Je suis Syriza
Brève

Je suis Syriza

BFM exulte. C'est un raz de marée, un  triomphe, on frôle la majorité absolue.

Tous syrizistes, tous mélenchonniens. D'ailleurs, on ne sait plus très bien si on fête un triomphe de Tsipras, ou de Mélenchon, qui campe sur l'antenne. "C'est la première fois que la gauche radicale gagne une élection en France depuis des années" exulte Christophe Hondelatte. "Euh, en Grèce", le corrige le rabat-joie Ulysse Gosset. Qu'importe. On ne va pas s'arrêter à ces détails. Et Hondelatte de demander à Besancenot s'il serait prêt, là, maintenant, tout de suite, à s'allier à Mélenchon, à LO, aux Verts. BFMTV en marieuse de la gauche radicale, et débouchant le champagne pour le déverrouillage européen de la rigueur, c'est le premier miracle de Syriza.

Autre miracle, la joie du PS français : "la victoire d'un parti de gauche est toujours une bonne nouvelle pour le Parti Socialiste", dit Cambadelis. Bref, tout le monde est Syriza, comme tout le monde était Charlie la semaine dernière. Oubliée l'époque, en 2012 où Tsipras, en visite en France, n'était reçu ni par Hollande, ni par les socialistes français. Ne reste, pour ronchonner, que la Troïka maudite. Et encore, pas toute la Troïka, comme nous le soulignions ici. Sur la renégociation de la dette grecque, le FMI et la BCE ne disent pas du tout la même chose, et les prochaines semaines devraient voir Tsipras élargir la faille, comme les divergences entre Paris, Londres, Rome, et Berlin, devraient lui fournir un autre terrain de jeu, s'il sait s'en emparer. Enfin, la politique est de retour !

Il faudra rediffuser ces extraits euphoriques dans quelques semaines quand, Syriza étant passée aux actes, et renégociant milliard par milliard, année par année, BFM le bombardera d'éditoriaux assassins sur ses responsabilités de fossoyeur de l'Europe, ses caisses vides, et matraquera le chiffre de 40 milliards, les 40 milliards que coûterait au contribuable français le défaut de la Grèce sur sa dette. Ils ne seront pas les seuls. Tsipras doit  surtout s'attendre à affronter, dans son pays, un ennemi redoutable : les medias, écrits et audiovisuels, quasiment tous aux mains des armateurs et des oligarques, à qui il entend faire payer des impôts, et qui ne vont pas se laisser faire. Cette bataille-là sera à observer avec attention.

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