Terra Eco se place en redressement judiciaire
Brève

Terra Eco se place en redressement judiciaire

Une presse papier mal en point en ce milieu d’été. Un an après

la campagne de financement participatif Sauvez Terra Eco, le magazine a choisi de se placer en redressement judiciaire. Un statut sous lequel est placé également Causette – par décision du tribunal de commerce de Paris le 29 avril – et qui fut par ailleurs adopté par Têtu. Ce dernier a finalement été placé en liquidation le 23 juillet. Dans le cas de Terra Eco, ce choix est délibéré et permet, explique David Solon, son directeur de la rédaction, de se mettre à l’écart des créanciers.

Et de trois : après le placement en redressement judiciaire du magazine Causette – dont nous vous racontions la crise vue de l’intérieur – et le redressement puis finalement la liquidation judiciaire du magazine Têtu, c’est au tour de Terra Eco d’adopter ce statut. Mais contrairement aux deux autres titres, le magazine spécialisé sur l’environnement a choisi délibérément de se placer sous ce statut nous explique son directeur de la rédaction David Solon : "le terme fait peur parce qu’il y a le mot "judiciaire" dedans. Mais nous avons simplement choisi de nous placer sous la protection de la justice car nous n’avons plus les moyens de répondre aux créanciers."

En clair : Terra Eco ne peut plus payer les factures ; leur dette s’élève à moins de 300 000 euros. Pourtant, la campagne de financement participatif lancée en octobre dernier – et racontée ici – a été un franc succès : l’opération a permis de réunir en moins d’un mois plus de 110 000 euros via le site Ulule et la plate-forme J’aime l’info mais aussi d'attirer de nouveaux abonnés. Pour autant, le magazine n’a pas réussi à motiver les actionnaires actuels – dont Thierry Wilhelm, qui a investi également dans Mediapart, ou encore Xavier Niel, patron de Free – ou, mieux, à en trouver de nouveaux. Le titre est sous-capitalisé de l’aveu de Solon : "nous devons trouver un nouveau partenaire, et si possible un industriel de la presse". Des pistes ? Quelques-unes, ajoute Solon sans évoquer de nom.

En attendant de trouver ce financeur, le placement en redressement judiciaire permet d’étaler les dettes et de négocier avec les créanciers pour échelonner les paiements, le temps de trouver une solution : "nous n’étions pas sous la menace d’un fournisseur qui exigeait le règlement de ses factures, mais il nous fallait une respiration pour l’été, période difficile puisque les gens s’abonnent moins. Cette respiration nous permet d’être plus sereins" précise Solon. Autre avantage de ce statut : les salaires sont garantis par le régime AGS, un fonds de soutien qui prend le relais pour assurer les payes, qu’il faudra néanmoins rembourser.

Enfin, ajoute Solon, "le redressement judiciaire permet la nomination d’un administrateur pour nous accompagner" avant de nuancer : "nous sommes sous la protection de la justice mais nous en répondons également : si les comptes tombent dans le rouge ou que la dette se creuse, elle peut décider de stopper notre activité". Le tout est donc d’éviter la liquidation. Solon est confiant : "nous ne sommes pas dans le rouge, la courbe des abonnements ne cesse de monter, et surtout, l’équipe est toujours aussi motivée pour faire ce journal. Nous sommes loin de vouloir jeter l’éponge". Surtout à l’heure de la COP 21 qui se tient au mois de décembre où la question de l’écologie sera (enfin) à la Une.

>> L’occasion de plonger dans notre dossier L’écologie ça commence à bien faire !

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