Quinze jours après l'interview incisive de la responsable d'EELV par un trio de journalistes (masculins) mené par Elkabbach sur Europe 1, EELV a envoyé un courrier au CSA pour dénoncer un entretien partisan et parfois sexiste, comme nous vous l'avons expliqué.

Au lendemain de la révélation de ce courrier, Elkabbach a déclaré sur Europe 1 que Duflot l'avait appelé pour préciser qu'elle n'était pas au courant de cette initiative. Ce qu'a confirmé Julien Bayou, l'auteur de la lettre au CSA : "J’assume. Je l’ai prévenue après coup, elle m’a dit de préciser qu’elle n’en était pas à l’origine", a-t-il expliqué à BFMTV.com. L'émission a ulcéré tout le monde dans le parti. Et pourtant, on est habitués à être dénigré". Il attend maintenant la réponse du CSA.

De son côté, Elkabbach a critiqué la démarche sur Europe 1 : "On l'a traitée exactement comme on traite n'importe quel invité, homme ou femme. La semaine d'avant, c'était le Premier ministre Manuel Valls qui avait été interrogé de la même manière. [Je suis] révolté parce que je ne comprends pas qu'on aille, au XXIème siècle, en 2015, pleurnicher devant le CSA pour transformer le CSA - qui a d'autres soucis avec Radio France et la nomination du futur président de France Télévisions - en un flic de la pensée et des médias".

Elkabbach, révolté ? Son indignation masque un peu facilement l'accueil très particulier qu'il a réservé à Duflot ce dimanche 15 mars. Entre sexisme et mépris habituel pour ceux qu'il considère comme de "petits candidats", Elkabbach a multiplié les remarques désagréables ("Moi je connais le doute, je ne suis pas péremptoire" ou encore "vous n'êtes pas fatiguée d'avoir toujours raison"). Avant de lâcher sa petite question sexiste : "Est-ce que votre obsession anti-Valls a une explication rationnelle, personnelle, caractérielle ? Qu'est-ce que vous lui reprochez ?" Ce à quoi Duflot avait répondu par l'ironie : "Je suis une femme, je suis gouvernée par les émotions".