Faillite Detroit : chance pour l'avenir de la ville ? (presse US)
Brève

Faillite Detroit : chance pour l'avenir de la ville ? (presse US)

Capitale de l'industrie automobile américaine, la ville de Detroit (Michigan) vient de se mettre en faillite. La ville est désormais Incapable de faire face à une dette atteignant près de 19 milliards de dollars. C'est la plus grande faillite d'une municipalité dans l'histoire des Etats-Unis.

La crise de l'industrie automobile, associée à la crise économique ont eu raison de Detroit. Quelques chiffres, pris dans les différents médias américains, suffisent à illustrer la situation dramatique de la ville. Le nombre d'habitants est passé de près de 2 millions dans les années 50 à environ 684 000. Le taux de chômage, 18%, a presque triplé depuis 2000, et il est deux fois supérieur à la moyenne nationale. Par ailleurs, le nombre de meurtres a atteint des records historiques, et la ville est citée comme la plus dangereuse d'Amérique depuis plus de 20 ans. Toujours sur la question de la sécurité, les habitants de Detroit doivent attendre l'arrivée de la police pendant 58 minutes en moyenne, pour les appels les plus urgents, contre 11 minutes dans le reste du pays. Enfin, 78 000 bâtiments sont totalement abandonnés dans la ville, dont près de 40 000 sont dangereux. Et 40% de l'éclairage public des rues était hors d'usage au premier trimestre 2013. Sombre tableau. Auquel vient donc s'ajouter la mise en faillite.

Detroit dans la presse

Toutefois, selon l'éditorial optimiste à la Une du Detroit News, "Pour les habitants de Detroit, la banqueroute est un espoir de restructuration et de renaissance", soulignant ensuite qu'"il est vital que ceux qui aiment cette ville et croient à son avenir redoublent d'efforts."

Même tonalité dans le Detroit Free Press qui parle d'"Une chance pour un nouveau départ". Le journal ajoute cependant que "les pensions pourraient en prendre un coup". Globalement, le quotidien se montre favorable au plan "détaillé" de Kevyn Orr l'administrateur nommé pour gérer la ville. La liste des créditeurs auprès desquels la ville est endettée fait 3 000 pages et comporte 100 000 noms. Parmi les importantes dettes : le système de retraites de la ville (2 milliards), le fond de retraite des policiers et pompiers 1,5 milliard) suivis par des banques (entre 73 et 500 millions).

"Motor City fait faillite" titre USA Today, le seul quotidien national américain, qui explique que Kevyn Orr, l'administrateur désigné par le gouverneur pour gérer la ville, a officiellement demandé à placer la ville sous la protection d'une cour fédérale chargée des faillites, après accord du gouverneur de l'Etat du Michigan, Rick Snyder, un républicain. Dans sa lettre autorisant cette démarche, Snyder écrit que "certains y verront le fait que la ville touche le fond. Mais c'est aussi le début de l'avenir de cette ville."

"Des milliards de dettes, Detroit s'enfonce dans l'insolvabilité". "Un problème qui a commencé il y a 60 ans" titre le New York Times qui rappelle que Detroit fut la 4e ville la plus peuplée des USA. Le journal évoque l'opposition à la mise en faillite de certains responsables de la ville qui considèrent que cela ne résout rien. Pour eux, le processus qui vient de commencer, sera coûteux, long et complexe et surtout jettera l'opprobre sur Detroit alors que l'investissement privé renaissait dans le centre ville.

Derrière les chiffres impressionnants, il y a aussi en arrière-plan un conflit politico-racial : certains observateurs y voient pour le gouverneur républicain et son état-major blanc, une tentative de contrôler une ville démocrate où 80% des habitants sont noirs. Le quotidien souligne que cette faillite aggrave la menace qui pèse sur les collections du musée de la ville

Enfin, pour le Washington Post, la banqueroute risque de faire encore plus souffrir les 9 500 employés municipaux qui n'ont pas encore perdu leur emploi, sans oublier les 20 000 retraités municipaux. Le tout sous l'oeil d'Obama qui sait que les élus démocrates espèrent son soutien. Il y avait 317 parcs à Detroit, la ville n'en a laissé ouverts que 107, elle s'apprête à en fermer la moitié. Le Philadelphia Enquirer revient lui sur la baisse du nombre d'habitants de la ville qui a perdu 250 000 habitants entre 2002 et 2012.

Partager cet article Commenter

 

Cet article est libre d’accès
En vous abonnant, vous contribuez
à une information sur les médias
indépendante et sans pub.

Déjà abonné.e ?

Voir aussi

Ne pas manquer

DÉCOUVRIR NOS FORMULES D'ABONNEMENT SANS ENGAGEMENT

(Conditions générales d'utilisation et de vente)
Pourquoi s'abonner ?
  • Accès illimité à tous nos articles, chroniques et émissions
  • Téléchargement des émissions en MP3 ou MP4
  • Partage d'un contenu à ses proches gratuitement chaque semaine
  • Vote pour choisir les contenus en accès gratuit chaque jeudi
  • Sans engagement
Devenir
Asinaute

5 € / mois
ou 50 € / an

Je m'abonne
Asinaute
Généreux

10 € / mois
ou 100 € / an

Je m'abonne
Asinaute
en galère

2 € / mois
ou 22 € / an

Je m'abonne
Abonnement
« cadeau »


50 € / an

J'offre ASI

Professionnels et collectivités, retrouvez vos offres dédiées ici

Abonnez-vous

En vous abonnant, vous contribuez à une information sur les médias indépendante et sans pub.