Passées les premières heures d'euphorie, vos critiques arrivent, et c'est bien normal. Les premières portent sur l'émission. Beaucoup d'entre vous n'arrivent pas à la regarder dans de bonnes conditions. Chargement trop lent, lecture saccadée. Pour tout dire, je vous comprends: c'est aussi mon cas, quand je la regarde sur l'ordinateur de mon domicile. Tout ce que je peux répondre à ce stade, c'est que notre hébergeur, Kewego, est alerté de ces mauvaises conditions, et qu'il y sera certainement remédié le plus rapidement possible. Mais évidemment, nous continuerons à y être attentifs.

Sinon, ces trois premiers jours, nous avons été, comme on dit, "victimes de notre succès". Plusieurs fois par jour, le site a été inaccessible. Hier mercredi encore, à deux reprises, pendant sept minutes. Eh bien, il y a une bonne nouvelle: plus nous tombons en carafe, plus on a de chances de repérer pourquoi on tombe en carafe, et donc d'y remédier. C'est Thomas, notre webmaster, qui m'a expliqué ça: c'est la théorie du "serial killer". Plus il tue, plus il laisse d'indices concordants, plus les enquêteurs peuvent resserrer leurs filets. Donc, nul doute que dans quelques plantages encore, notre Scotland Yard de chez Gandi aura repéré la tanière du serial planteur.

J'ai lu dans les forums une autre critique sur notre émission. Elle n'est pas majoritaire, mais elle revient souvent. Notre décor fait "cheap". Tous ces petits mots de soutien, ces Unes de journaux : on se croirait dans un local associatif, dans un CDI de lycée. Et le pire du pire, l'abomination des abominations, ce sont les gobelets de plastique, sur la table. Franchement, les amis, vous ne pourriez pas investir dans des verres en verre ?

C'est drôle, ces critiques me rappellent les débuts de l'émission, à la télé, quand il s'est agi de fabriquer un décor. A ma grande stupéfaction, je me suis rendu compte que je n'avais aucune idée, aucun désir en la matière, ou plutôt que je n'en avais qu'un: je voulais un décor qui ne se voie pas, qui s'oublie, qui ne parasite pas le plateau, un non-décor. Ainsi est née l'idée des écrans de télé, derrière nous.

Cette idée est aujourd'hui irréalisable, compte-tenu des moyens qui sont les nôtres. Du reste, est-ce encore nécessaire ? Si vous voulez revoir les séquences dont nous parlons sur le plateau, hop, un petit coup de curseur, et elles reviennent, autant que vous le voulez.

J'ai donc le regret d'annoncer à tous ceux que traumatise le souvenir des heures passées en CDI entre deux cours, que ce décor, ils risquent de le subir encore un certain temps. Vos mots de soutien sont la source d'énergie qui nous a propulsés, c'est notre talisman, notre décor évident. Quant aux Unes de journaux, panneau composé avec amour par notre décorateur-documentaliste-réalisateur-assistant de production François Rose, bien entendu, nous l'améliorerons, nous l'affinerons, nous le perfectionnerons, mais il me semble assez adapté à une émission sur les médias. Du reste, je préfère que chaque centime de vos abonnements soit dépensé en capacité d'enquête ou en améliorations d'ergonomie du site, plutôt qu'en frais de décorateur.

Restent vos arrêts sur gobelets. C'est sûr, on pourrait faire comme la plupart des émissions de plateau, poser sur la table des verres remplis de breuvages multicolores tropicoïdes, auxquels les invités sont priés de ne pas toucher, parce que c'est seulement pour l'image. C'est frais, c'est gai. Promis, on va y réfléchir. A la vôtre !