Les paroles, si l'on ose dire, chantent une autre chanson. "L'Elysée" a par exemple laissé fuiter auprès de la presse française le minimum attendu par Sarkozy : "Selon l'Elysée, le président s'est fixé des "marqueurs", sorte de minimum vital qu'il veut voir le G20 adopter. Au nombre de ces "marqueurs": le "changement des normes comptables et prudentielles", qui obligent les banques à renforcer leurs capitaux propres quand les marchés chutent, ce qui aggrave, en cas de crise, leurs difficultés, et la pénurie de crédits. Il s'agirait (sujet éminemment technique) de s'approcher d'une définition internationale de ces normes, et d'en déposséder proportionnellement les Etats. Réticences américaines.

Parfait. Voilà pour la musique. Mais au même moment, dans une tribune publiée par plusieurs journaux internationaux, dont le Washington Post ou El Pais (capture ci-dessus, signée Gilles Klein), le même Sarkozy, selon les résumés des agences, se montre étrangement "moins précis sur la réforme des normes comptables et des règles prudentielles, regrettant que ce débat ne soit "pas mûr dans un grand nombre de pays" et se contentant de souhaiter que la "réflexion collective progresse". Y aurait-il donc des paroles pour l'Intérieur, et des paroles pour l'Extérieur ? C'est certainement un problème de traduction.