Le retour du ricanement machiste
Revoilà le ricanement. Depuis le mémorable "qui va garder les enfants ?" de Fabius lors de la candidature de Royal à la présidentielle, le ricanement machiste avait disparu. Il se terrait. On guettait son retour. Une si belle occasion de franche rigolade, on ne pouvait pas s'en passer longtemps. Le revoilà donc. Evidemment, deux femmes, l'occasion était trop belle ! On se réfugie d'abord derrière la presse étrangère. Figurez-vous que L'independent parle d'un "combat de femmes dans la boue". Trop beau ! On va en faire un titre. Si les étrangers eux-mêmes ricanent! Deux femmes, évidemment, pensez-vous!
Sur Europe 1, s'abritant derrière on ne sait quel autre journal, le responsable de la revue de presse Michel Grossiord ricane sur le sac d'Aubry à Reims. Un sac Sonia Rykiel, "donc griffé SR comme...Ségolène Royal" précise Grossiord, déchainant le ricanement de Fogiel. Et le duo de s'interroger gravement: jusqu'à quand va durer la sit-com, qui déchaine l'audience ?
Mais le meilleur, c'est le ricanement désolé des femmes de droite. La ministre Christine Boutin et une porte-parole de l'UMP, Chantal Brunel, s'y sont mises à deux pour expliquer que l'affrontement Aubry-Royal donne "une image désastreuse des femmes". Et Boutin de dénoncer le "caricatural crêpage de chignons". Comme elles ont raison ! On pourrait d'ailleurs prolonger le raisonnement. Ce n'est pas le seul épisode qui donne "une image désastreuse des femmes". Les brillants succès de Boutin sur la réduction du nombre de SDF ne donnent pas non plus une image brillante "des femmes". Et pourquoi d'ailleurs s'en tenir aux femmes ? Quant aux mémorables "crêpages de chignon" Rocard-Mitterrand, Fabius-Jospin, Barre-Chirac, Chirac-Balladur, Chirac-Sarkozy, et on en passe, qui firent tant pour la bonne image "des hommes", Aubry et Royal ne les ont pas encore égalés, dans la durée.
Cet article est libre d’accès
En vous abonnant, vous contribuez
à une information sur les médias
indépendante et sans pub.
Déjà abonné.e ? Connectez-vousConnectez-vous