Excisions en Irak : l'ONU et les agences reprennent un faux
Brève

Excisions en Irak : l'ONU et les agences reprennent un faux

"Selon l'ONU, les djihadistes de l'Etat Islamique ordonnent des mutilations génitales sur les femmes".

L'information, lâchée hier par la numéro 2 de l'ONU en Irak, a été reprise par tous les principaux titres de presse. Problème : c'était (sûrement) un canular.

Tout a commencé hier. Jacqueline Badcock affirme, au cours d'une visioconférence organisée à Genève, que les djihadistes de l'Etat Islamique ont ordonné que les femmes âgées de 11 à 46 ans de la région de Mossoul (l'Etat Islamique contrôle cette région depuis juin dernier) subissent des mutilations génitales. "C'est quelque chose de très nouveau en Irak, particulièrement dans cette région-là, c'est très préoccupant et il faut en parler", ajoute-t-elle.


La plupart des titres de presse reprennent aussitôt l'information. Sur leur site internet, Le Parisien, Le Figaro, Ouest-France, 20 minutes et Le Monde tombent tous dans le panneau, en reprenant l'AFP ou Reuters. Francetvinfo, qui a mis à jour son contenu hier à 20h13, en a aussi profité pour mettre un peu d'eau dans son vin : "Les jihadistes de l'Etat islamique ordonneraient-ils des mutilations génitales de filles et de femmes en Irak ?". A ce jour (vendredi 25 juillet), les titres des autres médias cités sont encore affirmatifs : les djihadistes ordonnent, ou ont ordonné, des mutilations génitales sur les femmes.

Il apparaît pourtant de plus en plus probable que l'information soit fausse. Comme le note Libération, la méprise de l'ONU pourrait avoir été provoquée par la diffusion ces derniers jours d'un communiqué attribué à l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL). Or ce document, qui circule sur les réseaux sociaux depuis l'an dernier et indique qu'Abou Bakr al-Bahgdadi, leader de l'organisation, recommande l'excision en réaction à la perversité et la fornication qui se développent parmi nos femmes, est... un faux, comme le démontre France 24. Plusieurs éléments permettent effectivement de douter de son authenticité. Le document est daté du 11 juillet 2013 et fait référence aux villes syriennes d'Alep et Azaz, que l'autoproclamé Etat Islamique ne contrôle plus aujourd'hui. S'il n'est pas possible, pour le moment, de savoir si Jacqueline Badcock s'est fondée sur ce document pour faire ses déclarations, un porte-parole de l'ONU basé à Genève indiquait, jeudi après-midi, que l'organisation cherchait désormais à clarifier la situation et à établir les faits.

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