Djihadistes / fiasco : Cazeneuve accuse des medias
Brève

Djihadistes / fiasco : Cazeneuve accuse des medias

"Mon administration n'a commis aucune faute ! Il n'y a pas eu de dysfonctionnement des services français."

C'est (la suite de) l'histoire de trois djihadistes présumés qui rentrent en France et qui n'ont pas été arrêtés, parce que les services de police pensent qu'ils atterriront à Orly et non à Marseille. Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur, a d'abord reconnu "des dysfonctionnements" dans cette arrestation manquée mais annoncée mardi, notamment sur la coopération entre les polices française et turque (cette dernière ayant pris l'initiative de changer le vol des trois hommes, qui se sont finalement rendus, une fois en France). Il a depuis changé de cible : devant quelques journalistes, il faisait hier le procès... de la presse.

"Le ministre de l'intérieur, décrit comme un homme politique à sang froid, goûtant assez peu l'exercice de la communication, a fendu l'armure. M. Cazeneuve était ulcéré de la mise en cause de son ministère par les médias et tenait à le faire savoir", explique le quotidien. C'est "ulcéré" donc que Cazeneuve raconte qu'un journaliste "a pris contact avec le ministère pour savoir si l'information du retour ce jour-là des trois individus était exacte". "C'était juste mais on lui a répondu qu'il était prudent d'attendre l'arrivée de l'avion avant de la diffuser. Il n'en a pas tenu compte. Et ensuite, tous les autres journalistes ont repris l'information en indiquant qu'ils tenaient leur information d'une source place Beauvau mais jamais nous n'avons communiqué officiellement", martèle Cazeneuve.

"une source "auprès du ministère de l'intérieur" confirme l'information d'iTélé"

Alors qui serait ce journaliste trop téméraire aux yeux du ministre de l'Intérieur ? Si l'on se penche sur la chronologie, c'est iTélé qui a dégainé en premier. Mardi midi, la chaîne annonçait l'interpellation de trois djihadistes présumés et leur placement en garde à vue, précisant qu'il s'agit de proches de Mohamed Merah (le journaliste mentionne d'ailleurs dans un premier temps une arrestation "à Roissy"). Le journaliste que vise Bernard Cazeneuve serait donc Jean-Michel Decugis, spécialiste justice pour iTélé et ancien journaliste du Point (bien connu des @sinautes pour une interview bidonnée).

Jean-Michel Decugis annonce l'arrestation des djihadistes mardi midi sur iTélé

Dans son sillage, la plupart des médias en continu reprennent l'information d'iTélé, sans plus de vérification. Deux heures plus tard, l'AFP publie une dépêche, qui cite une source "auprès du ministère de l'intérieur" confirmant l'information d'iTélé, semblant indiquer une confirmation "en off" (ce que Cazeneuve ne nie pas, puisqu'il estime simplement que son ministère n'a pas communiqué "officiellement"). Et il faudra finalement attendre 21 h 20 pour que le ministère démente finalement l'arrestation des djihadistes. Soit neuf heures après les premières "informations" d'iTélé.

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