Pour Un Français de tant de souches (Grasset), l'essayiste, ex-conseiller de Sarkozy et Bolloré, a été récompensé par un jury composé d'une trentaine de journalistes politiques. Pour la phase finale du vote, Minc était en compétition avec deux autres livres : Le Mauvais Génie (Fayard), une enquête sur Patrick Buisson écrite par deux journalistes du Monde, Ariane Chemin et Vanessa Schneider ; et Piège d'identité, (Fayard), dont l'auteur est Gilles Finchelstein, un ancien collaborateur de DSK.

Et alors ? Mediapart rappelle que ce prix est décerné par un collectif de journalistes politiques composé, entre autres, d'Arlette Chabot, Michèle Cotta mais aussi du directeur de la rédaction du Point (Etienne Gernelle), du directeur de la rédaction de L'Obs (Matthieu Croissandeau) ou encore du directeur de Libération (Laurent Joffrin). Sans oublier Alexis Brézet, directeur de la rédaction du Figaro magazine. Ce choix de Minc, symbole du capitalisme parisien et accessoirement condamné pour plagiat pour un précédent ouvrage, souligne le "discrédit des hiérarques du journalisme mondain", selon Mediapart. Qui soulève un lièvre dans la sélection : le livre sur Buisson avait peu de chance de l'emporter.

Et pour cause : l'enquête des journalistes du Monde sur Patrick Buisson révèle notamment que le directeur de la rédaction du Figaro, Alexis Brézet, membre du jury, était le nègre d'un député européen FN. Par l'intermédiaire de Patrick Buisson, Brézet a rencontré "Jean-Marie Le Chevallier, député européen du Front national depuis 1984. Le journaliste va devenir son nègre et rédiger en 1989 un opuscule de 120 pages, Immigration en Europe : attention danger, que le futur maire de Toulon publie aux éditions du Front national", écrivent les auteures, citées par Mediapart. Brézet, nègre du FN ? Heureusement, Minc était là pour empêcher de récompenser cette enquête.