Photo MonPuteaux.com

Et ce n'est pas tout ! Outre des crayons, cahiers et tutti quanti, les cartables roses sont assortis d'un jeu Crée tes bijoux (de couleur rose, forcément rose) pendant que les bleus contiennent un jeu Construis ton robot (de couleur bleue, forcément bleue). 4 500 cartables garnis ont ainsi été distribués le 30 août dernier aux petits élèves de cette bonne ville de Puteaux qui apprendront donc à ne pas se tromper quant à leurs rôles respectifs dans la société grâce à un code couleur aisément mémorisable.

Capture d'écran LeParisien.fr

Cette initiative à la pointe du progrès est née dans la cervelle de la maire Ump de Puteaux, Joëlle Ceccaldi-Raynaud. Laquelle devrait lire les ouvrages de Michel Pastoureau sur l'origine des couleurs. Elle y apprendrait (dans Le petit livre des couleurs écrit avec Dominique Simonnet) que le bleu des garçons a une origine royale alors que le rose des filles est un affadissement du rouge, couleur du divin mais aussi du péché de chair : les prostiputes du Moyen Âge devaient arborer une pièce de tissu rouge pour indiquer leur fonction, la lampe rouge accrochée au-dessus de la porte des bordels a la même signification.

Joëlle Ceccaldi-Raynaud s'était déjà fait remarquer en matière d'utilisation d'images il y a quelques années de cela, en 2005. Le magazine municipal Puteaux Infos avait à l'époque publié cette image composite, assortie d'un texte proclamant que « La Ville de Puteaux soutient la lutte contre le sida. »

Sauf que ce soutien illustré était un plagiat de la couverture d'un livre de Pierre Maraval intitulé Aides X 1000-1000 regards contre le sida publié par Le Cherche-Midi Éditeur en décembre 2004 au profit de l'association AIDES :

Petit détail rigolo : sur l'image publiée par Puteaux Infos, le portrait de François Hollande, alors député, avait été remplacé par celui de…Joëlle Ceccaldi-Raynaud !

L'occasion de lire ma chronique intitulée Pourquoi la gauche est-elle toujours représentée par du rouge, et la droite par du bleu ?