Quand Libération se plante sur la Libération
Brève

Quand Libération se plante sur la Libération

Depuis le mois de juin se tient, au musée Carnavalet, une exposition sur la Libération de Paris. Libération (le journal) en rend compte ces jours-ci avec un diaporama comportant une légende un tantinet approximative.


Libé présente, à l'occasion de l'exposition du musée Carnavalet, un diaporama composé de treize photos issues de ladite expo. Le clliché n°2 est assorti de cette curieuse légende : « Un soldat français et un soldat allemand interdisent l'accès à la rue de Rivoli en 1940. Photo Roger Shall. »


Sauf qu'il ne s'agit pas d'un soldat français et d'un soldat allemand, mais de deux policiers parisiens et d'un soldat allemand. Le perdreau parigot se reconnaissant à la pèlerine, composante de la tenue d'hiver de la police nationale à cette époque. Sans compter le bâton blanc sur le côté doit, porté en toutes saisons.

Gardien de la paix parisien, tenue d'hiver, 1940


Voici, à titre de comparaison, un uniforme de fantassin français en 1940 :

Sergent du 1er régiment d'infanterie, 1940


Comme une légère différence, donc… Revenons maintenant à l'affiche de cette exposition :


La photo utilisée est l'oeuvre de Robert Cohen, elle est datée du 25 août 1944 et il semblerait qu'elle ait été colorisée pour l'occasion. Voici la photo originale, issue du dossier de presse du musée :


Voici une autre version de cette photo aux couleurs plus pâles, en couverture de la revue l'Histoire :

 

En voici encore une autre pour à Paris, le magazine de la Ville de Paris :



Voici maintenant l'affiche qui avait été initialement prévue pour l'expo de Carnavalet :


Et voici enfin la couverture du catalogue, où la photo de Robert Cohen est en noir et blanc de nouveau :

 

Coloriser une photo originalement prise en noir et blanc est une aberration. Si ce cliché a effectivement été colorisé afin de servir d'affiche pour une exposition à caractère historique, c'est...une aberration particulière.


L'occasion de lire ma chronique intitulée L'enfant juif du ghetto de Varsovie, ou l'icône invisible.

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