13 novembre : France 2 pas assez réactive ?
Brève

13 novembre : France 2 pas assez réactive ?

Manque de réactivité sur France 2 lors de la nuit des attentats du 13 novembre ? Tandis que le journaliste de L’Express Renaud Revel tacle la chaîne sur "ses cafouillages" et ses "graves dysfonctionnements" le soir des fusillades de Paris, la Société des journalistes (SDJ) de France 2 réplique en dénonçant des informations "farfelues" et "malveillantes". Pour autant, le directeur exécutif de France 2, Vincent Meslet admettait le 25 novembre dans L’Obs et sur France Inter le manque de réactivité de la chaîne.

Attaque/contre-attaque : dans un billet publié sur son blog hier matin, le journaliste de L’Express Renaud Revel revient sur la couverture par France 2 des attentats de Paris la nuit du 13 novembre. Selon lui, les cafouillages ont été nombreux ce soir-là : "une cellule de veille ou d’alerte inexistante, des badges électroniques introuvables passées les 21 heures pour accéder à la régie de la chaîne, une rédaction fantomatique repartie dans ses foyers, une direction aux abonnés absents quand les chaines d’infos, BFMTV et I>Télé, battaient le pavé de Paris : essuyant de vives critiques jusqu’au plus haut niveau de l’Etat, l’information de France 2 […] a montré de graves manquements et dysfonctionnements le soir des attentats du 13 janvier".

Pire selon Revel : Frédéric Taddéï, qui présente l’émission Ce soir ou jamais en direct, n'aurait pris connaissance des événements qu’à l’issue de son émission peu avant minuit. Et d’ajouter : "France 3 n’a même pas jugé utile d’installer un bandeau informant les téléspectateurs des attentats qui frappaient au même moment la capitale. Un fait exprès affirment les plus fielleux qui soupçonnent la chaîne d’avoir volontairement retenu l’info afin d’éviter une hémorragie de l’audience".

Contre-attaque donc : la Société des journalistes (SDJ) de France 2 réplique dans un communiqué publié sur le compte Twitter du rédacteur en chef adjoint de la chaîne, Olivier Siou. La SDJ assure – sans citer Revel – que les informations qui mettent en cause France 2 sont "farfelues souvent, malveillantes toujours" car "elles sous-entendent que les équipes ont tardé à se mobiliser". Or, lit-on dans le communiqué, 50 personnes – dont des journalistes, monteurs ou preneur de son – "ont rejoint spontanément les directeurs, rédacteurs en chef, chefs de service qui avaient commencé à élaborer une émission spéciale". Avant de préciser : "la décision de «casser» l’antenne n’est pas du ressort de la direction de l’information. Mais de celle la chaîne". Autrement dit : la direction. A ce titre, conclut le communiqué, "la SDJ et les journalistes de la rédaction attendent de la direction de la chaîne et de la présidence qu'elles défendent leurs équipes."

Une direction qui avait déjà fait son mea culpa par la voix du directeur exécutif de France 2 Vincent Meslet. Dans une interview accordée à L’Obs le 25 novembre, ce dernier reconnaissait un manque de réactivité. Raisons invoquées ? "Depuis qu’a été supprimé le Journal de la nuit, en juin 2013, nous n’avons plus, à cette heure-là, les moyens techniques nécessaires – cameramen, régie... – pour réagir dans l’instant. Les moyens existants étaient mobilisés par le Grand Soir de France 3. Des journalistes étaient là, on a rouvert la régie finale, tout cela a pris du temps". Meslet a également reconnu le même jour dans L’Instant M sur France Inter cette lenteur à l’allumage et le manque d’équipe disponible : "France 2 a pris l’antenne autour de minuit, ce qui est la fois un peu tardif certes mais cela ne devrait pas se reproduire…" assurait-il.

Un mea culpa repris par Le Figaro qui – sans être aussi sévère que Revel – rappelait qu'en "septembre dernier, la présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte, se targuait d'avoir «la plus grande rédaction d'Europe»..." Cette même présidente avait d’ailleurs annoncé la création d’une chaîne d’information continue pour septembre 2016 en partenariat avec Radio France, comme nous le racontions ici. Pour Meslet, qui admet qu’un "débriefing sérieux s’imposera, à froid", "ces événements prouvent la nécessité de créer une chaîne d’info". Y a plus qu’à.

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