Déclin ventes journaux : journalistes-twittos émus (JDD)
Brève

Déclin ventes journaux : journalistes-twittos émus (JDD)

"Cher client, chère client, votre point de vente ne rouvrira pas."

Une marchande de journaux, Sophie David, qui a fermé son point de vente rue de Babylone à Paris en juillet a "ému les réseaux sociaux", rapporte Cyril Petit du JDD (déjà auteur d’un "reportweet" l’année dernière auprès d’un kiosquier).

A l’origine du buzz, une lettre scotchée par la commerçante sur la vitre de sa boutique, et repérée sur Twitter par une journaliste de France TV Info, Anne Brigaudeau. "C’est avec soulagement et tristesse que je ne reprendrai pas mon activité à la rentrée. Soulagement car, certains d’entre vous le savent, il n’est plus possible de vendre des journaux et d’en vivre dans un magasin comme le mien", y raconte Sophie David, qui dénonce le "modèle économique totalement désuet et injuste" de la presse en France.

La lettre en question

2 500 points de vente fermés en trois ans

Si la boutique était sans doute "trop petite" et pas idéalement placée, la commerçante "en colère", décrit aussi au JDD une "spirale infernale depuis fin 2012" : "La grève chez Presstalis [société qui gère la distribution de la grande majorité de la presse française] qui n’a pas distribué les journaux pendant un mois a annihilé mes revenus ; je me suis endettée ; je ne parvenais plus à payer les journaux ; on a arrêté de me les livrer ; j’ai dû emprunter à nouveau. Je vis tout cela comme une injustice. Je n’ai jamais été aidée par qui que ce soit." Conséquence : elle n’a pas réussi à se verser un Smic depuis plus de quatre ans.

Autre souvenir amer pour Sophie David : Charlie Hebdo. "Avant le drame, j’en vendais trois. Le matin de la sortie du numéro après l’attentat, il y avait une queue monstre devant mon kiosque dès mon arrivée. Les gens avaient découvert mon existence. Certains avaient voulu réserver le numéro, j’avais dit non. On ne réserve pas un journal chez un marchand de journaux qu’on n’a jamais vu. Tout est parti en quelques minutes. L'engouement a duré quelques jours et puis ça s’est tassé. A la fermeture définitive, je vendais encore 5 à 6 numéros par semaine. Tous les autres m'ont oubliée."

Sa situation est en tout cas représentative de l’économie de secteur pour le JDD : depuis 2012, 2 500 points de vente sur 28 500 ont fermé en France. Pour comparaison, "près de 3.000 points de ventes de journaux sont à acheter sur le site Place du commerce, contre 403 boucheries, 865 salons de coiffure et 1 708 boulangeries".

L’occasion de (re)voir notre émission sur l’avenir de la presse papier (avec Cyril Petit) : "Sur tablette, on invente une nouvelle langue"

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