Salariés textile : droit social violé en europe aussi
Brève

Salariés textile : droit social violé en europe aussi

En Europe de l'Est et en Turquie, des ouvriers du textile doivent cumuler deux, voire trois emplois pour survivre. L'effondrement du Rana Plaza en avril 2013 (nous en parlions

es ouvriers du textile doivent cumuler deux, voire trois emplois pour survivre. L'effondrement du Rana Plaza en avril 2013 (nous en parlions ici) avait révélé les conditions de fabrication des vêtements au Bangladesh. Un rapport de l'ONG Clean Clothing Campaign pointe les violations du droit social en Europe.

L'étiquette made in Romania sur nos chemises n'est pas une garantie éthique, rappelle Clean Clothing Campaign."Les salaires minimaux versés aux ouvriers textiles n’atteindraient que 14% du salaire minimal "de subsistance" en Bulgarie, Ukraine et Macédoine, et 36% en Croatie. Outre les salaires, sont aussi pointées les mesures antisociales, notamment face à la volonté de constituer des syndicats. Et même quand ils parviennent à se constituer, ceux-ci ne parviendraient pas à négocier des hausses de salaires, les heures supplémentaires non rémunérées ou non-paiement des cotisations sociales offrant déjà fort à faire à leurs représentants." Pour survivre, les ouvriers textiles cumulent donc plusieurs emplois et travaillent à flux tendu.

Les 1173 morts et plus de 2000 blessés ensevelis sous le Rana plaza avaient choqué l'opinion publique. Pour rassurer leurs consommateurs, certaines marques ont mis en avant leur fabrication européenne. L'argument a convaincu une partie de leur clientèle, prête à payer plus pour soutenir une fabrication plus éthique. Malheureusement, le rapport de Clean Clothes Campaign publié le10 juin est accablant : les ouvriers des usines de textile sont ausi mal traités en Bulgarie qu'en Asie.

L'ONG a enquêté dans dix pays : Roumanie, Ukraine, Turquie, Bulgarie, Croatie, Slovaquie, Géorgie, Macédoine, Bosnie-Herzégovine et Moldavie.

"Ces pays produisent principalement pour des marques européennes : l’ONG cite Hugo Boss, Adidas, Zara, H&M ou encore Benetton. Et alors que les deux géants n’ont que peu souffert de la crise, les conditions de travail pour Zara et H&M se seraient même dégradées depuis 2008/2009," explique le site professionnel FashionMag.

Les salaires minimaux et salaires de subsistance dans les 10 pays examinés par Clean Clothes Campaign

Le rapport complet de Clean Clothing Campaign est visible ici.

Quinze mois après la catastrophe du Rana Plaza, les donneurs d'ordre rechignent toujours à prendre leurs responsabilités et les victimes ne sont pas indemnisées (nous en parlions dans notre émission ici et ici).

(par Elisabeth Segard)

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