Canal+ contre la neutralité du Net ?
Pierre Lescure et Rodolphe Belmer lors du colloque de la SACD animé par son patron Pascal Rogard (BFM)
Canal+ veut suivre l'exemple de Netflix (diffuseur de films en ligne moyennant un abonnement mensuel) qui a signé des accords avec les grands fournisseurs d'accès Internet américains pour bénéficier d'un traitement privilégié lui assurant (moyennant finances) une qualité d'image et de son optimale.
Selon BFM TV, "la chaîne cryptée aimerait bien que son trafic soit prioritaire sur Internet", son patron Rodolphe Belmer assurant néanmoins : "nous ne sommes pas contre la neutralité du net", ce qui paraît contradictoire.
D'autant plus que Canal+ voudrait tout simplement obtenir des pouvoirs publics "une mesure législative".
"Une mesure législative" qui favoriserait les bons élèves comme Canal+ qui, entre autres, soutiennent la création cinématographique en France face à un rival comme Netflix qui s'installe au Luxembourg pour échapper à ces coûteuses contraintes.
BFM TV rappelle que le rapport Lescure (ancien patron de Canal+) proposait une mesure similaire dans son rapport remis au gouvernement en 2013 : "pour les services culturels en ligne les plus vertueux, une priorité dans la gestion des débits pourrait être envisagée, sous le contrôle de l’Arcep, et dans le respect des règles qui seront adoptées concernant la neutralité du net".
Pour l'instant le ministère de la Culture ne semble pas favorable à cette idée : "Une telle mesure n'est pas prévue dans la future loi sur la création".
De son côté, Netflix est en train d'essayer d'acheter les droits de diffusion de films français pour séduire les cinéphiles de l'Hexagone. Par contre, il ne peut acheter des films qui ont moins de trois ans, s'il entend respecter la chronologie des médias décidée par la France.
Pour mieux séduire (et amadouer le gouvernement), Netflix annonce qu'il produira une série française comme il l'a fait, avec succès, aux Etats-Unis avec House of Cards (diffusée en France ... par Canal+).
L'occasion de regarder notre émission "Netflix, sur le cheval blanc de la neutralité..."
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