papiers pliés
Brève

papiers pliés

Le blogue d'une certaine Oriane Juster, graphiste de son état, nous apprenait le 22 septembre que les affiches de papier plié que l'on peut voir dans les stations de métro parisiennes et les gares SNCF françaises sont l'oeuvre du très estimable studio Les Graphiquants. Fort bien.

© Photo Les Graphiquants


Et la graphiste, de s'extasier sur ces fonds pliés comblant le vide des panneaux publicitaires inoccupés :

"Il était temps que je te dise pourquoi c’est génial que cette image soit là.
D’abord parce qu’elle est drôle: on dirait qu’on a pris une affiche normale, qu’on en a fait une cocotte en papier, puis qu’on l’a remise en place… mais en se gourrant de sens (oups!)."

C'est tellement génial que depuis le début de son billet, la blogueuse en oublie toute retenue et se met à te tutoyer comme si vous aviez taillé les mines de crayon et épousseté les chiures de gomme ensemble. Mais continuons de la citer :

"Ensuite parce qu’elle est gentiment ironique: Floating est une affiche qui parle de l’absence d’affiche… et est, en même temps, sans doute l’image la plus affichée de France. (…) C’est une image qu’on peut regarder de plein de manières différentes. (…) Floating, c’est l’histoire quasiment invraisemblable d’uneentreprise qui, en temps de crise, fait le choix de donner à voir une œuvre au lieu d’un creux, d’un vide, ou pire: d’une annonce de mise en vente d’un espace publicitaire. Et pas n’importe quelle œuvre: une image qui,loin d’ajouter au bruit publicitaire ambiant,l’interroge silencieusement."

Une oeuvre. Au lieu d'un creux. Ouais. Et si, plus simplement, ce n'était qu'une affiche imprimée en bleu ou en vert reproduisant une feuille de papier pliée, posée sur un espace publicitaire inoccupé ? Ça, et rien d'autre ? À vous de voir…

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Quand on utilise du papier plié dans la pub, c'est en général sous la forme d'origami et c'est plutôt réussi (même si l'idée, à la longue, finit par être un tantinet usée sous les aisselles). Quelques exemples, tous animaliers :

Banco Matone

Chifon Scott

McDonald's

Whiskas

Jockey Club


Un photographe nommé Marc Fichou a pris, lui, le parti de photographier des animaux réalisés en origami sur un fond constitué d'une feuille de papier conservant les traces de ce même origami. Ça donne des images très originales (Source) :


Côté télé, dans la série Prison Break, Michael Scofield confectionne des cygnes en origami qui vont voyager grâce aux égouts, transporter des messages :


Ridley Scott, lui, a introduit une licorne en origami dans sa version "Final Cut" de Blade Runner ; Deckard rêve d'abord d'une licorne…


… puis en découvre une à la fin du film, un origami abandonné chez lui par l'inspecteur Gaff qui semble lui dire : "Toi aussi tu n'es qu'un répliquant." Damnaide.


A propos de science-fiction, sachez qu'on peut confectionner tous les vaisseaux de Star Wars en tickets de métro parisien


… ou en dollars amerlocains (mais c'est plus fastoche, hein) :


Ceux de Star Trek itou :


Et puis du papier plié déplié pas japonais, on en trouve des ramettes entières dans la peinturlure classique. En voici trois parmi tant d'autres :

Le Sauveur du Monde par Antonello de Messine, 1465

Portrait du marchand Georg Gisze par Hans Holbein, 1532

Trompe-l'oeil par Cornelius Gijsbrechts, XVIIe siècle


Bon alors, et les feuilles de papier plié du métro, vous en pensez quoi, maintenant ?

© Photo Les Graphiquants


L'occasion unique, rêvée, irremplaçable de lire ma chronique intitulée 500 millions de cocottes en papier.

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