Analyste financier contre Amazon et Apple "immoraux"
Brève

Analyste financier contre Amazon et Apple "immoraux"

"Il faut mettre Amazon, Apple et Philip Morris sur une liste noire car ils manquent d'éthique et de morale". Depuis qu'il a recommandé de vendre les actions de ces trois géants début janvier, un analyste financier américain indépendant et peu connu a été invité sur trois chaînes de télévision, mi-janvier, et interviewé par le Wall Street Journal et le magazine Fortune

. Contrairement à ce qu'écrit le fondateur d'un cabinet de conseil sur le Monde.fr, il n'a pas été lynché médiatiquement, mais pris très au sérieux.

CNBC le 15 janvier 2014

"Vendez vos actions Apple, Amazon Philip Morris" car ils n'ont aucune morale "Je suis dégoûté par la manière dont leurs employés sont traités. vous avez des pdg qui gagnent mille fois ce que leurs travailleurs les moins bien rémunérés sont payés. Et personne n'en parle. Il y a des centaines de millions de personnes dans le monde vivant comme des animaux. Et les directeurs conduisent des voitures à 200.000 dollars, habitant des maisons à 10 millions de dollars et naviguant sur des bateaux à 3 millions de dollars". Avec cette déclaration en direct sur la chaîne CNBC, le 15 janvier Ronnie Moas, un analyste fnancier indépendant, est devenu célèbre aux USA.

Le très sérieux magazine Forbes a aussi mentionné l'information sur son site. "La note d'Apple dégradée pour des raisons morales. Alors que Cantor souligne que les fournisseurs d'Apple ont connu un mois de décembre meilleur que d'habitude" lit-on sur le site Forbes, qui fait voisiner l'analyste inconnu et solitaire avec un analyse du géant américain Cantor Fitzgerald (1 600 employés et 30 implantations dans le monde pour cette banque d'investissement).


"L'homme qui a dégradé Apple pour des raisons morales" est ensuite passé sur Bloomberg le 16 janvier, où il a répété ses accusations, tout en faisant une différence entre les géants comme Apple qui pourraient mieux payer leurs sous-traitants en Asie, et des compagnies à faible marge et ne peuvent que faire travailler des Asiatiques avec des salaires très bas.

Moas a aussi été interrogé par le Wall Street Journal, dans Money Beat.

Toute l'histoire a commencé le 5 janvier lorsque, citant le pape, l'analyste financier, Ronnie Moas (46 ans, il travaille à domicile dans un 3 pièces situé au 22e étage donnant sur la baie de Miami ) a envoyé, par e-mail, à toutes les agences de presse une longue note recommandant de passer de "conserver" à "vendre" les actions Amazon, Apple, et Philip Morris (tabac) pour des raisons morales et éthiques.

Moas explique qu'il a atteint un point de non retour en pleine nuit, la veille, qu'il veut dire ce qu'il a sur le coeur, même si cela doit "détruire un business qu'il adore, et qu'il a mis 15 ans à construire" car "il ne peut plus rester silencieux".

Moas commence par dire qu'il veut "la destruction de l'industrie du tabac, car ces salauds vont détruire un milliard de vies durant ce siècle" et dénonce le fait que Philipp Morris ait osé appeler "Hope" (espoir en anglais) une nouvelle marque de cigarettes vendues aux Philippines, selon lui. Il reconnaît que cette industrie est légale, mais ajoute que l'esclavage a aussi été légal à une époque aux USA. Ensuite, il ajoute qu'il veut "que les sociétés américaines qui exploitent leurs employés en Asie cessent de les traiter comme des animaux, et cessent de faire là-bas ce qui les ferait arrêter aux USA. Le fait qu'Apple paie ceux fabriquent ses produits 2 dollars de l'heure, alors que l'entreprise a plus de 150 milliards en banque est obscène."

Moas critique également la pression exercée en permanence sur les employés d'Amazon dans les entrepôts du géant américain de la vente par correspondance, alors que son patron Jeff Bezos navigue sur son yacht aux Galapagos, "avec une fortune estimée à 27 milliards de dollars". Enfin, il conclut en disant qu'il ne considère pas Obama, le pape François et lui-même comme communistes, marxistes, socialistes ou anti-capitalistes, mais pense que lui et eux "sommes contre un capitalisme sans frein qui creuse les inégalités".

L'analyse a été prise au sérieux par les médias économiques, mais n'a pas plu a tout le monde. Exemple avec le New York Post du 12 janvier qui rappelle qu'Amazon et Apple emploient plus de 200 000 personnes, sans compter les employés qui travaillent pour leurs fournisseurs aux USA et dans le reste du monde.

De plus, le journal relève que Moas critique le salaire des employés travaillant pour Apple qui varierait entre 2 et 3 dollars de l'heure. mais le New York Post note que c'est deux à trois fois plus que le salaire minium des ouvriers chinois ( 1,19 dollar).

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