La Une la plus impertinente est sans doute celle du quotidien gratuit 20 Minutes qui montre les têtes tombant les unes après les autres de la couronne royale : après le mari de Cristina, déjà au sol, la tête de Doña Cristina de Borbón y Grecia (comme on la nomme officiellement) penche dangereusement, suivie par celle du roi.

En page 6, une autre caricature confirme le jugement sévère porté sur la royauté.

Le visage du juge Castro qui a osé inculper la fille du roi d'Espagne (la présentant ainsi comme complice de son mari, impliqué dans une affaire de détournements de fonds publics) s'impose aussi dans certaines Unes.

"Une question d'ego au milieu de la bataille médiatique" : en page 22, le quotidien conservateur et royaliste ABC, qui consacre une demi-douzaine de pages à l'affaire, s'intéresse à la personnalité du juge Castro (l'homme plaisante et rit facilement, écrit le quotidien). ABC reconnaît que Castro n'agit pas par carriérisme, puisqu'il est proche de la retraite. Mais souligne qu'il est têtu, et que Castro n'avait pas apprécié qu'une première inculpation de Cristina ait été rejetée.

Le juge, basé aux Baléares, ne s'était jamais fait remarquer. Il n'est devenu une figure nationale qu'en 2010, et depuis qu'il instruit sans ménagement le dossier Palma Arena, une des plus grandes affaires de corruption qu'ait jamais connu l'Espagne. La princesse et son mari sont impliqués dans l'un des volets de cette affaire liée au financement d'un vélodrome.

En 2012, le président de la région a été condamné à 6 mois de prison ferme, ce qui montre la gravité des faits et la sévérité de la justice. L'inculpation de Cristina serait bien vue par l'opinion (même si elle la regrette) car elle prouve que tous les Espagnols sont égaux face à la justice, analyse ABC.

Quelle que soit la taille, la photo du juge Castro est souvent à la Une.

Tous les journaux citent la prudente réaction de la famille royale : "La Maison du Roi respecte la décision de la justice"