Nucléaire iranien : négociations, côté cour et côté jardin (blog AFP)
À l'hôtel Beau Rivage, il y a un grand jardin. Et ce jardin a sauvé beaucoup de photographes de presse, la semaine passée. Car au fur et à mesure de la prolongation des négociations sur le nucléaire iranien– qui se tenaient dans cet hôtel de luxe –, les séances photo officielles, organisées par les services de presse, se sont raréfiées.
Dans un post sur le blog "Making-of" de l'AFP, l'un des photographes de l'agence, Brendan Smialowski raconte comment il a tenté de prendre des "à-côtés" de l'événément. "Faire de bonnes photos quand on se trouve du mauvais côté d’une histoire de négociations à huis-clos requiert un mélange de vigilance, d’expérience et de chance. Je guette les moments où les délégués sortent faire un tour", raconte-t-il. Pour saisir le moment où les délégations vont sortir, les journalistes de l'AFP travaillent en équipe : à Lausanne, la reporter qui suit la délégation américaine avertit les photographes de la fin des réunions.
Ce mélange de patience et de coordination permet à l'un des photographes de l'AFP de prendre cette photo de John Kerry, à la fenêtre de l'hôtel lors d'une pause dans les négociations :
Reprise ici par le Boston Globe...
... ou encore ici par Foreign Policy
Pour prendre quelques clichés malgré le huis-clos, les photographes peuvent parfois compter sur le besoin d'air frais des négociateurs : "Dans les premiers jours des négociations, les délégués iraniens avaient pris une petite habitude sympathique, raconte Smialowski : ils prenaient leur petit-déjeuner, puis ils sortaient dans le jardin pour parler". Habitude qui permet au photographe de faire ce cliché :
Reprise par le portail d'information tchèque idnes.cz ...
... et ici par le site de la chaîne d'information en continu iranienne IRINN
Pour illustrer le temps qui passe et les négociations qui durent, le photographe choisit de tourner l'objectif... vers ses collègues. "J’évite en général de photographier les autres journalistes. Mais alors que les discussions traînent en longueur, cela devient une bonne façon d’illustrer le passage du temps. (...) On a une représentation beaucoup plus humaine de la durée interminable de la négociation quand on voit cette table maculée de taches de café et jonchée de restes de nourriture dans la salle de presse."
La photo de Brendan Smialowski de la salle de presse et ses vestiges de nourriture, choisie par La Nouvelle République pour illustrer une nuit blanche de négociations...
... et une autre photo de Smialowski, montrant des journalistes assis dans les couloirs de l'hôtel, choisie cette fois par Europe 1 pour illustrer la poursuite des discussions
Lorsqu'il s'agit d'illustrer l'accord final en revanche, plus besoin de couloirs ni de jardin : l'attention revient sur la scène où les principaux protagonistes viennent poser, sous la bonne garde des services de presse. Vendredi matin, plusieurs journaux choisissaient ainsi la photo "de famille" finale pour faire leur Une– famille à géométrie variable selon les centres d'intérêts nationaux :
Les signataires au complet dans De Volkskrant (Pays-Bas)
Le quator anglo-américano-européo-iranien dans le Chicago Tribune (Etats-Unis)
Quator également choisi par La Vanguardia (Espagne)
Plan encore plus serré pour El Pais (Espagne), qui sort les britanniques du cadre et ne gardent que le trio Etats-Unis - UE - Iran
Cet article est libre d’accès
En vous abonnant, vous contribuez
à une information sur les médias
indépendante et sans pub.
Déjà abonné.e ? Connectez-vousConnectez-vous