Tuto pour ministres cumulards chez Ruquier
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Tuto pour ministres cumulards chez Ruquier

Vous êtes ministre et vous cumulez les mandats ? Ce tuto est pour vous. Samedi 1er novembre, Aymeric Caron, le chroniqueur d'On n'est pas couché, a titillé la ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine, qui cumule son poste de ministre avec un mandat de conseillère générale d'Indre-et-Loire. En difficulté sur le plateau pour justifier un tel cumul, elle a peiné à trouver la parade comme Najat Vallaud-Belkacem, épinglée pour les mêmes raisons une semaine plus tôt. Afin d'éviter pareille déconvenue au prochain ministre cumulard invité dans l'émission de Ruquier, @si publie un tuto destiné à se sortir de cette mauvaise passe.



Caron n'a rien lâché. Comment Marisol Touraine peut-elle revendiquer exercer son emploi de ministre à plein temps... tout en étant conseillère générale d'Indre-et-Loire et percevoir les indemnités qui vont avec ? Face à cette question directe d'Aymeric Caron, la ministre a multiplié les maladresses.

Voici tout ce qu'il ne faut pas faire :

- Ne jamais faire un discours revendiquant qu'un "ministre doit être à plein temps" (au risque de se voir poser une question relevant de la physique quantique : "comment on fait pour avoir plus de temps que plein temps").

- Ne jamais dire qu'on dort moins (sinon, Ruquier ricanera en disant qu'il y a le conseil des ministres pour dormir).

- Ne jamais inviter le chroniqueur à un déplacement dans son département pour montrer qu'on fait bien un travail de terrain (l'agenda du chroniqueur est plein jusqu'en 2017, chaque invité politique l'invitant sur le terrain toutes les semaines).

- Ne jamais dire "c'est pas interdit" (car ce n'est pas la question, et Caron risque de rappeler que vous touchez plus de 2 000 euros de revenu grâce à ce complément, soit plus que le salaire moyen en France).

En revanche, vous pouvez utiliser les arguments suivants :

- Répéter "j'assume" (ça ne mange pas de pain, de toute façon, vous êtes ferré, inutile de nier).

- Rappeler votre "attachement" et votre "fidélité aux électeurs" (c'est un argument classique, qui sera rapidement balayé par Caron, mais au moins, vous êtes fidèle).

- Prendre de la hauteur dans le débat en rappelant qu'il peut y avoir deux camps (ceux qui sont pour le mandat unique, et les autres, qui ont besoin d'être au contact du terrain)

Dans tous les cas, essayez de susciter la compassion de Ruquier, qui vous sauvera toujours la mise par une bonne blague (car lui aussi est un cumulard) :

Le précédent Vallaud-Belkacem



Une semaine avant cette séquence, Caron avait déjà égratigné la ministre de l'Education, Najat Vallaud-Belkacem, également conseillère générale du Rhône. Visiblement prise au dépourvu par cette question (à la différence de Touraine qui avait vu sa collègue sombrer), la ministre a été déstabilisée. Voici ce qu'il ne faut (vraiment) pas faire :

- Ne souriez pas quand vous sentez venir le direct du gauche, car lorsque vous devrez répondre à une question très concrète ("vous avez le temps ?"), votre visage changera aussitôt (car on sait que vous avez du mal à cumuler les deux postes).

- Surtout, ne jamais dire (et encore moins, le répéter deux fois) : "sur le principe, je suis d'accord avec vous, je suis contre le cumul du mandat". Car l'expression "sur le principe" entraînera de facto la réplique assassine : "juste sur le principe, pas dans les faits" (avec les rires du public contre vous).

- Eviter également de dire que vous pouvez cumuler les deux postes en vous rendant le week-end dans votre département (car on s'étonnera alors qu'un conseiller général puisse ne travailler que deux jours par semaine).

En revanche, vous pouvez toujours invoquer l'importance d'un "ancrage territorial" et déclarer ne pas vouloir sombrer dans "la caricature et la déliquescence" quand vous vous vous sentirez vraiment en difficulté. Cela permettra de limiter les dégâts. Même si la meilleure manière d'éviter de se retrouver dans la nasse chez Ruquier le samedi soir, est encore de ne pas cumuler votre fonction de ministre avec un mandat local.




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