Propos racistes à la Une du journal belge De Morgen
Brève

Propos racistes à la Une du journal belge De Morgen

Après Bild en Allemagne et Nord Littoral en France, c’est au tour du quotidien flamand De Morgen de publier – pour les dénoncer – les commentaires racistes parus sur les réseaux sociaux suite à l'article consacré à la mort accidentelle d’un jeune Belge d’origine marocaine. Une fois encore, la politique de modération de Facebook est pointée du doigt.

Comme le signalait jeudi dernier le blog Big Browser du Monde, le quotidien belge néerlandophone De Morgen a choisi dans son édition du 3 août de publier les commentaires racistes qui ont pullulé sur les réseaux sociaux à la suite de l'article consacré à la mort accidentelle de Ramzi Mohammad Kaddouri. Ce jeune Belge de 15 ans – d’origine marocaine – est en effet décédé au Maroc lors de ses vacances dans un accident de quad. Une info traitée par De Morgen qui l'a relayée sur les réseaux sociaux vite inondés de propos racistes. Le quotidien flamand a donc choisi d’en publier certains en Une – comme par exemple "Si ça c’est un Flamand, je suis saint Nicolas" ou encore "LOL, c’était un attentat-suicide ?" La Une est accompagnée du titre : "Racisme éhonté".

Une démarche similaire à celle du quotidien allemand Bild qui, en octobre, comme nous le racontions ici, publiait dans ses pages les messages racistes postés sur sa page Facebook, messages qui se sont multipliés depuis la politique affichée d’Angela Merkel d’accueillir en Allemagne les réfugiés. Deux semaines plus tard, comme nous le racontions , le journal de Calais Nord Littoral embrayait en diffusant également à son tour "les commentaires sur le sujet de l’immigration [qui] offrent un ramassis de propos inqualifiables".

Mais le quotidien calaisien ne s'est pas arrêté là : trois jours plus tard, il a dénoncé la politique de modération de Facebook. Alors que le réseau social assure prendre très à cœur la modération des messages de haine, ces commentaires restent pourtant en accès libre comme Nord Littoral a pu le constater. Explication avancée par Facebook ? Ces messages favorisent les "contre-discours" – autrement dit, les internautes répondent eux-mêmes aux messages problématiques.

Depuis, explique Le Monde, Facebook, Twitter, YouTube ou Microsoft "ont signé avec la Commission européenne un « code de conduite » contre la haine en ligne, dans lequel elles s’engagent à examiner, en moins de vingt-quatre heures,« la majorité des signalements valides» rapportés par les internautes et à «supprimer ou rendre inaccessibles» les propos haineux illégaux". Un code signé le 31 mai dernier mais cependant "fort peu contraignant" poursuit Le Monde.

Dans un autre registre, la démarche qui consiste à publier les propos orduriers ou haineux est également celle utilisée par notre chroniqueuse Klaire fait grr. Comme nous le racontions ici, suite à sa vidéo postée sur YouTube et adressée à Marion Maréchal Le Pen pour lui expliquer en quoi sa promesse de ne plus financer le Planning familial si elle était élue n’était pas logique, Klaire a été inondée de messages odieux. Elle les a alors compilés dans un ouvrage dont les gains sont reversés au Planning familial.

>> L’occasion de relire notre article Messages Facebook haineux anti-migrants : les publier pour les dénoncer

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