Quelques mois après les débats qui avaient entouré l'arrivée en France de Netflix, c'est un distributeur de cinéma traditionnel français qui bouscule l'ordre établi du tempo d'exploitation des films. Wild Bunch, fondé par des anciens de StudioCanal en 2002, lance en effet un département européen dédié à "l'e-distribution" de films, qui sortent donc directement en vidéo à la demande (VOD) sans passer par la case cinéma, rapporte LeMonde.fr.

Courante aux États-Unis - où les films peuvent sortir en même temps en salle et en VOD -, la pratique a fait son entrée fracassante en France lors de la sortie de Welcome in New York, film sur l'affaire DSK d'Abel Ferrara (dont le m@tinaute vous disait ce qu'il pense ici), distribué par Wild Bunch. 200 000 téléchargements légaux après (à 7€ pièce), la société de distribution veut sortir directement sur Internet des films auxquels "justice ne serait pas rendue" s'ils sortaient en salle.

Comme The Green Inferno donc, film produit et réalisé aux États-Unis, qui raconte l'histoire d'un "groupe d’activistes new-yorkais [qui] se rend en Amazonie et tombe entre les mains d’une tribu particulièrement hostile" et ne sortira qu'en VOD en France, distribué par Wild Bunch. "Si un film a un potentiel d’un million d’entrées, vous le sortez en salles. Si vous misez sur 300 000 entrées, vous vous posez la question", note le président de Wild Bunch, Vincent Grimond, qui rappelle que les frais de sortie en salles se chiffrent entre 700 000 et 800 000 euros.

La e-distribution devrait toutefois se cantonner à des films produits à l'étranger, à en croire Vincent Maraval, qui pilotera le département dédié de Wild Bunch, interrogé lors de la sortie de Welcome in New York : "le film a été totalement financé aux Etats-Unis. Si Canal + ou France 2 avaient investi dans le film, il aurait fallu le sortir en salles pour qu'il soit qualifié d'oeuvre de cinéma."