à rester la capitale de l'Alsace. Rompez !

 Le vacarme qui, toute la journée de lundi, a accueilli le scoop des Echos, montre bien que l'on était à l'interconnexion de deux (au moins) mythologies nationales : la rentabilité des TGV, et le service public ferroviaire. Un TGV non rentable, c'est comme une entreprise high-tech qui licencie : une hérésie inimaginable, indicible. "Nous ne supprimerons pas de lignes !" claironna la SNCF toute la journée dans ses haut-parleurs, en concédant néanmoins, dans son langage technocratique et ethéré, qu'elle réfléchissait à quelques "adaptations commerciales". Mais les Echos, encore une fois, n'avaient pas parlé de suppressions de dessertes. Quant au service public, le gouvernement continue d'en brandir ("virilement", dit Bussereau) le drapeau, alors que dans la coulisse, les "technocrates ethérés" préparent frénétiquement le nouveau paysage de la concurrence européenne. Au passage, Les Echos ont d'ailleurs levé le voile sur une des recettes de ces "adaptations commerciales" : supprimer des trains aux heures creuses, pour mieux les remplir aux heures pleines. Excellente idée, dans laquelle on reconnait la patte des mêmes "technocrates ethérés".

Au total, donc, a-t-on rêvé ? Les voyageurs de Nantes-Strasbourg, ou de Paris-Arras, le sauront en temps utile. On est dans cette zone confuse, mais désormais bien connue, où la gaffe frôle le ballon d'essai, le frôle à s'y confondre, le frôle si amoureusement qu'il est vain de chercher à les démêler.

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