ces noms familiers de cités "à problèmes" ne s'imposent dans l'actualité que lorsqu'elles sont le théâtre d'émeutes. Le reste du temps, habituellement, les médias nationaux regardent ailleurs. Il y a tellement de sujets plus dignes d'intérêt.

Il est donc d'autant plus remarquable que Le Monde attire l'attention sur un combat obscur et technique, mais décisif, de ces "cités sensibles". Emmenées par le maire socialiste de Clichy-Sous-Bois, Claude Dilain, ces villes se battent actuellement contre le gouvernement, dans la préparation de la loi de finances, afin d'obtenir que 70 millions d'euros de la Dotation de Solidarité Urbaine soient réservés aux 150, ou 250, villes les plus pauvres. Le gouvernement, pour sa part, préfère les répartir entre 750 villes, incluant des cités plus aisées. Enfin, une partie du gouvernement seulement : contre toute attente, signale Le Monde, l'alliance informelle d'élus de droite et de gauche, soutenue par la ministre de la Ville Fadela Amara, a décroché un vote favorable à la concentration de cette subvention, contre l'avis du secrétaire d'Etat aux collectivités territoriales Alain Marleix.

Chapeau à Luc Bronner, du Monde, d'avoir consacré seul une enquête à la précarité financière organisée des "cités difficiles" alors qu'aucune poubelle ne brûle dans les "quartiers". Pour ses confrères, il sera bien temps de redécouvrir les problèmes des "quartiers" lors des prochains incidents télégéniques.