Sur les murs du métro parisien cette semaine, une réclame en tous points originale vantant un produit destiné à alléger les tâches ménagères de Madame, le iRobot :

Photo © ma pomme

Un texte, au bas de l'affiche, précise :
"Je veux des sols propres tous les jours. Je suis un peu maniaque.
Depuis que j'ai un robot laveur de sol Braava, je ne me plains plus.
iRobot."

Le nom de l'engin n'est pas sans rappeler les produits d'Apple (iMac, iPhone, iPad, etc.) ainsi que le film I, Robot tourné par Alex Proyas en 2004, librement inspiré du livre d'Isaac Asimov (dont il fut question dans une précédente chronique).

Mais revenons à cette réclame tapissant les murs du métropolitain parisien. L'image nous montre une femme brandissant le iRobot à hauteur de son visage. Elle qui n'avait qu'une obsession en tête, avoir des sols propres tous les jours, est maintenant délivrée grâce au robot laveur de sol iRobot. Elle ne se plaint plus. Ouf !

Elle n'a donc plus besoin de bouche, de tête. Finis les bavardages incessants, les discussions interminables le soir au dîner : «Chéri, mes sols ne sont pas propres tous les jours, c'est un vrai problème. Comment ça je n'arrête pas de me plaindre ? Enfin quoi, c'est toi l'homme ! Trouve une solution ! »

Avec le iRobot de Braava en vente chez Darty, Monsieur va enfin pouvoir déguster ses lasagnes en toute tranquillité. Et Madame, devenue un peu robote elle-même, va pouvoir admirer des sols propres tous les jours que Dieu fait.

Cette femme robot entièrement dévolue aux tâches ménagères n'est pas sans rappeler Les Femmes de Stepford, un roman d'Ira Levin (l'auteur de Rosemary's Baby). L'illustration de l'édition parue chez J'ai lu en 1976 avait été confiée au grand Philippe Caza :

Voici le texte de la quatrième de couverture : "Qu'arrive-t-il donc aux femmes de Stepford ? Ont-elles toujours été, ainsi que Joanna les découvre en s'installant dans cette ville, de véritables poupées ménagères, uniquement préoccupées de l'entretien de leur intérieur et du bien-être de leur famille ? Ou alors sont-elles victimes de leurs maris, tous adhérents du " Club des Hommes ", qui se réunissent chaque soir dans une vieille bâtisse mystérieuse interdite aux femmes ? Joanna, jeune femme libérée, tente de créer une association féminine avec l'aide de deux amies nouvellement arrivées. Quelle n'est pas sa stupeur de les voir, à leur tour, se tranformer brusquement à l'image des autres femmes de la ville. L'inquiétude devient rapidement de l'angoisse... Joanna réussira-t-elle à échapper à ce cauchemar aseptisé, climatisé, lot quotidien des femmes de Stepford ?"

Les Femmes de Stepford a été adapté deux fois au cinéma. Une première fois par Bryan Forbes en 1975, et la seconde par Frank Oz en 2004. Cette bobine, remake de la précédente, s'appelait en français Et l'homme créa la femme. Subtile référence…

Des femmes robots domestiques, on en trouve aussi dans la récente série télévisée Rel Humans (100% humains) dont on attend avec impatience la deuxième saison dans laquelle elles participent, dit-on, à un concours de lasagnes :

L'occasion rêvée de lire ma chronique consacrée à cette série, dans laquelle il est question des robots et de leur histoire.