Défection agent français : un scoop de McClatchy
Un ancien agent des services secrets français, expert en explosifs, opèrerait désormais dans les rangs d'Al-Qaïda et aurait fait partie des cibles prioritaires des frappes de missiles de croisière américains en Syrie. Selon l'enquête du site américain, qui s'appuie sur des propos de plusieurs responsables européens du renseignement, l'ancien agent secret (McClatchyDC ignore s'il faisait partie des services de renseignement de l'armée ou de la Direction générale de la sécurité extérieure), aurait monté un groupe d'environ cinq personnes qui opèrerait depuis une mosquée d'Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie.
Tout cela est noté au conditionnel dans la plupart des médias français, accolé au démenti d'un responsable du ministère de la défense, interrogé par Le Monde : "Ce Français existe mais ce n'est ni un ancien des services secrets ni même un ancien militaire ; à notre connaissance, il se serait juste entraîné physiquement avec d'anciens membres de l'armée française". Contactés également, des membres de la communauté du renseignement français ont qualifié lundi de "farfelues" les assertions de McClatchy et confié leur "scepticisme" au site de L'Express.
Le journal américain, dont le groupe de presse appartient depuis 1857 à la famille McClatchy qui possède aujourd'hui une trentaine de journaux locaux aux quatre coins des Etats-Unis et compte plusieurs prix Pulitzer à son palmarès, n'en est pourtant pas à son coup d'essai sur le sujet. En publiant le 4 août 2013 le contenu des conversations de deux leaders d'Al-Qaïda (Ayman al-Zawahri, successeur de Ben Laden et Nasser al-Wuhayshi, responsable du mouvement au Yémen) à propos d'une attaque terroriste imminente, le journal avait suscité une certainde nervosité dans le monde du renseignement américain.
Ces informations confidentielles auraient poussé les deux leaders d'Al-Qaïda (que le New York Times avaient accepté de ne pas nommer deux jours plus tôt, sur demande des autorités américaines) à utiliser un autre canal de communication que celui que les autorités américaines avaient intercepté. Plusieurs hauts fonctionnaires américains estiment même que la divulgation de ces informations a fait plus de mal aux services de lutte anti-terrorisme américain que les milliers de documents classifiés dévoilés l'an dernier par Edward Snowden et le journaliste Glenn Greenwald.
Lindsay Wise et Adam Baron, chefs du bureau de Washington ont répliqué en affirmant que cette histoire reposait uniquement sur des rapports qui circulaient depuis quelques temps au Yémen. "Nous avons estimé que si les Yéménites savaient que les Etats-Unis avaient intercepté des conversations entre deux pontes d'Al-Qaïda, les américains devaient aussi le savoir", avait déclaré pour sa défense Asher.
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