40 000 euros de taxi en dix mois. La somme, dépensée par la PDG de l'Institut national de l'audiovisuel (INA) Agnès Saal, paraît insensée. Elle a donné ce matin au présentateur de France Inter Patrick Cohen une matière de choix pour son billet quotidien :
"42 jours et 42 nuits enfermée dans un taxi"
Ironie et "mauvais esprit", donc, pour traiter du cas Saal. Il n'y a pas si longtemps, pourtant, le même Patrick Cohen prenait la défense d'un autre dirigeant accusé d'avoir abusé des privilèges de sa fonction : le PDG de Radio France Mathieu Gallet. Invité du Supplément, sur Canal+, il disait regretter "l'acharnement" dont était victime Gallet. Puis, dans une séquence filmée par les équipes du Supplément dans un studio de France Inter, on le voyait marquer son désaccord avec la présentatrice d'un flash d'info, Hélène Fily, qui estimait que le consultant en communication de Gallet était "très bien rémunéré" (90 000 euros l'année) :
Une circonspection d'ailleurs plutôt bienvenue, si l'on se fie aux conclusions de l'inspection générale des finances, qui n'avait rien vu "d'anormal ni de disproportionné" dans les dépenses de Gallet. Mais Cohen, à l'époque, ne savait pas encore que son patron serait blanchi– tout comme on ne connaît pas encore le détail des accusations visant Agnès Saal, ni les résultats d'une éventuelle enquête interne. Ainsi va l'audiovisuel public : tous les dirigeants sur la sellette n'ont pas droit à leur facétieux "petit exercice d'arithmétique appliquée à la gestion des entreprises publiques".
L'occasion de revoir notre émission consacrée à la grève à Radio France : "Radio France, c'est être là où les autres radios ne sont pas".
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