Elkabbach, rabatteur de barons
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chronique

Elkabbach, rabatteur de barons

Elkabbach est à Lyon, avec tout le barnum d'Europe 1
 



, "en direct du Virgin Megastore" souligne-t-on solennellement. Chic, se dit l'auditeur, enfin d'autres voix ! On pense qu'on va entendre parler de Lyon. De l'économie lyonnaise, des entreprises de Rhône-Alpes touchées par la crise, des facs lyonnaises en grève, peut-être des alertes à la grippe porcine dans la région lyonnaise, s'il y en a.

Justement, Elkabbach reçoit le maire de Lyon, Gérard Collomb, archétype de ceux que lémédias adorent appeler les "barons locaux". Un mot sur l'inauguration avec Collomb d'un complexe culturel à Vaulx en Velin ("à Vaulx en Velin ! ", souligne Elkabbach, comme s'il revenait des vallées afghanes ou de Tchétchénie), un mot sur les grands succès collombiens, on se demande pourquoi Europe 1 nous fait ainsi l'article. On comprend vite. Elkabbach est descendu du cercle enchanté de la Cour pour l'épreuve éliminatoire au concours de Mister France 2012. Les hors d'oeuvre avalés, on en vient donc à la seule question qui vaille : Collomb va-t-il concourir en 2012 ? Traditionnel duel des insistances et des esquives. Oui, Collomb pense que l'expérience lyonnaise pourrait être utile à la France, mais qu'on n'aille pas croire pour autant, etc. Cela dit, s'il peut être utile... Rires. "Il l'a presque dit" s'extasie Fogiel. Grande victoire : encore un tout petit pas, et Collomb rejoindra tous ceux, de Villepin à Hollande, qui s'achètent pour deux ans un ticket d'entrée permanent dans lémédias, en s'échauffant ostensiblement avec leur short et leur dossard.

Jamais une des fonctions des médias nationaux n'a été plus évidente, que dans cette aimable passe d'armes. Ce sont des machines centripètes, à plaquer l'agenda des vieilles institutions nationales sur des réalités (régionales, internationales) qui leur échappent de plus en plus, et vivent leur propre vie. Le barnum reparti, Collomb continuera de préparer les Européennes, et les Régionales. Et, sans doute, oui, à rêver de la Cour, vers laquelle Elkabbach (pour le divertissement des princes ? En vertu de mystérieux calculs ?) s'épuise à le rabattre.

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